L'amélioration du moral des consommateurs allemands va subir un coup d'arrêt en août sous l'effet du vote britannique en faveur du Brexit, selon le dernier baromètre de l'institut GfK publié hier. "Les consommateurs allemands ne sont visiblement pas restés insensibles à la décision des citoyens britanniques de sortir de l'UE", relève l'institut dans un communiqué. Après plusieurs mois de hausse, le baromètre de la confiance des consommateurs est censé atteindre 10 points en août après 10,1 points en juillet, selon l'institut GfK qui interroge chaque mois environ 2000 consommateurs. Les attentes concernant la conjoncture, composante de l'indicateur, sont particulièrement affectées par le résultat du référendum sur le Brexit en juin dernier. En juillet déjà, elles ont enregistré un net repli, après trois mois de hausse. "Les consommateurs estiment visiblement que l'économie allemande ne connaîtra pas dans les mois qui viennent une croissance aussi forte que ces derniers mois. Cela est lié d'après eux à la décision des Britanniques de quitter l'UE", explique le GfK. Selon un sondage réalisé par l'institut sur les conséquences attendues du Brexit sur la conjoncture et l'emploi en Allemagne, 52% des interrogés disent s'attendre à des répercussions négatives pour l'économie allemande. Toutefois, 70% jugent qu'un Brexit ne mettrait pas en danger leur emploi, ce qui soutient la propension à consommer des Allemands. Outre le Brexit, la série d'attaques perpétrées en Allemagne ces derniers jours, une agression à la hache dans un train à Wurzbourg, une fusillade à Munich et un attentat suicide près d'un festival de musique à Ansbach, pourrait laisser des traces sur le moral des consommateurs dans les prochains mois, souligne l'institut.
Le moral des entrepreneurs faiblit peu Le moral des entrepreneurs allemands s'est légèrement dégradé en juillet, mais moins qu'escompté vu le contexte du Brexit, selon le baromètre Ifo publié. Alors qu'il y a quelques jours, le baromètre ZEW mesurant le moral des investisseurs s'était effondré à cause des craintes entourant les répercussions du Brexit, l'Ifo se montre, lui, résistant, limitant son repli pour s'établir à 108,3 points en juillet, contre 108,7 points en juin. Les analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset étaient plus pessimistes, tablant en moyenne sur un indice à 107,5 points. "La confiance en l'économie allemande a légèrement faibli dans la foulée du référendum sur le Brexit", a commenté, dans un communiqué, Clemens Fuest, président de l'institut économique Ifo, jugeant toutefois que "l'économie allemande se montre résistante". L'Ifo interroge chaque mois environ 7.000 entrepreneurs des secteurs de l'industrie manufacturière, de la construction, du commerce de gros et de détail. Le recul du baromètre pour le mois de juillet s'explique surtout par "des attentes moins optimistes de la part des entreprises pour leur activité". En effet, la composante du baromètre portant sur leurs attentes a reculé de 103,1 points en juin à 102,2 points en juillet. En revanche, l'évaluation de la situation actuelle a continué de progresser, à 114,7 points en juillet contre 114,6 points en juin. "Cela révèle des dommages minimes du vote en faveur du Brexit" sur l'activité économique allemande, résume Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics. Pour Carsten Brzeski, de chez ING-Diba, les entrepreneurs semblent "faire peu de cas de l'anxiété générée par le Brexit... tout du moins pour le moment". Mais "cela ne serait pas la première fois que l'Ifo réagit avec un délai de un ou deux mois à des événements mondiaux. En conséquence, il est encore trop tôt pour considérer que le vote pour le Brexit est considéré comme un non-événement pour le moral économique en Allemagne", met en garde l'économiste. En attendant, la mesure publiée de l'Ifo suffisait à faire accélérer la Bourse de Francfort, dont l'indice vedette Dax avançait de 0,90% à 08H28 GMT.