L'Algérie a entamé, depuis l'année 1999, la mise en œuvre d'un vaste programme de reboisement, un moyen approprié pour rétablir les différents écosystèmes dégradés. Ce plan national de reboisement vise le traitement de 60 000 ha/an. L'ampleur de ce programme tend à faire passer de 11% à 13 % le taux de couverture. Durant ces dernières années, l'effort de reforestation a porté sur de très grands périmètres. Il a surtout visé la reconstitution des forêts dégradées et l'extension du patrimoine naturel afin d'endiguer les effets de l'érosion et de préserver le potentiel en terres et en eau. Actuellement, le patrimoine forestier est estimé à plus de 90 000 ha, alors que le taux de couverture forestière est de 11% dans la partie nord du pays, c'est-à-dire en deçà de celui nécessaire à un meilleur équilibre écologique qui est d'une moyenne de 25 %. Le taux est faible d'autant plus que la forêt algérienne reste menacée par les déprédations d'insectes et les fréquents incendies, le tout associé à l'action humaine négative. La stratégie algérienne de lutte contre la désertification, repose sur le développement de l'infrastructure intégrée et vise le désenclavement et une meilleure pénétration des massifs forestiers et autres espaces. L'orientation du secteur sur l'exécution des projets intégrés tendant à l'amélioration des conditions de vie et de revenu des populations locales, doit sensibiliser celles-ci pour obtenir leur contribution dans la préservation du patrimoine forestier. Le développement intégré en zones rurales est l'une des priorités contenues dans le programme du développement rural de proximité. Il offre de grandes possibilités aux populations rurales qu'il faut fixer en créant les conditions de vie propices, en améliorant leurs revenus, et favorise la participation active des populations à l'exécution des programmes et d'exploitation des forêts mais dans une optique large, dans le respect des exigences de l'écologie et de l'économie locale. A ce titre, la priorité a été donnée au développement de l'arboriculture rustique et autres espèces fourragères ; ceci devra permettre de combler le déficit et réduire la pression qu'exercent les éleveurs sur les forêts. En ce qui concerne le barrage vert dans ses aspects de lutte contre la désertification, il tend à rompre avec l'approche systématique du reboisement sur la base d'essences forestières. Le reboisement est conçu comme un élément d'un ensemble d'actions intégrées visant la préservation des zones sensibles contre les effets de la dégradation du milieu. Dans les zones de parcours, le barrage vert n'est pas un obstacle à l'activité pastorale. Son exécution porte également sur des actions visant à la fixation des dunes, le développement de l'hydraulique pastorale, la création de ceintures vertes autour des centres de vie existants ou à créer dans le cadre du développement communautaire, la valorisation des nappes alfatières. Dans ce cadre, M. Abdelakder Khemissa, directeur de la mise en valeur des terres et de la lutte contre la désertification au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, assure que le barrage vert en étude, est une ceinture verte. Malheureusement le pays est passé par une longue période de sécheresse qui a perturbé l'évolution des plantations, obligeant la reprise, actuellement, des reboisements qui n'ont pas réussi. "Nous envisageons une très grande plantation sur ces espaces. Depuis l'année 2000 à ce, jour 5000 ha de reboisement ont été réalisés et 133 000 ha pour plantation fruitière à travers ces espaces plus particulièrement dans les zones du sud", a-t-il indiqué, hier lors de son intervention sur la Chaîne III de la Radio nationale. Il a ajouté qu'avec l'apport complémentaire de la politique de développement rural, on ira vers le développement communautaire dans la finalité de l'augmentation des revenus des populations et surtout leur stabilisation correcte. Il indique qu'à travers les différents programmes engagés par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural, il a été récupéré 3 millions d'hectares en milieu steppique. "Nous envisageons d'arriver à 5,2 millions/ha pour atteindre un taux de couverture de 13% pour l'Algérie du Nord, et le traitement de 3 millions/ha de bassins versants soit la lutte contre l'érosion dans les zones de montagne, car nous risquons de perdre en terre 40 000 ha/an. C'est dans ce cadre que plusieurs actions sont menées à travers l'ensemble des espaces. Nous comptons, également récupérer 3 millions/ha restants et très sensibles à la désertification la réalisation de 60 000 ha de reboisement, l'équivalent de la plantation de 120 millions de plants/an et l'exécution de 10 000 projets communautaires", explique-t-il. De son point de vue, la désertification est un problème assez complexe qui concerne les changements climatiques, la dégradation des sols, donc explique-t-il : "Il va falloir, à travers, l'ensemble de ces espaces, aider la nature à se reconstituer par des actions publiques et surtout essayer de sensibiliser les populations de manière à ce qu'elles n'agressent plus le milieu qui les entoure, entre autres, par des programmes de développement, la création d'emplois, la lutte contre la pauvreté à travers ces espaces, la création d'autres activités durables, une meilleure gestion da espaces récupérés et ce, en matière de pastoralisme". D'après lui, la désertification n'est pas exclusivement l'affaire du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, c'est un problème qui doit faire intervenir l'ensemble des secteurs.