Les clivages entre le Monde arabo-musulman, l'Occident et les Etats-Unis, sont une vérité vieille comme le monde. Elle traduit un seul monde qui fait la loi. Deux socié- tés qui se perçoivent et interagissent aux niveaux politique, social, économique et culturel. De telles positions, voire parfois des engagements, adoptées par l'Occident ne donnent souvent aucun signe d'apaisement. Depuis les attentats du 11 septembre aux Etats-Unis, le monde traverse une période de " tumulte " qui ne donne pas de raisons ni au monde arabomusulman ni au monde en général. La triste réalit é de ces événements, tout comme la majorité des victimes, sont les pays musulmans et leur peuple ; on est en train de renvoyer inévitablement au monde l'image erronée de l'islam. Qu'en est-il de ce monde musulman ? N'est-il pas capable d'être conscient de son destin comme le furent les Occidentaux ? Qu'est-ce qui fait obstacle à l'unité entre les Arabes et les Musulmans ? Ne sont-ils pas de la même religion ? Non, le monde arabo-musulman n'est pas moins conscient que les autres mondes, mais les lacunes, les obstacles, les méfiances et les rivalit és sont en chacun de ses peuples et de ses dirigeants. Devant une telle " montagne " de problè- mes et de difficultés, les dirigeants doivent en particulier agir vite et efficacement pour sceller cette unité de l'Oumma musulmane. Il y a de nos jours un manque d'intérêt pour ce rassemblement et cette solidarité. Une vraie passivité à laquelle les dirigeants des deux mondes arabomusulman et en particulier les sociétés civiles devraient mettre un frein afin de ne pas risquer l'héritage des générations futures. La pente à remonter doit s'orienter vers la "renaissance " pour se consacrer au développement humain en uvrant à l'allégement de la pauvreté, des disparit és sociales, l'éducation, la santé, justice sociale et l'éradication des conflits politiques. C'est dire comme le pensent nombre d'observateurs, que l'amélioration des relations entre le monde arabo-musulman et l'Occident tant au niveau global que dans chaque pays, ne peut se faire uniquement par le dialogue. Elle exige le règlement des conflits les plus importants, et en particulier une paix israélo-palestinienne qui associe sécurité et autodétermination. Elle exige aussi la stabilité, la prospérité et la démocratie au Moyen-Orient, en Afrique en Asie centrale, du Sud- et du Sud-Est. Elle nécessite une citoyenneté légale pour les musulmans et non musulmans en Europe, en Amérique du Nord, en Afrique et tout autour du monde marqué par la croissance économique globale, la mobilité et l'accès croissant à l'éducation, la santé et aux nouvelles technologies. C'est dire que le dialogue ne peut remplacer la " volonté politique " et la résolution des problèmes pratiques, mais il peut faciliter la "connaissance " et la " confiance " mutuelle et renforcer les efforts communs pour faire face aux défis globaux. Le rôle de l'Occident et des Etats-Unis en association avec la Russie et la Chine, deux pays en étroite harmonie avec les Arabes et les Musulmans, pour se donner plus de crédibilité dans leur démarche, est primordial dans ce dialogue. Ils sont interpellés à uvrer conjointement à la résolution juste de tous les conflits politiques et d'accompagner le développement socio-économique du monde arabo-musulman très démuni. La pertinence de cette question est, certainement, à la hauteur de la complexité des défis qui se posent au monde arabo-musulman bien que dans une large mesure, l'ensemble des acteurs clefs de la scène internationale, et pas seulement le monde arabo-musulman, sont, à un degré ou à un autre interpellés sur leur place et leur rôle dans la nouvelle architecture du monde. L'interdépendance, de jour en jour, plus prononc ée des nations, des économies, des régions de par le monde et de la sécurité commune, donne toute son importance à cette question. Les enjeux véritables en sont le développement solidaire, l'éradication de la pauvreté, les tensions des espaces de prospérité, la sécurité et le bien- être des peuples, ainsi que la stabilité internationale et la consolidation de la paix et de la sécurit é pour tous. Dans tous ces domaines, les dirigeants arabo-musulmans sont interpellés plus que leurs partenaires. Ils le sont au regard de l'ampleur des défis politiques, économiques, financiers, humains et sociaux auxquels ces pays restent confrontés. Ils le sont, aussi, au regard des effets, particulièrement, néfastes de la mondialisation.