La croissance de l'économie française a bel et bien connu un coup d'arrêt au deuxième trimestre, le produit intérieur brut étant resté stable, alors qu'il était attendu en hausse de 0,3%, selon une seconde estimation publiée vendredi par l'Insee. Ce résultat, qui confirme un première évaluation publiée fin juillet, tranche avec le chiffre du premier trimestre, marqué une croissance particulièrement dynamique (0,7%), souligne l'Institut statistique. Il s'explique notamment par un ralentissement de la consommation des ménages, mais aussi par une baisse des investissements et de la production, affectée par les mouvements sociaux contre la loi travail, précise-t-il. Entre avril et juin, les dépenses d'investissement se sont ainsi repliées de 0,2% après avoir augmenté de 1,3% au premier trimestre. Selon l'Insee, ce recul a touché aussi bien le secteur de la construction (-0,5%) que les services marchands (-0,4%). Moteur traditionnel de la croissance en France, les dépenses de consommation des ménages ont pour leur part stagné (0,0%), alors qu'elles avaient augmenté de 1,2% au trimestre précédent. Ce phénomène a touché à la fois les biens (+0,1% après +1,5%) et les services (-0,1% après +0,7%), détaille l'institut, qui attribue ce dernier phénomène à "un contrecoup après l'achat des billets de l'Euro 2016 de football au premier trimestre". La production s'est quant à elle repliée de 0,1%, avec notamment une chute dans le secteur des biens manufacturés (-0,9%), "du fait principalement de la chute de la production dans les raffineries, affectées par des mouvements sociaux en mai et juin". Ces mauvais résultats pourraient compliquer la tâche du gouvernement, qui a bâti son budget sur une hypothèse de croissance de 1,5% en 2016. Jeudi, le Premier ministre Manuel Valls a assuré que le gouvernement maintenait son objectif de croissance à 1,5% cette année. Pour cela, "il faut de la croissance au troisième et au quatrième trimestres. Nous avons le sentiment qu'il y en a", a-t-il argumenté. Pour l'heure, l'acquis de croissance -- autrement dit la progression annuelle du PIB en cas de croissance nulle sur les deux derniers trimestres -- s'établit à 1,1%, selon l'Insee. Dans sa note de conjoncture publiée mi-juin, l'Insee a parié sur une croissance de 0,3% au troisième trimestre, puis à 0,4% au quatrième. La Banque de France (BdF) prévoit de son côté un rebond de 0,3% au troisième trimestre, pour une croissance annuelle de 1,4%.
Londres reste prudente en attendant la présidente de la Fed Londres (awp/afp) - La Bourse de Londres perdait un peu de terrain vendredi matin (-0,19%), les marchés restant figés en attendant un discours dans la journée de la présidente de la banque centrale américaine, Janet Yellen. Vers 07H30 GMT, l'indice FTSE-100 des principales valeurs perdait 13,20 points à 6.803,68 points. Pour les investisseurs, "il n'est question que de Janet", expliquaient les analystes chez Accendo Markets, estimant qu'il est peu surprenant que le marché reste sur ses gardes compte tenu de "l'événement à risque" que constitue ce discours. La présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) doit prendre la parole dans l'après-midi à l'occasion d'une réunion de banquiers centraux à Jackson Hole aux Etats-Unis, le marché espérant des indices sur la probabilité d'une prochaine hausse des taux d'intérêt. La place londonienne suivra de son côté la publication dans la matinée de la deuxième estimation de la croissance économique au Royaume-Uni pour le deuxième trimestre. La première estimation avait constitué une bonne surprise, avec une hausse de 0,6% de l'activité, au cours d'un trimestre qui s'est achevé avec le vote en faveur du Brexit. Si jamais les chiffres sont décevants, cela ne ferait que "nourrir les espoirs d'une autre baisse de taux ou de nouvelles mesures de soutien de la Banque d'Angleterre", prévenait Accendo Markets. Les valeurs financières, qui sont particulièrement sensibles aux annonces de politique monétaire, évoluaient en légère hausse à l'image de Lloyds Banking Group (+0,02% à 58,38 pence), HSBC (+0,39% à 544,60 pence) et Royal Bank of Scotland (+0,15% à 195,80 pence). Le secteur des matières premières tentait de se relancer après son récent recul. BHP Billiton prenait 0,29% à 1.050,00 pence et Rio Tinto 1,13% à 2.416,00 pence. De même, les entreprises de la construction et du BTP étaient à nouveau recherchées, à l'instar de Taylor Wimpey (+0,18% à 164,40 pence) et Persimmon (+0,74% à 1.895,00 pence). De leur côté, les valeurs pharmaceutiques hésitaient encore à repartir de l'avant au lendemain d'une séance difficile. Hikma Pharmaceuticals prenait 0,14% à 2.153,00 pence mais Shire perdait 1,45% à 4.831,00 pence.
