Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse hier dans les échanges matinaux, tandis que les investisseurs attendaient les chiffres des réserves américaines de brut mercredi, et le référendum britannique sur le maintien dans l'Union européenne jeudi. Vers 03H40 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet perdait 16 cents à 49,21 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, pour livraison en août, reculait de 23 cents à 50,42 dollars. "Le pétrole est dominé depuis une semaine par les sentiments généraux du marché, et pas tellement par des facteurs spécifiques au pétrole", a déclaré à Bloomberg News Angus Nicholson, de IG. "Cela risque de continuer ainsi toute la semaine. Le vote sur le Brexit est dans tous les esprits", a-t-il ajouté. Les cours pétroliers ont nettement progressé lundi, les investisseurs réagissant moins à une actualité spécifique à l'or noir qu'à un essor des marchés mondiaux et à un affaiblissement du dollar, liés à un apaisement des craintes d'un Brexit. Les marchés se sont beaucoup inquiétés des risques d'une sortie de l'UE du Royaume-Uni quand les sondages donnaient la semaine dernière gagnant le camp du Brexit. La Banque d'Angleterre et le FMI ont en effet mis en garde contre une possible récession aux répercussions mondiales. Mais les derniers sondages suggèrent un glissement en faveur d'un maintien dans l'Union européenne après le meurtre de la députée pro-UE Jo Cox. Les investisseurs vont guetter mercredi les chiffres hebdomadaires des réserves américaines de brut pour jauger la demande au sein de la première économie mondiale. La veille, les cours pétroliers ont nettement monté, les investisseurs réagissant moins à une actualité spécifique à l'or noir qu'à un essor des marchés mondiaux et à un affaiblissement du dollar, liés à un apaisement des craintes d'un Brexit. Le cours du baril de référence (WTI) pour livraison en juillet a gagné 1,39 dollar à 49,37 dollars sur le New York Mercantile Exchange. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a avancé de 1,48 dollar à 50,65 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). C'est probablement la faiblesse du dollar qui joue son rôle une nouvelle fois, a estimé Carl Larry, de Frost & Sullivan, cet élément ayant déjà soutenu le marché vendredi. La faiblesse du billet vert, qui profite aux cours pétroliers car ils sont libellés en monnaie américaine, est elle-même largement une conséquence d'un regain d'appétit pour le risque sur les marchés. Principale raison à cet optimisme, le risque que les Britanniques votent en faveur d'une sortie de l'Union européenne (UE), lors du référendum de jeudi, semble encore s'être réduit, a rapporté dans une note Tim Evans, de Citi. Plusieurs sondages sont allés dans ce sens au cours du week-end, au moment où reprenait la campagne électorale sur le sujet après quelques jours d'interruption en raison du meurtre d'une députée anti-Brexit.
Baisse de la production norvégienne Même si la perspective du Brexit a sans doute été à l'origine des fluctuations des cours pétroliers la semaine précédente, avec une baisse continue puis un rebond soudain le vendredi, les effets supposés sur la demande réelle de pétrole ont été largement exagérés, a relativisé M. Evans. En matière d'équilibre de l'offre et de la demande mondiales de pétrole, le Brexit est plus anecdotique qu'autre chose, a-t-il noté, estimant qu'une sortie britannique de l'UE représenterait au pire 200.000 barils par jour (bj) de demande en moins d'ici 2020. Reste que les investisseurs disposaient de peu de nouveaux éléments très concluants lundi sur l'état du marché pétrolier. Parmi les bonnes nouvelles, on entend dire que la production norvégienne va baisser de quelque 200 000 barils par jour (b/j) en juin, a rapporté Bob Yawger, de Mizuho Securities, notant que cette actualité profitait légèrement plus aux cours du Brent. En revanche, sur un plan plus préoccupant, les investisseurs digéraient encore l'annonce, certes faite avant le week-end, d'une hausse hebdomadaire du nombre de puits actifs aux Etats-Unis, selon le décompte établi par le groupe Baker Hughes. Le décompte des puits devient un sujet d'inquiétude, a reconnu M. Yawger. On dirait que les producteurs retrouvent de la rentabilité quand on se rapproche de 50 dollars le baril. Depuis le début de l'année, la production américaine a décliné de façon marquée, ce qui a donné aux investisseurs une rare lueur d'espoir, vu que le rééquilibrage se fait toujours attendre dans le reste du monde. Même si les premiers signes d'une accélération des forages se font sentir depuis quelques semaines dans la hausse du décompte des puits, beaucoup de producteurs restent nerveux à l'idée d'accroître leurs opérations sans être sûrs de la stabilité des cours, a relativisé dans une note Matt Smith, de ClipperData. Il en prenait pour exemple le groupe Hess, rapportant qu'il avait annoncé ne pas accélérer de façon notable ses forages et ses opérations de fracturation hydraulique, tant que les cours n'atteindrait pas au moins 60 dollars le baril.