Il y a 52 ans, le 24 février 1956, une pléiade d'hommes fortement déterminés décidèrent de créer l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), après les revers d'un vieux combat syndical, dont les premiers balbutiements remontent à la fin du XIXe siècle. La Centrale syndicale a choisi cette année la wilaya de Skikda et des sorties sur le terrain en solidarité avec les familles victimes des accidents du travail dans cette wilaya pour la célébration de cette date symbolique dans le combat syndicale. Cet événement intervient dans un contexte social difficile, notamment avec la dégradation du pouvoir d'achat des travailleurs et la tension sociale alimentée par les syndicats autonomes. Toutefois, l'Union générale des travailleurs algériens qui prépare son 11e congrès, prévu vers la fin du mois prochain, reste fière de ses «acquis», notamment, en ce qui concerne l'élaboration du statut général de la Fonction publique et la nouvelle grille des salaires ainsi que la finalisation des statuts particuliers, comme c'est le cas pour les conventions de branches concernant les travailleurs du secteur économique. Pour ce qui est de la dégradation du pouvoir d'achat, l'UGTA se dit non responsable de la flambée des prix de produits de large consommation mais contribuera avec des propositions qu'elle compte soumettre au gouvernement dans ce cadre.L'Union générale des travailleurs algériens avait signé avec le gouvernement et les représentants du patronat ce que l'on appelle le pacte économique est social, lequel porte sur l'engagement des pouvoirs publics à prendre en charge les préoccupations des travailleurs et de son côté la Centrale syndicale assurera la paix sociale. Ce qui n'est pas le cas, puisque les syndicats autonomes n'ont pas été associés à ce pacte et ont recours à la grève pour exprimer leurs revendications. Et même les entreprises qui devaient prendre en charge la création d'emplois se déclarent incapables de le faire et continuent de revendiquer la prise en charge de leurs préoccupations. Il y a lieu de souligner que la tension entre la Centrale syndicale et la Direction générale de la Fonction publique a été refroidie avec l'intervention du chef du gouvernement en instaurant des mesures exceptionnelles afin que les travailleurs de la Fonction publique puissent toucher fin mars ou au plus tard avril les augmentations de salaire prévues dans le cadre de la nouvelle grille des salaires. Par ailleurs, la coordination syndicale, regroupant 12 syndicats autonomes, a choisi, pour sa part, cette date symbolique pour déclencher un nouveau débrayage prévu pour les 24, 25 et 26 février prochains. A travers cette protestation, les syndicats autonomes demandent la révision de la nouvelle grille des salaires ou l'identification d'un nouveau système d'indemnisation pour combler le déficit induit par la nouvelle grille de la Fonction publique. Le choix de la date du 24 février n'est pas fortuit, a expliqué le coordinateur de ces syndicats, M. Meriane lors de sa dernière conférence de presse, puisque, selon lui, cette date est symbolique et répond à une démarche bien réfléchie. Nul n'ignore que le 24 février est une date mémorable et inoubliable. Jour de la naissance de la lutte syndicale et de l'institution des libertés syndicales en Algérie, d'où le choix de cette journée pour entamer une protestation qui va s'installer dans le temps.