La plupart des Bourses européennes ont terminé en petite hausse lundi, les investisseurs restant dans l'expectative avant le discours que la présidente de la Fed, Janet Yellen, a prononcé après leur clôture. "La politique monétaire de la Fed et le Brexit sont les deux principales incertitudes pour les marchés, ce qui justifie un comportement prudent", a souligné Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Gestion Privée. Les récents chiffres de l'emploi américain sont "inquiétants" et illustrent l'"incertitude considérable" qui entoure les perspectives économiques, a estimé la présidente de la banque centrale américaine Janet Yellen. Elle a en conséquence renoncé à préciser quand une future hausse des taux fédéraux serait appropriée et mis en garde contre les conséquences d'un "Brexit", assurant néanmoins que les "forces économiques positives" étaient supérieures aux vents contraires qui freinent l'économie.
L'Eurostoxx 50 a pris 0,15% La Bourse de Paris a terminé presque stable (+0,04%). L'indice CAC 40 a pris 1,60 point à 4 423,38 points, dans un volume d'échanges très faible de 2,1 milliards d'euros. Le secteur pétrolier et des matières premières a été recherché, avec la hausse des cours du baril : Technip a pris 2,72% à 49,25 euros, Total 1,87% à 42,47 euros, Vallourec 2,74% à 3,26 euros et ArcelorMittal 2,96% à 4,72 euros. Kering a gagné 2,23% à 151,35 euros. Air France-KLM a reculé (-5,42% à 6,84 euros), alors que Barclays a abaissé son objectif de cours sur la valeur. La Compagnie des Alpes a bondi (+6,02% à 17,27 euros) après avoir reçu "des marques d'intérêt" d'investisseurs pour entrer à son capital. EDF a pris 0,58% à 11,34 euros. Gameloft a perdu 0,12% à 8,02 euros. Le groupe fait l'objet d'une OPA de la part de Vivendi (-0,93% à 17,14 euros). Enfin, Futuren (ex-Theolia) a été suspendu. La Bourse de Londres a terminé en hausse de 1,03%, dopée par les valeurs minières et pétrolières. L'indice FTSE-100 a gagné 63,77 points, à 6.273,40 points. Anglo American a bondi de 11,12% à 686,60 pence, Glencore de 6,23% à 144,10 pence, Rio Tinto de 6,36% à 2.015,50 pence et BHP Billiton de 6,26% à 885,80 pence. Les majors pétrolières sont aussi montées : BP de 2,75% à 368,40 pence et Royal Dutch Shell (action "B") de 1,72% à 1.712 pence. Les valeurs financières ont été hésitantes, mais la banque HSBC a gagné 0,80% à 448,35 pence. Les groupes de la construction ont reculé sous le poids de sondages plus favorables au Brexit, qui pourrait limiter l'accès du secteur à la main d'oeuvre abondante venant d'Europe de l'Est : Persimmon (-1,46% à 2.027 pence), Barratt Developments (-1,56% à 569 pence), Taylor Wimpey (-1,05% à 188,50 pence) et Berkeley Group (-0,56% à 3.221 pence). La Bourse de Francfort a terminé sur un timide rebond, l'indice Dax gagnant 0,18% à 10.121,08 points. L'indice MDax a progressé de 0,53% à 20.634,24 points. RWE (+4,13% à 12,62 euros) et EON (+2,21% à 8,88 euros) ont tiré le Dax vers le haut. BASF a fini à la cinquième position de l'indice (+0,70% à 68,83 euros). Daimler a grignoté 0,13% à 59,36 euros. Parmi les valeurs dans le rouge, se trouvait Continental (-0,32% à 187,85 euros). Son concurrent et actionnaire Schaeffler (+0,97% à 14,61 euros) va quitter l'indice SDax des petites valeurs pour entrer sur le MDax le 20 juin. Lufthansa a fini en queue du Dax (-2,49% à 12,13 euros), pâtissant d'un abaissement de l'objectif de cours par la banque Barclays, selon le courtier Steubing. L'Ibex-35 de la Bourse de Madrid, a clôturé en légère hausse de 0,25% à 8.823,50 points. Repsol a pris 3,19% à 11,74 euros, profitant de la hausse du cours du Brent. Banco Popular, dont le cours est très volatil depuis l'annonce de son augmentation de capital de 2,5 milliards d'euros, a perdu 2,86% à 1,53 euro. Les autres banques ont terminé pour la plupart en légère hausse : BBVA (+0,23% à 5,73 euros). La Bourse de Milan a clôturé en petite hausse, l'indice FTSE Mib prenant 0,74% à 17.625 points. Les valeurs industrielles ont tiré leur épingle du jeu : Cnh (+6,30% à 6,92 euros), que Goldman Sachs a placé dans la liste de ses titres préférés. Eni (+2,46% à 13,75 euros) et Snam (+0,80% à 5,06 euros) ont réalisé de bonnes performances. Banco Popolare (+5,06% à 3,082 euros), qui a reçu le feu vert pour une augmentation de capital, et la Banca Popolare di Milano (+3,17% à 0,4977 euro), sa "fiancée", ont également progressé. A l'inverse, Unicredit (-1,90% à 2,586 euros), UbiBanca (-1,29% à 3,06 euros) et Mediobanca (-0,76% à 6,57 euros), ont déchanté, de même que le groupe Médiaset (-0,61% à 3,882 euros). L'indice AEX des principales valeurs de la Bourse d'Amsterdam a clôturé en hausse de 0,25% à 446,44 points. Les plus fortes hausses enregistrées sont celles de Arcelor Mittal (+2,97% à 4,72 euros) et de SBM (+2,68% à 10,94 euros). A la baisse, le fournisseur de services maritimes Boskalis (-2,04% à 31,51 euros). La Bourse de Bruxelles a engrangé 0,36%, l'indice BEL 20 s'établissant à 3.503,16 points. Galapagos a subi une baisse de 2,01%, à 51,22 euros. Parmi les douze valeurs en hausse, la plus importante est celle de Umicore (+1,97% à 46,58 euros). A Lisbonne, l'indice PSI 20 a grignoté 0,13% à 4.781,61 points, porté notamment par ses valeurs énergétiques. Galp Energia a gagné 1,37% à 11,82 euro et EDP s'est apprécié de 1,16% à 2,96 euros. L'opérateur de télécommunications NOS a également progressé, de 1,17% à 6,42 euros. La banque BCP a toutefois poursuivi la dégringolade entamée la semaine dernière (-7,92% à 2,21 centimes d'euro), tandis que sa concurrente BPI a fini en baisse très légère (-0,09% 1,14 euro).
