Le fief de Daech en Syrie, bientôt libéré ? Une grande offensive est lancée sur la ville de Raqqa… Un tournant historique s'annoncerait en Syrie. Raqqa, la capitale de Daech dans le pays depuis 2013, est la cible principale depuis le 24 mai des Forces démocratiques syriennes. Le front s'est étendu à dix kilomètres. En effet, l'armée syrienne a lancé une offensive contre Daech dans la province de Raqqa. C'est une première depuis 2014, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). L'aviation russe a mené d'intenses bombardements dans la partie orientale de la province de Hama, près de la frontière de la province de Raqqa, vendredi dernier, et l'armée syrienne a pu atteindre ce samedi les abords de cette province qui est un fief de l'EI. Quelque 5000 terroristes de Daech se trouvant actuellement à Raqqa sont sous le feu des 50 000 combattants des forces de l'opposition dont des Kurdes et des Arabes. Quelques villages et fermes au nord de la ville ont déjà été libérés. Le moment de l'assaut principal n'est pourtant pas clair pour l'instant. Récemment, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry se sont entretenus par téléphone pour évoquer la situation en Syrie. MM. Lavrov et Kerry ont en outre convenu d'intensifier le travail relatif à la mise en place des résolutions 2254 et 2268 du Conseil de sécurité de l'Onu et des décisions du Groupe de soutien international à la Syrie. Le ministre russe a en outre pointé la nécessité de fermer au plus vite la frontière entre la Syrie et la Turquie, "d'où continuent de s'infiltrer des combattants" avec la complicité des autorités turques, et a appelé Washington à tenir ses promesses de distancier les troupes de l'opposition liée aux Etats-Unis des terroristes du Front al-Nosra". La Russie est prête à conjuguer ses efforts avec la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis et avec les milices kurdes en Syrie pour parvenir à la libération de Raqqa, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov. La Russie est déterminée à coopérer dans ce domaine, a affirmé M. Lavrov suite à la déclaration d'un représentant du parti de l'union démocratique (PYD) selon laquelle l'offensive à Raqqa, avec la participation des Kurdes, des Etats-Unis et de la Russie, entrerait dans une phase active dans un futur proche. Selon lui, aujourd'hui, il existe une chance d'établir une telle coopération, et les forces aérospatiales russes ainsi que l'aviation de la coalition dirigée par les Etats-Unis doivent agir de façon synchrone et coordonnée et aider ceux qui sont au sol à faire face aux groupes terroristes. Il s'agit en premier lieu des troupes gouvernementales syriennes et bien sûr de divers groupes au sein des milices kurdes, dont la branche armée de PYD, a-t-il poursuivi. Ainsi, la Russie et les Etats-Unis en phase de passer de l'échange d'informations à la coordination dans le cadre de la lutte anti-terroriste en Syrie. Les démarches concrètes sont en cours de discussion. "Nous ne sommes pas immédiatement tombés d'accord avec nos homologues américains, mais nous sommes parvenus à surmonter leurs doutes, réflexions et même leur réticence à passer de l'échange d'informations à une vraie coordination pour contrer le terrorisme", a précisé M. Lavrov. Pour le moment, les USA restent réticents quant à une éventuelle coopération avec la Russie pour libérer Raqqa. Michelle Baldanza, porte-parole du département américain de la défense, a indiqué à Sputnik que les USA " n'envisageaient pas actuellement une opération militaire conjointe avec les Russes ". Les Russes veulent stabiliser le pays, veulent que la sécurité règne et éliminer tous les terroristes. Mais les USA voient peut-être dans certaines branches des terroristes une force qui pourrait jouer un rôle fonctionnaliste, qui pourrait remplir cette tâche de diviser la Syrie. On ne peut pas combattre l'Etat islamique en Syrie sans la collaboration entre l'Iran, la Russie, les USA et le régime syrien. Les USA continuent pourtant d'avoir une attitude ambigüe vis-à-vis des terroristes. Il est utile de souligner le rôle décisif de l'opération russe en Syrie qui a permis à des forces d'opposition de réévaluer les choses. Sur le fond, les deux grandes puissances divergent toujours sur les suites à donner au processus de Genève. On pourrait se diriger vers l'arrêt des négociations internationales dans la ville suisse et la reprise de discussions intra-syriennes sans les pro-Saoudiens et incluant les Kurdes. Rappelons que la Russie et les Etats-Unis ont convenu d'un cessez-le-feu en Syrie à compter du 27 février à minuit. Les frappes contre Daech, le Front al-Nosra et d'autres groupes reconnus comme terroristes par le Conseil de sécurité de l'Onu se poursuivent néanmoins. La Syrie est le théâtre d'un conflit armé depuis mars 2011. Seul le respect des accords de Genève et leurs mises en applications pourraient ramener la paix dans ce pays