Suite à la demande faite par le Maroc de réintégrer l'Union africaine, après avoir quitté de son plein gré ce regroupement régional il y a de cela plus de trois décennies, du temps de l'OUA et exigeant de facto l'expulsion de la RASD ont été deux questions sur lesquelles l'Algérie a réagi vivement par la voix du Premier ministre, Abdelmalek Sellal et celle du ministre d'Etat, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra et qui ont précisé respectivement " La RASD est membre fondateur de l'Union africaine et son départ ne peut être réclamé ", " Le Maroc doit respecter les termes de l'acte constitutif de l'Union africaine s'il veut y adhérer ".
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal dans une déclaration à la presse faite jeudi en marge de la clôture de la session de printemps 2016 du Parlement que " la demande de l'exclusion de la RASD est insensée car il ne faut pas oublier que la RASD est un membre fondateur de l'organisation panafricaine ". Il a expliqué que le retrait du Maroc a eu lieu de l'Organisation de l'unité africaine (OUA). Si le Maroc souhaite adhérer à l'UA " sans condition ", l'Algérie n'y voit aucun problème, mais il y a des procédures à suivre ". M. Sellal a réaffirmé, dans ce sens que l'Algérie n'a pas de problèmes avec le peuple marocain ou avec le Maroc en général. S'il s'agit de rouvrir des dossiers inhérents aux domaines de coopération, nous sommes prêts. Et pour le Sahara occidental, la position, est dès le début claire et constante, nous sommes pour la solution onusienne et le respect de la légalité internationale ". Pour sa part, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale toujours en marge de la clôture de la session du Parlement 2016, a rappelé que : " L'adhésion à l'UA africaine implique une procédure bien définis et le Royaume du Maroc doit s'il veut y adhérer, respecter les termes de l'acte constitutif de l'Union ". Il a rappelé aussi que les relations entre l'Algérie et le Maroc " sont des relations de voisinage ". Messieurs Sellal et Lamamra à travers leurs déclarations respectives viennent de rappeler que l'Algérie n'a jamais manqué, d'exprimer son appui inconditionnel au peuple sahraoui et à son unique représentant légitime, le Front Polisario. Et, si l'on veut trouver une solution rapide à ce conflit dangereux, c'est par la paix dans la région, c'est avec lui et lui seul qu'il faudra discuter de l'avenir du Sahara occidental sous les auspices des Nations-Unies. La reconnaissance de la RASD par l'Union africaine est la conséquence logique de cette position que l'Algérie a toujours défendue. Cela dit, limiter comme le claironne le Makhzen, à une querelle entre l'Algérie et le Maroc est une grave erreur. L'Algérie ne fait qu'accomplir son devoir de militant à l'égard de la cause du peuple sahraoui et nul ne devrait lui en faire grief, bien au contraire. Il est certain que la situation est très sérieuse et l'Algérie est d'autant plus préoccupée qu'elle à ses frontières avec le Maroc et la RASD. Tout ce qu'elle souhaite, malgré les conditions avancées par Rabat pour son retour au sein de l'UA à savoir l'expulsion de la RASD, c'est que le bon sens finisse par triompher. Là encore, la position d'Alger est claire et constante : la RASD est membre fondateur de l'UA et jouit de tus ses droits en son sein. Elle ne peut être exclue à la demande d'un pays qui demande son adhésion. L'acte constitutif de l'UA est aussi strict pour stipuler soutenir les profondes aspirations des peuples à leur indépendance et à leur souveraineté nationale. Pour l'Algérie, toute action, toute mesure qui viole ces aspirations et cet acte ne saurait que rencontrer une vide désapprobation de l'Etat et du peuple algérien. Suite aux préalables avancés insidieusement par le Maroc pour réintégrer l'Union, les sociétés africaines devraient avoir le droit et le courage de dénoncer les chefs d'Etats africains qui se sont alignés sur la position marocaine visant à exclure la RASD. Cet alignement à des relents politiques, diplomatiques et économiques à desseins. Il aurait fallu que l'U africaine, dévoile le véritable visage