Les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Italie traduisent les forts liens entre les deux pays qui ont enregistré une croissance record de 61% en 2006 pour une valeur de 5,3 milliards d'euros, pour l'année 2015, l'Italie avait été le 2ème client de l'Algérie 6,16 milliards de dollars et son 3ème fournisseur 4,82 milliards de dollars. Les deux pays sont liés par le gazoduc Enrico Mattei (Transmed) qui fournit l'Italie, via la Tunisie, en gaz algérien. Pour le partenaire italien, l'Algérie devient ainsi le second marché de destination des produits italiens vers le continent africain, juste après la Tunisie. Les exportations algériennes vers l'Italie, quant à elles, ont connu une croissance de 40% s'évaluant à un montant de 4,5 milliards d'euros. Il s'agit naturellement à 99% des exportations de gaz naturel et de produits pétroliers. Un chiffre en faveur de la balance commerciale algérienne puisqu'il enregistre un déficit commercial pour l'Italie de 3,6 milliards d'euros, soit un recul de 1 milliard d'euros par rapport à l'année dernière. Cela alors que les exportations italiennes vers l'Algérie ont connu une augmentation de 37,4%, la plus élevée en pourcentage dans le Bassin méditerranéen et les pays de la péninsule arabique, le montant de ses exportations étant de 825 millions d'euros. Un boom des importations algériennes à partir de l'Italie qui traduit l'intensité de l'activité économique dans notre pays et concernant plusieurs secteurs. En effet, le renforcement du partenariat économique algéro-italien et la coopération entre la wilaya d'Alger et la ville de Milan dans le domaine urbanistique ont marqué la rencontre, tenue hier à Milan, sur les opportunités d'investissements et de partenariat entre l'Algérie et l'Italie. Organisée par le consulat général de l'Algérie à Milan, cette rencontre a regroupé une centaine d'opérateurs économiques algériens des secteurs public et privé et les représentants d'une cinquantaine d'entreprises italiennes. Dans son intervention, le consul général de l'Algérie à Milan, Abdelkrim Touahria, a appelé les opérateurs économiques italiens à dépasser le caractère "simplement mercantile" des relations économiques avec l'Algérie pour les élargir à d'autres secteurs que l'énergie, et ce, dans une logique de partenariat diversifié et bénéfique pour les deux parties. En évoquant les grands axes de la nouvelle approche économique adoptée par l'Algérie visant à réhabiliter l'appareil productif et à diversifier l'économie nationale, il a invité les entreprises italiennes à contribuer à la concrétisation de ces objectifs à travers l'instauration d'un "partenariat gagnant-gagnant basé sur l'investissement productif". Selon lui, plusieurs formules de partenariat pourraient être mises en œuvre dont la délocalisation d'entreprises industrielles italiennes et la création de joint-ventures avec des sociétés algériennes. Il a également cité le secteur de la PME qui place l'Italie parmi les pays leaders dans ce domaine, en réaffirmant le souhait de l'Algérie de tirer profit de cette expérience. Le consul général a aussi évoqué l'agriculture et l'industrie agroalimentaire ainsi que le BTPH comme d'autres créneaux de partenariat économique. De son côté, la vice-maire de Milan, Mme Francesca Balzani, a souligné que les efforts de diversification de l'économie algérienne devraient permettre à l'Algérie de consolider "son développement et sa modernisation". Dans ce sens, elle s'est dite engagée à £uvrer pour le renforcement du partenariat économique en incitant les opérateurs milanais à investir davantage en Algérie. Par ailleurs, elle a affiché la disponibilité des autorités de la ville de Milan à accompagner les actions engagées par la wilaya d'Alger en matière d'amélioration du cadre de vie de la capitale, notamment dans les domaines de l'urbanisme et de la gestion des déchets ménagers. Selon elle, l'accord de jumelage entre ces deux villes, signé en octobre 2015, constitue le meilleur cadre institutionnel pour approfondir la coopération entre les deux parties. Mme Balzani a, d'autre part, noté que la wilaya d'Alger et Milan "partagent les mêmes soucis dans le secteur de l'habitat et de l'urbanisme", soulignant que le logement, qui représente un "besoin primaire", pourrait être un objet d'échanges d'expériences. Ainsi, a-t-elle poursuivi, Milan "est prête à mettre en £uvre son expérience dans la gestion et la préservation du patrimoine urbain au profit de la partie algérienne". Présent à cette rencontre, le secrétaire général de la wilaya d'Alger, Djamel Eddine Berimi, a émis le souhait de voir la coopération se renforcer davantage, notamment dans la restauration du vieux bâti, la gestion des déchets ménagers, les services publics de l'eau, les espaces verts et l'environnement ainsi que dans le domaine culturel. A rappeler que la wilaya d'Alger participe à ce rendez-vous d'affaires dans le cadre de la mise en £uvre de l'Accord de coopération signé, en avril dernier à Alger, à l'occasion de la visite du maire de Milan, Juliano Pisapia. A souligner que deux accords devraient être signés à l'occasion de ce forum: le premier portera sur une déclaration d'investissement dans le domaine agricole, alors que le second consistera en la création d'une société mixte chargée de la restauration du vieux bâti de la ville d'Alger dans le cadre d'un partenariat économique et institutionnel entre la wilaya d'Alger et la mairie de Milan.