Zurich: vers une ouverture peu changée, on attend Janet Yellen Zurich (awp) - La Bourse suisse devrait ouvrir sur une note peu changée vendredi. Les acteurs attendent avec impatience les déclarations que la patronne de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen fera lors de la réunion des banquiers centraux à Jackson Hole. Sinon, on manque d'impulsion: jeudi, le Dow Jones a encore perdu un peu de terrain après les clôtures en Europe et, vendredi, les marchés asiatiques évoluent en ordre dispersé. Le front des nouvelles en provenance de blue chips suisses reste très clairsemé. Cela fait maintenant des jours que les investisseurs sont dans l'attente des déclarations de Mme Yellen. La délivrance interviendra dans l'après-midi. Quant à savoir si la présidente de la Fed lèvera le voile sur la date de la prochaine augmentation de taux, cela reste à voir. Michael Hewson, de CMC Markets UK, juge que les attentes sont bien trop élevées. Des déclarations spectaculaires constitueraient une surprise selon lui. La plupart des experts pensent que la Fed va maintenir encore sa politique monétaire accommodante. A 8h20, le preSMI de Julius Bär reculait de 0,05% à 8181,81 points. Les variations de cours étaient peu importantes. La plupart des titres reculait légèrement. Novartis et Nestlé (chacun -0,1%) pesaient un peu sur le marché. Les cycliques ABB et Adecco faisaient partie des perdants, ainsi que les grandes banques UBS et Credit Suisse (tous -0,1%). Swatch était quasiment inchangé (-0,02%). Le titre devrait retrouver un plancher après les pertes enregistrées depuis mardi avec la publication de décevants chiffres des exportations horlogères en juillet et diverses recommandations de vente qui ont vu la porteur se diriger vers son plus bas de plusieurs années de début août à 246,20 CHF. Sur le marché élargi, plusieurs sociétés ont publié des chiffres. Bachem devrait profiter d'un chiffre d'affaires semestriel record et d'une marge opérationnelle nettement meilleure. Corrigé des effets non récurrents, Alpiq a amélioré ses résultats. Le groupe est à la recherche d'investisseurs pour la vente de son portefeuille de centrales hydrauliques. Adval Tech a retrouvé les chiffres noirs sur les six premiers mois de l'année. u-blox a augmenté ses ventes et son bénéfice. Edisun Power, Zug Estates et Nebag ont aussi publié des données. Schaffner passe à la norme Swiss GAAP FER et Burckhardt Compression a annoncé jeudi soir la suppression d'une centaine d'emplois.
L'euro monte un peu face au dollar, prudence avant le discours de Janet Yellen L'euro montait un peu face au dollar vendredi, dans un marché attentiste et prudent avant un discours de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen que les cambistes décortiqueront en quête d'indices sur le calendrier d'une nouvelle hausse des taux d'intérêt aux Etats-Unis. L'euro valait 1,1289 dollar, contre 1,1281 dollar jeudi soir. La monnaie unique européenne restait quasi stable face à la devise japonaise, à 113,44 yens contre 113,43 yens jeudi soir. Le dollar aussi se stabilisait face à la monnaie nippone, à 100,49 yens contre 100,55 yens la veille au soir. "Les investisseurs de par le monde vont chercher et baser leurs ordres sur le moindre indice montrant quelle vision a la Réserve fédérale de l'économie américaine et de l'avenir de la politique monétaire", commentait Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group. Les cambistes espèrent en effet déceler dans le discours que prononcera Mme Yellen, lors du symposium annuel des banquiers centraux à Jackson Hole, dans l'ouest des Etats-Unis, des éléments leur permettant d'affiner leurs prévisions concernant la trajectoire des taux d'intérêt américains dans les mois à venir et plus particulièrement à l'occasion de la réunion de fin septembre du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC). Les spéculations ont été relancées jeudi par les déclarations de plusieurs membres du comité monétaire de la Fed. Esther George, la présidente de l'antenne de Kansas City de la Fed et qui participe cette année aux votes du FOMC, s'est à nouveau exprimée pour une remontée graduelle des taux, tandis que Robert Kaplan, de la Fed de Dallas et qui ne vote pas cette année, a indiqué qu'il y avait "de plus en plus d'arguments" en faveur d'un relèvement, sans préciser toutefois à quelle échéance. Ces propos ne préjugent néanmoins pas nécessairement de la tonalité du discours de Janet Yellen. Après une hausse en décembre dernier, la première depuis 2006, la banque centrale américaine a opté pour la prudence en s'abstenant de poursuivre son resserrement monétaire dans un contexte de signes d'essoufflement de la croissance chinoise, d'indicateurs mitigés aux Etats-Unis et d'inquiétudes liées à un vote en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE). "Cependant, si le discours de Mme Yellen va de toute évidence être surveillé de près et peut potentiellement faire bouger les marchés, les chiffres de l'emploi américain attendus dans une semaine sont vus par beaucoup comme d'une plus grande importance car de bonnes données pourraient bien assurer une hausse de taux en septembre", estimait Markus Huber, courtier chez City of London Markets. La livre britannique gagnait du terrain face à la monnaie unique européenne, à 85,46 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,3210 dollar pour une livre. La devise suisse se renforçait face à l'euro, à 1,0906 franc pour un euro, comme face au billet vert, à 0,9660 franc pour un dollar. La devise chinoise baissait face au dollar, à 6,6697 yuans pour un dollar contre 6,6595 yuans jeudi dans l'après-midi. L'once d'or valait 1.325,30 dollars, contre 1.321,30 dollars jeudi soir.