L'euro baissait face au dollar mercredi, pénalisé par un indicateur décevant en zone euro, dans un marché toujours empreint de propos de la présidente de la Réserve fédérale américaine (Fed) sur la continuité de sa politique monétaire. Vers 15H00 HEC, l'euro valait 1,3567 USD, contre 1,3638 USD mardi vers 23h00 HEC. La monnaie unique européenne baissait également face à la devise nippone, à 138,90 yens contre 139,99 yens mardi. Le dollar aussi perdait du terrain face à la monnaie japonaise, à 102,37 yens contre 102,64 yens la veille. Selon des données publiées mercredi, la production industrielle a reculé de 0,7% en décembre dans la zone euro, plus qu'attendu. Pour Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight, ce chiffre "sert de rappel au fait que la reprise (économique) en zone euro reste fragile et des difficultés (qu'éprouve l'Union monétaire) à construire une croissance correcte". Les cambistes restaient par ailleurs prudents au lendemain de la première audition de Janet Yellen devant le Congrès américain depuis son entrée en fonction officielle au poste de présidente de la Banque centrale américaine le 3 février. "Mme Yellen a donc parlé - comme attendu elle n'a pas surpris mais son discours a tout de même montré qu'elle a un contrôle ferme de la situation", commentait Anita Paluch, analyste chez Varengold. La nouvelle présidente de la banque centrale des Etats-Unis a en effet défendu mardi la "continuité" du soutien monétaire à l'économie américaine, notant que la reprise sur le marché du travail restait "incomplète". Les commentaires de Mme Yellen ont ainsi montré que la politique de la Fed n'allait pas changer et resterait sur la même voie que sous son ancien président Ben Bernanke. Les déclarations de Mme Yellen impliquent qu'elle s'engage à continuer à diminuer de 10 mrd USD par mois le programme de rachats d'actifs de la Fed, estimaient des analystes. Sur fond de relative embellie économique aux Etats-Unis, la Banque centrale a commencé à réduire ses injections massives de liquidités dans le système financier, de 85 mrd en décembre à 65 mrd USD actuellement. L'évolution de ce programme destiné à stimuler l'activité économique est particulièrement scrutée par les cambistes car il a également pour effet collatéral de diluer la valeur du dollar. "Dans l'ensemble, Mme Yellen semble opter pour une approche mesurée, soulignant que (le rythme) des diminutions n'est pas en pilote automatique et que la Fed pourrait l'ajuster au besoin, tout en gardant une position ultra-accommodante sur les taux", résumait Ishaq Siddiqi, analyste chez ETX Capital. Du côté de la monnaie unique européenne, les cambistes attendaient la parution vendredi des chiffres sur la croissance du quatrième trimestre avant de prendre des positions fermes sur l'euro. La livre britannique était de son côté soutenue par la révision à la hausse par la Banque d'Angleterre (BoE) de sa prévision de croissance pour l'économie du Royaume-Uni en 2014, 2015 et 2016. "La réaction initiale des marchés a été d'intégrer dans les cours une hausse de taux anticipée", notait Simon Smith, analyste chez FxPro. La Banque centrale britannique a tout de même quelque peu brouillé les pistes sur ses attentes, en introduisant une "nuée" de nouveaux indicateurs de référence pour déterminer la trajectoire de son taux directeur, en plus de l'objectif de taux de chômage annoncé en août, relevait M. Smith. Vers 15H00 HEC, la livre britannique progressait face à l'euro, à 81,98 pence pour un euro, comme face au dollar, à 1,6553 USD pour une livre. La devise helvétique restait presque stable face à l'euro, à 1,2257 franc suisse pour un euro, et baissait face au dollar, à 0,9032 franc suisse pour un dollar. La devise chinoise a terminé à 6,0627 yuans pour un dollar, contre 6,0602 yuans la veille. L'once d'or a fini à 1.286,50 USD au fixing du matin, contre 1.282 USD mardi soir.