Alhan wa chabab, le concept d'une télé-réalité balbutiante déjà chez nous dans les années 70 et 80, aurait pris son envol cette année avec le foisonnement d'idées médiatiques nouvelles, voirs révolutionnaires. Un king et un prince du raï, n'auraient sans doute pas eu aujourd'hui leur couronne, si cette émission dirigée à l'époque par Toualbi et feu Maâti Bachir, n'avait pas ouvert ses espaces à ce formidable potentiel de talents en herbe. Des jeunes des contrées les plus reculées du pays, auraient vécu depuis l'été une formidable expérience, stressante bien sûre, mais enrichissante aussi, à la faveur de ce rendez-vous qui fut, pour chacun, un véritable terreau d'apprentissage aussi bien sur le plan musical que celui comportemental. Alhan wa chabab dont la finale a eu lieu le 31 décembre 2007 à la Coupole d'Alger, a distingué une voix qui aurait pu ne jamais s'écouter, celle du jeune artiste Abdellah Kourd. Natif de Souk Ahras, le jeune rossignol était déjà pressenti comme lauréat bien avant la clôture de ce rendez-vous relooké et rebaptisé, “Alhanne Oua Chabab, le retour de l'école”. Le jeune Abdellah a raflé la première place grâce au vote du public, le score de 57,38% des voix. La future vedette de la chanson algérienne Kourd a gagné dans le cadre de cette nouvelle version de l'ancienne émission Alhane Oua Chabab, plusieurs cadeaux dont une voiture et un appartement dans les environs d'Alger. Sa rivale finaliste, l'artiste à la voix prometteuse Radja Meziane a échoué de justesse dans ce concours de chant avec un score de 42,62% des voix du public. Ceux qui ont réveillonné dans leurs chaumières, ont pu suivre la diffusion en direct de cette émission qu'anime en tant que professionnelle et juge, une ancienne figure de la télé, la téléspeakerine, Essayida Leïla. Les éliminatoires de cette émission se sont, en totalité, déroulés à la Coupole du complexe Mohamed-Boudiaf, tous les jeudi en prime time. Les jeunes avaient séjourné, durant ce test qui a duré plusieurs mois, dans un loft aménagé à Sidi Fredj. Ils y faisaient des exercices physiques, des cours de musique et de chant ainsi qu'une approche autour de la tenue, de l'esthétique sur scène. Alhan wa chabab aura été, de par sa diffusion un 31 décembre, une véritable fête pour tout amateur de spectacles singuliers. Des dizaines de milliers de personnes ont suivi en direct, à partir de chez eux, le départage des voix du jury - et des spectateurs - offrant un grand moment de télé-réalité, un moment digne de ceux des grandes chaînes avec un budget beaucoup plus conséquent. Au-delà même des prix, ce qu'on peut retenir de ce retour, avec un new-look, c'est cette formidable chance qu'on offre à tous les jeunes, qui revien à un jeune de monter les escadrons des arts, pour s'exprimer et mettre en valeur leurs dons. Jeunes filles et jeunes garçons de régions reculées ont pu se rencontrer dans un cadre artistique mais aussi didactique, et se sont, dans un esprit de compétitivité, investi, avec une rare fougue. Des voix se sont distinguées et des noms ont circulé…Ces noms seront peut être ceux de vedettes, des stars incontestables sur les arènes du monde.