Deux personnes soupçonnées de projets d'attentats en Belgique ont été interpellées vendredi en Wallonie par la police dans le cadre d'un dossier de terrorisme, a annoncé hier le parquet fédéral belge. Ces interpellations en Belgique surviennent au moment où la France et l'Allemagne sont la cible d'une vague d'attaques meurtrières revendiquées par l'organisation Etats islamique (EI) et qui ont fait des dizaines de morts. La Belgique, en lutte contre le terrorisme depuis des mois, reste menacée. Le niveau d'alerte est au niveau 3 (menace possible et vraisemblable) sur une échelle de 4. Les deux suspects, N.H., 33 ans, et son frère H.H., ont été appréhendés vendredi soir à la suite de mandats de perquisitions dans la région de Mons (ouest) et à Liège (est), a indiqué le parquet dans un communiqué. Sur base des résultats provisoires de l'enquête, il s'avère qu'il y aurait eu des projets d'attentats en Belgique, précise le parquet. Les deux hommes ont été emmenés pour audition, a-t-il ajouté. Le juge d'instruction doit décider dans le courant de la journée de leur maintien éventuel en détention. Au stade des investigations, ces perquisitions et interpellations n'ont aucun lien avec l'enquête sur les attentats du 22 mars à l'aéroport international de Bruxelles et dans la station de métro Maelbeek qui avaient fait 32 morts. Sept maisons ont été perquisitionnées par la police dans la région de Mons et une autre à Liège, en région wallonnne, à la demande d'un juge d'instruction spécialisé dans les dossiers de terrorisme. Aucune arme ni explosif n'ont été découverts au cours des fouilles, selon le parquet. Ce dernier n'a pas voulu donner de détails supplémentaires dans l'intérêt de l'enquête.
Coups de filet Le 25 juin dernier, la police avait arrêté deux hommes lors d'opérations antiterroristes à Verviers (est) et à Tournai, près de la frontière française. Ils ont été inculpés de participation aux activités d'un groupe terroriste. Selon des médias belges, l'un des suspect aurait projeté de se faire exploser pendant une des retransmissions publiques organisées en Belgique à l'occasion de l'Euro 2016 de football. La police belge a effectué des dizaines de descentes dans les milieux islamistes radicaux depuis les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, auxquels ont participé des djihadistes belges. Au moins quatre suspects clés ont été remis par la Belgique aux autorités françaises dans le cadre de l'enquête sur les attaques de Paris, dont Salah Abdeslam, soupçonné d'y avoir joué un rôle de premier plan. D'autres personnes visées par un mandat d'arrêt des juges français doivent être prochainement remises à la France: Mohamed Bakkali, soupçonné d'avoir loué une BMW et des planques belges ayant servi à la préparation des attentats de Paris et de Bruxelles. Selon le ministère belge de l'Intérieur, il y a 457 Belges partis combattre à un moment ou un autre en Syrie ou en Irak, ou ayant eu l'intention de s'y rendre, dont près d'un tiers de femmes et d'enfants. Sur ces 457 personnes ayant rejoint ou tenté de rejoindre les rangs des groupes djihadistes, 266 sont toujours en Syrie ou en Irak, dont 90 sont portées disparues et ont vraisemblablement été tuées, selon des chiffre de l'Organe belge de coordination de l'analyse de la menace (Ocam). Jeudi, le gouvernent belge a pour la première fois gelé les avoirs de dix personnes soupçonnées d'être en lien avec des activités de terrorisme, dont Mohamed Abrini, mis en cause dans les attentats de Bruxelles et Paris.