Lundi à Alger, un projet de fabrication, en Algérie, d'un médicament contre la tension artérielle a été lancé par le groupe pharmaceutique algérien Biopharm et la firme allemande de pharmacie Boehringer-Ingelheim. Le P-DG de Biopharm, Kerrar Abdelouahed, s'est félicité, lors de la cérémonie de lancement de ce projet, tenue au siège de son entreprise (Oued Smar), de la concrétisation de ce partenariat qui permettra de produire localement des médicaments antihypertenseurs, contribuant ainsi à réduire l'importation de ce produit pharmaceutique largement utilisé en Algérie. En effet, 35% de la population algérienne adulte est touchée par l'hypertension artérielle, alors que 50% d'entre eux l'ignorent, faisant de cette maladie un problème de santé publique. Selon M. Kerrar, ce transfert de technologie entre dans le cadre de la politique nationale d'encouragement de la production locale de médicaments, en permettant à l'Algérie d'économiser 10 millions d'euros annuellement, qui constituent la facture d'importation de ce produit commercialisé sous la marque Micardis/Telmisartan. Il a précisé que son groupe avait déjà entamé l'opération d'achat du matériel et des équipements nécessaires ainsi que la formation du personnel, pour l'entrée en activité du projet de production de ce médicament dont la commercialisation effective sur le marché national débutera en 2017. La capacité de production sera de 500 000 boîtes annuellement et pourra doubler en fonction de la demande du marché local, a-t-il avancé.
Possibilité de commercialisER le produit avec les prix actuels Questionné par la presse si le prix de ce médicament allait être inférieur à celui importé actuellement, M. Kerrar a précisé que produire localement un médicament ne signifie pas que son prix sera systématiquement moins cher, et ce, du fait du coût onéreux du transfert de technologie. Dans ce sens, il a indiqué qu'il serait probablement commercialisé avec les prix actuels. Présent à cette cérémonie, le directeur général de Boehringer-Ingelheim pour la région Moyen-Orient et Afrique, M. Karim El-Alaoui Mustapha, a soutenu que la démarche entreprise par ce laboratoire allemand en Algérie allait dans le sens de la production locale des médicaments destinés à lutter contre les maladies chroniques. Relevant que "la fabrication de l'antihypertenseur en coopération avec Biopharm n'est qu'un début pour fabriquer d'autres produits" en Algérie. Quant à la qualité thérapeutique de ce médicament qui sera produit localement, il a assuré que les médicaments fabriqués en Algérie par ce groupe allemand seraient de la même qualité que ceux produits ailleurs. D'ailleurs, a-t-il poursuivi, avant d'engager ce projet, Boehringer-Ingelheim, qui est parmi les 20 principales entreprises pharmaceutiques au monde, s'est assurée des capacités et des normes de production dont dispose Biopharm.
Ouverture de "nouveaux horizons" Pour sa part, le directeur de la région Afrique du Nord et Afrique de l'Ouest de cette société pharmaceutique, Sofiane Achi, a considéré que la fabrication de médicaments antihypertenseurs en Algérie ouvrait de "nouveaux horizons" pour les autres produits de la gamme des médicaments contre les maladies chroniques. De son côté, le directeur général de la pharmacie auprès du ministère de la Santé, Hamou Hafed, a affirmé que le lancement d'un tel projet constituait un progrès "très important" pour l'industrie pharmaceutique algérienne, contribuant à réduire la facture d'importation des médicaments. Actuellement, a-t-il détaillé, l'Algérie dispose de 140 unités de fabrication de produits pharmaceutiques, dont 80 dédiées à la fabrication des médicaments, tandis qu'à chaque année, quatre à cinq nouvelles unités de production arrivent sur le marché local avec de nouveaux produits. Quant à la part des médicaments produits localement dans le marché national, elle représentait 45% à la fin 2015, contre 28% durant les années 2009-2014, alors que l'objectif des pouvoirs publics est d'atteindre le taux de 70% à l'horizon 2020, a-t-il rappelé.