Boehringer Ingelheim et Biopharm ont procédé, hier, à Alger au lancement de la production en Algérie de Micardis, un médicament destiné à lutter contre l'hypertension artérielle dont la fabrication est prévue au laboratoire de Biopharm, à Oued Smar. La forte prévalence de l'hypertension artérielle parmi la population algérienne (35% de la population adulte sont touchés, 50% des personnes atteintes l'ignorent) fait de cette maladie un véritable problème de santé publique. La valeur des médicaments qui seront fabriqués représente dix millions d'euros et la priorité sera donnée aux besoins du marché local, même s'il est un potentiel d'exportation en Afrique subsaharienne, a-t-on fait savoir. « Notre stratégie va dans le sens de la production locale de nos médicaments destinés à lutter contre les maladies chroniques. L'antihypertenseur en coopération avec Biopharm n'est que le début dans la volonté de fabriquer d'autres produits pour le traitement du diabète de type 2 et le cancer », a déclaré Karim El Alaoui Mustapha, directeur général de Boehringer Ingelheim de la région Turquie, Moyen-Orient et Afrique. Sofiane Achi, directeur de la région Afrique du Nord et Afrique de l'Ouest, dira pour sa part : « En Algérie, notre volume d'affaires est en pleine croissance, 34% en 2015 contre 14% en 2014, et nous prévoyons de maintenir une tendance d'évolution. » Et d'ajouter : « La disponibilité de ce médicament, localement fabriqué, nous ouvre de nouveaux horizons pour les autres produits de notre gamme contre les maladies chroniques. » « Nous sommes satisfaits d'entrer en partenariat avec Boehringer Ingelheim pour la production locale de médicaments antihypertenseurs en Algérie. Cette marque est largement utilisée en Algérie et, à travers cette coopération, nous allons la fabriquer dans notre usine et ne plus l'importer, ce qui est en accord avec l'objectif national d'encouragement de la production locale de médicaments », a déclaré Abdelouahed Kerrar, directeur général de Biopharm. Le représentant du ministère de la Santé, le docteur Hafedh, dira que « l'industrie pharmaceutique algérienne est jeune ». Elle a néanmoins « évolué rapidement et couvre en valeur 45% du marché national mais notre objectif est d'atteindre 70% », dit-il en soulignant « la disponibilité » du ministère de la Santé « d'accompagner la production pharmaceutique en Algérie, ce qui permettra la réduction de la facture des importations ». Le choix porté sur Biopharm a été motivé par la conformité de son site de fabrication aux meilleurs standards internationaux de fabrication pharmaceutique. Ce partenariat est une opération qui s'est traduite par un transfert de savoir-faire, les équipes algériennes ayant bénéficié, au préalable, d'une formation de premier ordre aux méthodes analytiques leur permettant de garantir la mise sur le marché d'un médicament répondant aux normes les plus strictes en termes de contrôle de qualité, ont fait savoir les partenaires de cette entreprise. Djamila C. Quelques chiffres : D'après le rapport du 1er trimestre 2016, les dépenses dans le secteur du médicament et de la santé sont : Médicaments : 374,13 milliards DZD dépensés en 2014 (4,64 milliards USD) à 411,62 milliards DZD (4,12 milliards USD) en 2015 ; +10% en monnaie locale et -11,1% en dollars US. Prévision en ligne avec le trimestre précédant. Santé : 1.092,77 milliards DZD (13,56 milliards USD) en 2014 à 1.206,21 milliards DZD (12,06 milliards USD) en 2015 ; + 10,4% en monnaie locale et -11,1% en dollars US. Prévisions révisées à la baisse par rapport au dernier trimestre.