des chefs d'Etat africains qui ont accueilli Benyamin Netannyahou en grande pompe. Ne l'avoir pas fait, n'ayant pas tenté de le faire, d'arrêter ses crimes contre les Palestiniens, c'est une complicité avérée. Les peuples arabes et africains ont souffert de cette visite et redoutent beaucoup ses conséquences qui visent à renouer dans le continent de nouvelles alliances. Pour rappel, si des ministres ou des hauts fonctionnaires de l'Etat sioniste se sont rendus en Afrique ces dernières années, la visite de Benyamin Netanyahou est la première d'un Premier ministre israélien depuis celle d'Itzhak Shamir au Togo (juin 1987). Sept ans plus tard, son successeur Itzhak Rabin, s'était rendu au Maroc. C'est dire que la visite de Benyamin à ces quatre pays subsahariens a pour objectif de dissocier l'Afrique du Nord, exception du Maroc, à l'Afrique subsaharienne où des relations sont aujourd'hui établies avec plus de quarante pays. L'essentiel de cette tournée africaine est de diviser les Etats africains et de créer entre eux davantage d'hostilités. Un agenda que semble se partager Rabat et Tel-Aviv. Le Maroc à ce propos véhicule l'idée de son retour au sein de l'UA est " sollicitée " par nombre d'Etats du continent, " "pour créer un nouvel axe continental puissant et bâtisseur ", mais très certainement au profit de l'impérialisme et du sionisme. Sinon comment comprendre cet article publié mercredi par l' " Institut marocain Amadeus " et qui dénonce l'axe Abuja- Pretoria-Alger. " Le Nigeria et son pétrole et l'Afrique du Sud et son agenda américain et entre les deux, leur suivante nord-africaine, l'Algérie, forment actuellement un axe Abuja-Pretoria-Alger qui influe grandement et non moins négativement, à coups de pétrodollars à profusion, sur la marche de l'Union africaine, ces politiques et ces projets. Plus ce que jamais le continent africain a besoin de s'affranchir de cet axe plutôt menaçant mais en rien bâtisseur ". Le Makhzen dévoile ses intentions et " son challenger, voire déconstruire sur le plan stratégique, l'axe Alger-Abuja-Pretoria ". Avec plus de démagogie, Rabat souligne par la voix du président de l'Institut Amadeus, Brahim Fassi Fihri : " Le Maroc est demandé au sein de l'UA pour y initier un nouvel axe composé de pays comme l'Egypte-La Côte d'Ivoire- le Rwanda- et le Kenya (deux pays qui ont reçu le Premier ministre israéliens NDLR). Brahim Fassi explique la mission de cet axe : " Un axe Rabat-Abidjan-Le Caire- Kigali- Nairobi capable de peser sur l'organisation panafricaine et d'impulser sereinement les grands projets de l'UA tels que le passeport panafricain, la cour africaine de justice ou de contribuer efficacement à la lutte contre le terrorisme et la résolution des crises au Burundi et au Soudan Sud ". Le résumé de ces atermoiements, presque des gémissements et beaucoup de paniques prouvent que le Maroc allié à une persévérance sans bornes dans la poursuite de ses objectifs fixés pour diviser le continent noir comme il l'a tenté il y a de cela 32 ans en quittant l'OUA ou en posant des obstacles à l'UMA, doublé ainsi d'une intransigeance de ne pas évaluer toutes les conséquences d'un acte non seulement dans un contexte général d'insécurité régionale et continentale défavorable, mais également dans chaque conjoncture particulière, préfère le cavalier seul, la précipitation politique et diplomatique brouillonne, coups de tête ou de folie et de prise de position unilatérale. Mais l'arbitraire et la fuite en avant de ce régime monarchique considéré par la communauté internationale de puissance colonialiste au Sahara occidental, réuni les deux plus grands dangers qui menacent désormais le trône qui persiste à continuer dans cette voie, perdant irrémédiablement le contact avec la légalité internationale, le bon voisinage et la communauté de destin de l'Afrique. Quelles que soient alors les qualités du roi, son honnêteté et son discours de paix, se placer au-dessus des autres pour leur dicter des décisions ou des préalables ne peut que conduire fatalement à une défaite et à toutes les aventures possibles. Ailleurs, l'expérience le pense et le dit.