Primaire. Après les déclarations brutales du week-end dernier, les candidats, qui vont se retrouver samedi et dimanche à La Baule, assurent vouloir calmer le jeu. Mais ce n'est pas gagné. Le petit jeu de massacre à droite va-t-il continuer ce week-end à La Baule ? Pendant deux jours, les principaux candidats à la primaire sont attendus en Loire-Atlantique pour un campus régional au casting national. De François Fillon à Alain Juppé en passant par Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire, Hervé Mariton et Nathalie Kosciusko-Morizet, tous vont défiler devant les militants... sans jamais vraiment se croiser. L'an passé, Juppé, Fillon et Sarkozy avaient pourtant fait l'effort de poser ensemble le temps d'une photo à ranger définitivement dans les archives. " La photo de famille et les sourires de façade ne servent à rien. Il faut maintenant assumer le fait que nous sommes entrés dans la primaire, c'est une compétition ", estime le filloniste Bruno Retailleau, président de la région Pays de la Loire, et puissance invitante de ce campus. Il faut dire que le climat est explosif, une semaine après la série d'attaques lancées entre les concurrents. " Il faut rassembler plutôt que d'exciter les surenchères ", a lancé samedi dernier le maire de Bordeaux en visant les propositions très droitières de Sarkozy. Obligeant ce dernier à répliquer le jour même en moquant " les oreilles sensibles " de son adversaire. Mais la palme revenait à François Fillon après sa charge contre l'ex-chef de l'Etat : " Il ne sert à rien de parler d'autorité quand on n'est pas soi-même irréprochable [...]. Qui imagine un seul instant le général de Gaulle mis en examen ? " Ambiance. " Le seul ennemi de la droite, c'est la division. N'oublions pas que nous avons tous vocation à nous rassembler fin novembre derrière le vainqueur ", rappelle Thierry Solère, l'homme chargé d'organiser la primaire, très inquiet de ce mauvais climat de rentrée. " Je vais faire un rappel à l'ordre très solennel samedi (demain) à la tribune de La Baule. Vu l'état du pays, et vu le bazar à gauche, nous avons une responsabilité inédite. Elle ne doit pas être gâchée par un mauvais concours de petites phrases entre les candidats. " " Je les ai tous eus au téléphone ces derniers jours, ça devrait bien se passer, je suis optimiste ", se rassure Retailleau, en mode méthode Coué. " Malheureusement, c'est presque vendu avec la primaire, on ne peut pas empêcher ce type de travers ", reconnaît Jean-François Copé, qui ne sera pas à La Baule. Reste la question d'une charte éthique, relancée cette semaine par plusieurs ténors du parti. " Chacun doit se donner un code de bonne conduite ", a proposé Bruno Le Maire hier dans nos colonnes. Attendu demain midi à La Baule, François Fillon devrait pourtant rester sur une ligne offensive. " Ça peut déplaire, mais les Français ont besoin de vérité. Et il ne se dérobera pas, prévient son porte-parole Jérôme Chartier. Ce qu'il a dit d'un candidat qui ne doit pas être mis en examen n'est pas une attaque personnelle, mais un principe. " " De toute façon, celui qui ira trop loin se mettra de lui-même hors jeu ", jure Thierry Solère.