Des soldats français, britanniques et américains sont en Libye pour surveiller le groupe Etat islamique (EI), a annoncé jeudi le chef de l'aviation des forces loyales au gouvernement basé de l'est libyen, non reconnu par la communauté internationale. Des soldats français, américains et britanniques se trouvent sur la base de Benina à Benghazi (est), a affirmé le général Saqr al-Jarouchi. Ils seraient environ 20 soldats dont la mission consiste à surveiller les activités de l'EI, mais aucun pilote (étranger) ne combat à la place de nos pilotes et combattants. Ce général a toutefois affirmé que d'autres militaires de ces trois pays effectuaient ce même type d'intervention dans plusieurs autres bases et villes libyennes, dont Tobrouk (est), Tripoli et Misrata (200 km à l'est de la capitale). Saqr al-Jarouchi dirige l'armée de l'air des forces du controversé général Khalifa Haftar, loyales à un gouvernement basé dans l'est libyen et concurrent du gouvernement d'union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale, dont la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. L'affirmation du chef de l'aviation intervient au lendemain de l'annonce par la France de la mort de trois de ses militaires au cours d'un accident d'hélicoptère en Libye, où ils menaient une mission de renseignement dans l'est du pays auprès des forces conduites par le général Haftar. Cette première reconnaissance officielle de la présence de soldats français en Libye a amené le GNA à accuser Paris de violation de son territoire. Le GNA refuse l'implication de forces étrangères en Libye sans son consentement. Le Pentagone avait indiqué en mai que de petites équipes des forces spéciales américaines se trouvaient en Libye pour identifier les forces en présence. Des journaux britanniques ont aussi évoqué la présence en Libye de forces britanniques spéciales qui conseillent les forces luttant contre l'EI. Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est livrée aux milices armées et minée par des luttes de pouvoir et des violences qui ont favorisé la montée en puissance des djihadistes de l'EI. Des forces progouvernementales mènent depuis plus de deux mois de violents combats contre les djihadistes de l'EI dans leur fief à Syrte (450 km à l'est de Tripoli). Ces forces ont annoncé jeudi avoir avancé (...) sur deux fronts à Syrte après avoir bombardé par avion et à l'artillerie lourde des positions de l'EI. Vingt-deux membres des forces gouvernementales ont été tués et 175 blessés dans les combats de jeudi, a indiqué l'hôpital de Misrata. Depuis le début de cette tentative de reprise de Syrte début mai, le bilan s'élèverait donc à 280 morts et 1 500 blessés côté GNA. Un succès pourrait permettre au GNA de renforcer sa crédibilité alors qu'il peine à asseoir son autorité depuis son installation à Tripoli cette année.
Le gouvernement d'union nationale accuse Paris de violation du territoire Le gouvernement libyen d'union nationale (GNA) a accusé la France de violation de son territoire, après l'annonce par Paris dans la matinée de la mort de trois de ses militaires dans ce pays. La présence française est une violation du territoire libyen, a déclaré le GNA dans un message sur son compte Facebook, estimant que rien ne justifie une intervention sans qu'il en soit informé. Le GNA s'est dit mécontent de l'annonce du gouvernement français concernant la présence française dans l'est de la Libye. Tout en se félicitant de toute aide ou assistance offerte par les pays amis dans la guerre contre Daesh (acronyme arabe du groupe extrémiste Etat islamique, ndlr), tant qu'elle intervient dans le cadre d'une demande adressée au GNA et en coordination avec le GNA, rien ne justifie une intervention sans que nous en soyons informés et sans coordination avec nous. Le président français François Hollande a confirmé mercredi pour la première fois la présence de soldats français sur le sol libyen, un pays qui, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, est livré aux milices armées et miné par des luttes de pouvoir et des violences qui ont favorisé la montée en puissance des djihadistes de l'EI. Paris a annoncé que trois de ses militaires étaient morts dans un accident d'hélicoptère lors d'une mission de renseignement.