Les Bourses européennes ont terminé en repli mardi pour la plupart, alourdies par l'ouverture en baisse de Wall Street dans l'après-midi et par un net recul du compartiment automobile. À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,34% (14,71 points) à 4 297,57 points après être monté jusqu'à 4.362 le matin. Le Dax allemand a cédé 0,63%, pénalisé par ses constructeurs automobiles, mais le Footsie britannique a grappillé 0,27% grâce à son important compartiment minier et à Vodafone. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a reculé de 0,03% et l'EuroStoxx 50 % de 0,45%. Le compartiment automobile (-2,66%) a accusé de loin la plus forte baisse sectorielle, dans le sillage de Fiat Chrysler Automobiles qui a lâché 6,67% après un abaissement de recommandation d'Exane BNP Paribas. Le titre a réalisé la plus mauvaise performance de l'Eurofirst 300 devant Peugeot (-4,10%), et Renault (-3,05%), BMW (-3,00%) et Volkswagen (-2,68%) ont aussi subi des dégagements. A l'inverse, les valeurs des ressources de base (+1,87%) ont profité de la remontée des cours des matières premières et du pétrole. Anglo American a gagné 3,15% et BHP Billiton 2,55%. Vodafone, en hausse de 1,50% après ses résultats, a aussi contribué à la bonne tenue de la place londonienne. L'indice des télécommunications a pris 0,87%, deuxième meilleure performance sectorielle. Après une note positive d'UBS sur le secteur et l'annonce par Eurobank de son premier bénéfice trimestriel depuis 2011, les banques grecques ont vu leur indice grimper de 3,7%, permettant à la Bourse d'Athènes de finir dans le vert (+0,95%). Sur le marché des changes, le dollar a cédé du terrain face aux principales devises, les intervenants ne croyant pas à un relèvement rapide des taux d'intérêt de la Réserve fédérale en dépit de la publication de statistiques robustes aux Etats-Unis. Les cours du pétrole repartent à la hausse en fin de journée dans l'anticipation d'une deuxième semaine consécutive de baisse des stocks aux Etats-Unis, la statistique étant attendue mercredi. Le baril de Brent gagnait 1% à la clôture des places européennes, à un nouveau plus haut de six mois de 49,48 dollars qui porte sa progression à plus de 31% depuis le début de l'année.
Le marché de la dette se stabilise Les taux d'emprunt des principaux pays de la zone euro ont évolué dans de très faibles marges mardi, faute de nouvelle majeure et en attendant d'en savoir plus sur les politiques monétaires des banques centrales. La principale incertitude porte sur la remontée des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui pourrait passer à l'acte d'ici la fin de l'année si l'économie américaine poursuit son redressement. Les marchés restent pour l'heure ballotés au gré de l'évolution des prix du pétrole, ce qui peut entretenir la prudence. Une inflation plus importante rend les taux d'emprunt plus rémunérateurs et les fait progresser. A la clôture, le taux d'emprunt à 10 ans de l'Allemagne s'est établi à 0,132% contre 0,143% lundi à la clôture sur le marché secondaire où s'échange la dette déjà émise. Le rendement de la France a peu bougé à 0,474% (contre 0,487%), de même que celui de l'Italie à 1,453% (contre 1,477%), tandis que celui de l'Espagne s'est un peu plus détendu à 1,566% (contre 1,601%). Le taux du Portugal s'est en revanche nettement détendu à 3,071% (contre 3,135%), alors que la menace d'une sanction pour déficit excessif semble s'estomper, la Commission européenne devant rendre son verdict mercredi. En dehors de la zone euro, le taux du Royaume-Uni a fini à 1,370% contre 1,395%. Aux Etats-Unis, le taux d'emprunt à 10 ans évoluait à 1,764% contre 1,754% lundi soir et celui à 30 ans à 2,592% contre 2,595% auparavant. Le taux à 2 ans était à 0,794% contre 0,786%.
