Les embauches permanentes au Royaume-Uni se sont effondrées à un rythme inédit depuis la récession de 2009 en juillet, mois qui a suivi le vote en faveur du Brexit, selon une étude rendue publique "Le marché du travail au Royaume-Uni est tombé en chute libre en juillet, les embauches à durée indéterminée s'effondrant à des niveaux jamais vus depuis la récession de 2009", écrit Kevin Green, directeur de la fédération des professionnels du recrutement REC, dans cette étude publiée avec le cabinet IHS Markit. Il souligne que les "turbulences économiques ayant suivi le vote sur le Brexit sont sans aucun doute la raison première" de cette tendance, mais qu'il convient de rester prudent sur l'impact à long terme sur l'emploi de la décision des Britanniques de quitter l'UE lors du référendum du 23 juin. La Banque d'Angleterre elle-même prévoit une poussée du taux de chômage jusqu'à 5,5% en 2018, contre 4,9% à la fin mai. Selon elle, 250 000 emplois sont actuellement menacés dans le pays. L'étude menée auprès des agences de recrutement souligne que la tendance observée dans l'ensemble du pays a été "particulièrement marquée" à Londres. "La demande en salariés reste forte et le nombre d'emplois vacants continue à augmenter, mais la chute des recrutements donne à penser que les entreprises sont très réticentes face aux nouvelles embauches", ajoute l'étude. Le nombre de contrats temporaires a en revanche continué à augmenter, le climat économique incertain ayant poussé certains employeurs à préférer cette formule, mais cette augmentation est "la plus faible depuis dix mois", précise-t-elle. Kevin Green souligne cependant qu'il serait prématuré de tirer des conclusions hâtives de cette enquête. "La vérité est que nous ne savons pas quelles seront les conséquences à long terme du référendum sur l'emploi britannique, au moment où la situation politique se stabilise et où la Banque d'Angleterre prend des décisions sensées, nous pourrions voir la confiance revenir sur le marché de l'emploi plus vite que prévu". Pour soutenir l'économie britannique, qui suscite des inquiétudes depuis le vote sur le Brexit, la Banque d'Angleterre a décidé jeudi de baisser son taux directeur au niveau historiquement bas de 0,25% et d'injecter davantage de liquidités dans l'économie. La BoE espère ainsi éviter que le pays ne tombe à nouveau en récession, mais prévoit un affaiblissement de la croissance, à 0,8% du Produit intérieur brut en 2017 et 1,8% en 2018, après 2,0% cette année.
Chute historique de la confiance des consommateurs La confiance des consommateurs au Royaume-Uni a plongé comme jamais en 26 ans en juillet, après la décision britannique de quitter l'Union européenne (UE), a annoncé l'institut GfK. L'indice de confiance général mesuré par ce cabinet a chuté de 11 points en juillet par rapport à celui de juin, tombant à -12, ce qui signifie qu'une majorité de consommateurs est pessimiste. GfK avait déjà publié début juillet les résultats d'une enquête exceptionnelle réalisée du 30 juin au 5 juillet, juste après le référendum du 23 juin marqué par la victoire des partisans du Brexit. Ce sondage avait déjà indiqué une chute de la confiance, mais les données diffusées vendredi, qui s'inscrivent dans le cadre des publications régulières de GfK, font état d'une dégringolade plus vertigineuse selon cette enquête réalisée du 1er au 15 juillet auprès de quelque 2 000 personnes. "Les consommateurs britanniques font état d'un haut niveau d'inquiétude ce mois dans le contexte de Brexit. Nous constatons une chute importante de la confiance, attestée par le forte baisse dans toutes les composantes" de l'indice, a expliqué Joe Staton, chef des tendances des marchés chez GfK. Dans le détail, le sous-indicateur le plus affecté a été l'opinion vis-à-vis de la situation générale de l'économie pour les 12 mois à venir, qui a subi un plongeon de 19 points (à -33 points). Les intentions d'achats de biens durables ont aussi reculé fortement, de 11 points (à -2 points), tandis que l'estimation de la situation financière personnelle pour les 12 mois à venir a reculé de 9 points (à -1 point). Par région, le moral général des consommateurs a été le plus affecté au Pays de Galles, avec un plongeon de 21 points de l'indice, dans le nord de l'Angleterre (-18 points) et en Ecosse (-14 points). La baisse a été beaucoup moins marquée dans le centre de l'Angleterre (-3 points), favorable au Brexit. M. Staton a toutefois souligné que l'indice général de confiance restait à un niveau relativement élevé en comparaison historique. De nombreux analystes ont prévenu que la croissance du Royaume-Uni risquait de s'affaiblir dans les mois à venir du fait des incertitudes liées au processus de sortie de l'UE. Cette croissance était dynamique jusque-là, avec encore 0,6% de progression du produit intérieur brut enregistré au deuxième trimestre par rapport au premier.