Wall Street rassurée par Yellen Wall Street a fini en hausse tranquille lundi, rassurée par la prudence de la présidente de la Réserve fédérale Janet Yellen et portée par la progression du pétrole: le Dow Jones a gagné 0,64% et le Nasdaq 0,53%. Selon des résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a progressé de 113,27 points à 17.920,33 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 26,20 points à 4.968,71 points. L'indice élargi S&P 500 a gagné 10,28 points, soit 0,49%, à 2.109,41 points, au plus haut depuis sept mois. "Yellen parle, le marché bâille", a résumé Jay Morelock, de FTN Economics, notant qu'un discours de la présidente de la Fed était le principal événement de la journée. Mme Yellen a pris note de l'inquiétude suscitée vendredi par le net ralentissement du rythme d'embauches en mai, tout en s'efforçant de la contenir: selon elle il ne faut pas accorder "trop d'importance" à des données mensuelles, souvent sujettes à d'importantes révisions, et l'état du marché du travail américain reste "globalement positif". "J'ai de bonnes raisons de penser que les forces positives tendant à une croissance de l'emploi et à une inflation plus haute continueront à dépasser les forces négatives", a tenté de rassurer Mme Yellen. Traduction, selon M. Morelock: il n'y aura pas de resserrement monétaire la semaine prochaine, et "une hausse (des taux d'intérêt) en juillet seulement si les statistiques économiques apportent de bonnes surprises dans les deux mois qui viennent". Pour Sam Stovall, de Standard and Poor's Global Market Intelligence, "Yellen laisse entendre qu'elle envisage toujours deux hausses des taux cette année, et les investisseurs se sont probablement sentis un peu mieux en voyant qu'elle pense que l'économie est suffisamment solide" pour cela. Par ailleurs, les cours du pétrole brut ont nettement progressé lundi, ce qui a porté le secteur énergétique, de loin le plus performant de la séance (+1,99%) grâce à un dollar toujours faible. "C'est un marché qui réagit au dollar plus qu'à l'économie", a assuré Jack Ablin, de BMO Private Bank.
Doutes sur l'achat de Monsanto Alphabet, maison mère de Google, a perdu 0,79% à 730,06 dollars. Le groupe a annoncé vendredi soir le départ du fondateur de Nest et spécialiste de la maison connectée Tony Fadell, qui continuera toutefois à conseiller le patron Larry Page. Nest Labs, fabricant de thermostats et alarmes connectés, avait été racheté en 2014 pour un peu plus de 3 milliards de dollars par Google, qui faisait ainsi l'une de ses plus grosses acquisitions en se positionnant sur le créneau de la vie quotidienne pilotée par internet et mobile. Le géant des semences et pesticides Monsanto a chuté de 2,02% à 108,76 dollars après un article du journal Barron's jetant un doute sur l'aboutissement du rachat prévu par l'allemand Bayer, et notant un ralentissement de son marché. Le feuilleton lié au contrôle de l'empire des médias Viacom, objet d'une féroce lutte d'influence entre la fille du magnat nonagénaire Sumner Redstone, Shari, et le directeur général Philippe Dauman, se poursuivait lundi. L'action a gagné 0,96% à 45,43 dollars, alors que M. Redstone a demandé à la justice de valider sa décision d'expulser M. Dauman du conseil d'administration de la holding maison mère de Viacom. Le fonds d'investissement BlackRock a gagné 0,75% à 362,06 dollars après l'annonce de la vente d'une tour de bureaux à Singapour pour 2,5 milliards de dollars. Amazon.com continuait à surfer sur ses plus hauts niveaux historiques, clôturant à 726,73 dollars en hausse de 0,16%.