Wall Street finit en nette baisse Wall Street a nettement baissé mardi, poursuivant d'importantes fluctuations quotidiennes dans un marché incertain sur la direction à prendre, malgré les renseignements donnés par de nombreux indicateurs américains: le Dow Jones a perdu 1,02% et le Nasdaq 1,25%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 180,73 points à 17 529,98 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, 59,73 points à 4 715,73 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 19,45 points, soit 0,94%, à 2 047,21 points. "On dirait qu'il y a des opinions très différentes au sein du marché et cela se traduit par une grande instabilité d'un jour à l'autre", a estimé Jack Ablin, de BMO Private Bank. Après un très mauvais début d'année, sur fond d'inquiétudes sur un ralentissement mondial, puis un rebond tout proche de niveaux historiquement élevés, à l'aide notable d'une reprise du marché pétrolier, Wall Street hésite depuis la fin avril. L'actualité donnait pourtant du grain à moudre aux marchés, puisque les investisseurs ont digéré mardi de multiples statistiques aux Etats-Unis, dont des chiffres mitigés sur l'immobilier en avril. Néanmoins, également pour le mois dernier, d'autres indicateurs étaient plus encourageants, comme un franc rebond de la production industrielle et une accélération de l'inflation au plus haut depuis trois ans. Sur ce plan, les marchés attendent pour mercredi la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Fed, fin avril, dans l'espoir d'y trouver des signes sur les intentions de la banque centrale américaine pour la suite de l'année.
Pandora monte Parmi les valeurs, la société de prêts en ligne LendingClub a chuté de 8,63% à 3,60 dollars après avoir été assignée à comparaître devant la justice américaine à la suite de la récente démission de son directeur général, Renaud Laplanche, forcé au départ par des agissements contraires aux règles de fonctionnement de l'entreprise. La radio en ligne Pandora Media a pris 6,11% à 10,59 dollars après qu'un fonds spéculatif, Corvex Management, a dit en détenir près de 10% et s'est prononcé pour sa vente à une plus grande entreprise. Parmi les résultats du jour, Home Depot, spécialiste du bricolage et de l'aménagement de la maison, a perdu 2,47% à 132,00 dollars bien qu'il ait relevé ses prévisions annuelles dans la foulée d'un début d'année solide. M. James remarquait que cette publication "n'avait pas été aussi favorable que prévu par rapport à des attentes très élevées". Agilent, spécialiste des appareils et des services de mesure scientifique, a avancé de 3,42% à 44,41 dollars après avoir fait état d'une hausse de ses ventes ainsi que de son bénéfice net trimestriels, et relevé ses prévisions pour l'année.
La place tokyoïte en hausse L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé en forte hausse mardi, aidé par la bonne tenue de Wall Street et le bond des cours pétroliers, sur fond d'orientation favorable du yen comparé à la veille. A l'issue des échanges, l'indice Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 1,13% (+186,40 points) à 16 652,80 points. Il avait déjà pris 0,33% lundi. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a augmenté pour sa part de 1,07% (+14,20 points) à 1 335,85 points. Sur le volet des changes, le dollar s'affichait en petite progression par rapport à son cours de lundi à la fermeture, à 109,01 yens, tout comme l'euro qui se montait à 123,30 yens, des mouvements qui incitent à l'achat de titres de groupes exportateurs nippons.
Mitsubishi Motors recule, Toyota avance Sur les 225 composantes du Nikkei, 197 ont grimpé, 21 baissé et 7 stagné. Mitsubishi Motors, constructeur en proie à un scandale de falsification de données qui pourrait encore prendre de l'ampleur, a perdu 1,11% à 535 yens. Des informations de presse indiquent que le maquillage des chiffres de consommation énergétique auquel s'est adonné le groupe concerne aussi un modèle 4x4 hybride emblématique de la marque, l'Outlander PHEV (double motorisation, à batterie rechargeable sur secteur). Le titre Nissan, qui s'apprête à entrer au tour de table de son compatriote en déroute à hauteur de 34%, a gagné pour sa part 1,55% à 1.050 yens. Dans le même secteur, Toyota a augmenté de 1,21% à 5.533 yens. Le numéro un s'apprête à annoncer la construction d'une nouvelle usine en Malaisie, via une société sur place détenue avec un partenaire local. Selon la presse, les nouvelles lignes de production, d'une capacité de quelque 50.000 exemplaires par an, seront bâties près d'installations existantes et devraient être mises en exploitation en 2018. La production sera destinée au marché local. Parmi les entreprises qui ont annoncé leurs résultats lundi après la clôture du marché, l'agence de publicité Dentsu a pris 0,35% à 5 670 yens et la méga-banque Mitsubishi UFJ Financial Group a progressé de 1,33% à 504,10 yens. Cette dernière a pourtant prévenu que son bénéfice net cette année devrait être inférieur à celui de l'exercice précédent. Du côté des titres dans le rouge, NTT a chuté de 3,02% à 4 880 yens et sa filiale NTT Docomo de 2,80% à 2 708,50 yens) ainsi que leur rival KDDI (-3,51% à 3 185 yens) ou encore le groupe de photographie Nikon (-0,20% à 1 528 yens).