La Banque d'Angleterre (BoE) a annoncé hier qu'elle se tenait prête à agir pour assurer la stabilité monétaire et financière du Royaume-Uni, alors que la livre britannique s'est effondrée après la décision des Britanniques de sortir de l'Union européenne (UE). La Banque d'Angleterre prendra toutes les mesures nécessaires pour assurer ses responsabilités et garantir la stabilité monétaire et financière du Royaume-Uni, a déclaré l'institution, soulignant qu'elle avait déjà travaillé en amont à des solutions de secours en profondeur et qu'elle œuvrait étroitement avec le Trésor britannique et les autres grandes banques centrales. La livre britannique s'est effondrée vendredi alors que les Britanniques se sont prononcés en faveur d'une sortie de l'UE, le Brexit (pour British Exit) l'emportant avec 51,9% des voix. Après avoir atteint un sommet depuis mi-décembre, à 1,5018 dollar pour une livre, alors que les derniers sondages montraient une courte avance du camp du maintien, la devise britannique a perdu jusqu'à près de 12% de sa valeur - pour tomber à 1,3229 dollar vers 04H25 GMT, au plus bas en plus de 20 ans - avec l'annonce des premiers résultats indiquant une victoire du Brexit. Pour les analystes d'ING, il y a un risque que la BoE abaisse ses taux de 25 ou 50 points de base vendredi, et elle pourrait même mettre en place un LTRO (prêt aux banques à long terme) la semaine prochaine. Le taux directeur de la BoE est fixé depuis mars 2009 au niveau historiquement bas de 0,50%. En prévision de mouvements erratiques sur les marchés, la BoE avait annoncé en mars trois opérations supplémentaires de prêts de liquidités aux banques, les 14, 21 et 28 juin, afin de s'assurer que les établissements financiers au Royaume-Uni ne se retrouvent pas à court de liquidités en cas de pénurie du crédit sur les marchés financiers.
Débloquer 250 milliards de livres Le gouverneur de la Banque d'Angleterre (BoE) Mark Carney a déclaré que l'institution était prête à injecter 250 milliards de livres (326 milliards d'euros) de fonds additionnels afin d'assurer des liquidités suffisantes pour le fonctionnement des marchés suite à la victoire du Brexit. Comme un filet de sécurité et pour soutenir la bonne marche des marchés, la Banque d'Angleterre se tient prête à fournir plus de 250 milliards de livres de fonds additionnels à travers ses opérations normales, a annoncé M. Carney dans une intervention télévisée en direct des locaux de la banque centrale au cœur de la City de Londres. La banque centrale britannique est également capable de fournir des liquidités considérables en devises étrangères, en cas de besoin, a ajouté M. Carney. La Vieille dame de Threadneedle Street, comme est surnommée l'institution du nom de la rue où elle se trouve, avait déjà annoncé plus tôt vendredi dans un bref communiqué qu'elle prendrait toutes les mesures nécessaires pour assurer ses responsabilités et garantir la stabilité monétaire et financière du Royaume-Uni. Elle avait souligné qu'elle avait déjà travaillé en amont à des solutions de secours en profondeur et qu'elle œuvrait étroitement avec le Trésor britannique et les autres grandes banques centrales. La livre britannique s'est effondrée vendredi alors que les Britanniques se sont prononcés en faveur d'une sortie de l'UE, le Brexit (pour British Exit) l'emportant avec 51,9% des voix.
La Banque du Japon prête à agir La Banque du Japon (BoJ) s'est déclarée prête à injecter des liquidités, en concertation avec les autres banques centrales, et le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a prévenu qu'il ne resterait pas inerte en cas de nécessité pour calmer les marchés après la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne. La Banque du Japon, en coopération étroite avec les autorités nationales et internationales, va continuer à surveiller de près l'impact du résultat sur les marchés financiers. La Banque se tient prête à fournir les liquidités suffisantes, notamment en utilisant le mécanisme de swap en vigueur entre les six banques centrales, et ainsi assurer la stabilité des marchés, a déclaré le gouverneur Haruhiko Kuroda dans une réaction. Concrètement, un dispositif scellé en 2013 entre les banques centrales du Canada, d'Angleterre et du Japon, ainsi que la Banque Centrale Européenne (BCE), la Banque nationale suisse et la Réserve fédérale américaine pourrait être activé pour fournir des liquidités et éviter un assèchement. Une accessibilité facilitée à certaines devises comme le dollar pourrait constituer un filet de sécurité important. De son côté, le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a assuré lors d'un bref point de presse qu'il était disposé à agir en temps voulu face aux mouvements extrêmement brusques sur les marchés des changes. Nous répondrons fermement quand la nécessité s'en fera sentir, a déclaré le gardien japonais des deniers publics, se disant en outre préoccupé par les risques sur l'économie mondiale et sur les marchés financiers.
La Banque suisse intervient La Banque nationale suisse (BNS) est intervenue sur le marché des changes en vue de stabiliser la situation après la victoire du Brexit, a-t-elle indiqué vendredi dans une prise de position. Le résultat du référendum a provoqué des pressions à la hausse sur le franc. L'euro est passé en début de journée sous la barre de 1,07 franc, à 1,0624 franc, un plus bas depuis août 2015. La monnaie helvétique est considérée comme une valeur traditionnelle de refuge en cas de crise politique majeure. Credit Suisse a prédit vendredi une pression interventionniste sur la BNS, dans la foulée de la décision des citoyens britanniques de sortir de l'Union européenne. Un nouvel abaissement des taux n'est pas exclu. Une grande volatilité va s'emparer des marchés, explique pour sa part l'autre grande banque, UBS, qui s'attend à une action coordonnée des banques centrales européennes pour limiter les dégâts.