Le verbiage économique utilisé par le Premier ministre depuis le commencement de la crise des prix du baril de pétrole, s'est situé d'emblée dans une expression clef pour définir une nouvelle philosophie gouvernementale en matière de développement économique et de politique budgétaire totalement rationalisée, et en parallèle de donner raison à la promotion de la production nationale. Dans cette voie de renouveau économique et social, le secteur public et privé se doit désormais confiner le premier rôle dans le développement du pays, alors que les interventions de l'Etat seront au fur et à mesure réduites et orientées aux seuls profits de projets porteurs de richesses, d'emplois, d'amélioration de la qualité et des conditions de vie des citoyens, et d'alternatives à la rente pétrolière. Dans cette perspective peut-être gagnante, l'interprétation de la nouvelle philosophie mise en place par le gouvernement représente désormais et définitivement passe d'une dimension économique à une dimension politique et sociale. Ce renversement de perspective imposé par la chute drastique des cours pétroliers sur le marché mondial et par conséquent la baisse des revenus tirés des hydrocarbures par l'Algérie, la revendication affichée d'une nouvelle stratégie politique et économique à partir d'une situation précise du pays dans tous les secteurs, se veut l'amorce d'un débat, d'une réflexion donc de la réalité même de l'économie du pays face à la mondialisation et à la crise économique mondiale. Cette vision peut paraître ambitieuse ; mais elle est à la mesure des conséquences sociales de la crise économique et financière difficile que traverse actuellement le pays. Elle renferme une nouvelle dimension de la relation du gouvernement avec ses partenaires sociaux et économiques. A l'heure actuelle, tout le monde est interpellé d'aborder et de traiter avec la plus grande lucidité le problème économique, financier et social du pays en dehors des injonctions du FMI ou de la Banque mondiale. L'Algérie après avoir pris la décision volontariste de rembourser sa dette extérieure par anticipation, n'a plus le droit d'accepter de subir encore les obligations imposées par le système financier international. Jamais le sujet de l'endettement n'aura abordé d'aussi près les enjeux essentiels du développement que ce soit en Algérie ou ailleurs. Encore une fois, ce sont le gouvernement, ses partenaires sociaux et économiques et l'ensemble de la société qui devront faire preuve de maîtrise en posant politiquement les questions réellement économiques, financières et sociales du pays. Dans cette voie, le gouvernement pour faire face à une situation économique difficile suite à la chute des prix pétroliers, affirme chaque jour l'objectif principal du nouveau modèle économique de croissance pour la période 2016-2019, et ce dans la finalité d'aboutir à terme à des niveaux soutenables en matière d'équilibre du Trésor et des finances publiques, de consolider la justice sociale sans surcoût économiques, de réformer la fiscalité et de mettre le budget au service de la croissance et du développement humain durable.