Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a exprimé le souhait de voir en les prochaines élections législatives et les locales un "espace de dialogue sérieux" sur les grandes questions de la Nation et les dossiers prioritaires plutôt "qu'un moment de surenchère, de manuvre et de désinformation". I l a dit vouloir rappeler que "notre pays aborde une année électorale qui mettra en avant en premier lieu la classe politique, le rôle du gouvernement, s'y résumant à la préparation matérielle et à l'organisation". A la veille de la rentrée scolaire 2016- 2017, et après une année mouvementée pour le secteur de l'Education, il a réaffirm é que les constantes de la Nation constitueront "pour toujours" les fondements de l'école algérienne, "solidement" ancrée dans l'Islam, l'Arabité et l'Amazighité et "résolument tournée" vers la modernité et la qualité. M. Sellal, a notamment appelé à épargner l'école de la surenchère et des manoeuvres politiques. "L'école n'est pas le lieu de la surenchère et de la manoeuvre politique", a-t-il déclaré. Il a indiqué, à ce propos, que "l'Algérie a libéré par sa Constitution, les questions de langue, de religion et d'identité, du marécage politicien pour les élever à la sphère académique et scientifique où elles sont abordées objectivement par des spé- cialistes pour le bien du pays et l'unité du peuple". D'autre part, le Premier ministre a proc édé à l'occasion de cette visite à l'inauguration et à l'inspection de nombreux projets socio-économiques, et lancé les travaux de nouveaux chantiers visant à donner un nouvel élan au processus de développement local et à améliorer les conditions de vie de la population. SELLAL REAFFIRME LA DETERMINATION DE L'ETAT À POURSUIVRE LES REFORMES ECONOMIQUES La détermination de l'Etat à poursuivre les réformes économiques et surmonter les difficultés conséquentes à la chute des prix des hydrocarbures a été réaffirmée par v M. Sellal, qui a appelé, également, à davantage d'efforts dans la diversification de l'économie. "L'Algérie va bien, les choses sont stables et il faudra faire des efforts supplé- mentaires notamment dans le domaine agricole afin d'exporter davantage", a déclaré M. Sellal lors de sa visite de travail dans la wilaya de Saïda, assurant que "malgré l'effondrement du marché pétrolier et la réduction de moitié de la fiscalité pétrolière, l'Algérie résiste et continue d'améliorer ses performances économiques". "Certains croient que l'économie algé- rienne connaîtra des difficultés durant les prochaines années, mais nous avons étudi é la situation et jusqu'à 2019, les réserves de change algériennes ne baisseront pas sous le seuil des 100 milliards de dollars", a-t-il fait savoir. Le Premier ministre a précisé, en outre, que le taux de croissance, l'indicateur le plus important selon lui, "demeure positif", estimé à 3,5% pour 2016 et à 3,9% d'après les prévisions en 2017, ajoutant que le PIB (produit intérieur brut) algé- rien doit ainsi passer de 16.700 milliards DAen 2015 à 17.677 milliards DA à la fin 2016 puis à 22.000 milliards DA en 2019. Le chef de l'exécutif a soutenu que cette croissance est le résultat d'"un renforcement de la production nationale notamment dans le secteur industriel", tout en appelant les opérateurs agricoles nationaux à plus d'effort en matière d'exportation. "Ces résultats ont été obtenus grâce aux mesures de rationalisation de la dépense, de maîtrise du commerce exté- rieur, de réduction des importations, avec la poursuite des efforts de l'Etat dans le domaine social et les secteurs névralgiques", a affirmé M. Sellal. LES COUCHES SOCIALES VULN ERABLES AU CENTRE DES PREOCCUPATIONS DE L'ETAT Dans la même dynamique le gouvernement veille à épargner les couches vulné- rables de la société à travers une politique leur garantissant une bonne couverture sociale. "En application des directives du Président de la République, nous avons également veillé à répartir les efforts sur toutes les couches sociales, en épargnant les catégories fragiles et les nécessiteux", a affirmé M. Sellal. Il a précisé que "l'objectif du gouvernement à travers le nouveau modèle de croissance est de préserver les acquis sociaux en menant, a-t-il dit, des réformes visant l'efficience de notre dispositif économique et social dans l'administration publique et dans l'entreprise". "C'est pourquoi il nous faut obligatoirement rester solidaires et accepter la rigueur pour passer à la croissance", a-t-il martelé. Dans le même cadre, M. Sellal a estimé que le dossier de la retraite est "la meilleure illustration de notre démarche visant à garantir la pérennité du système et les droits des travailleurs ainsi que ceux des jeunes qui intégreront dans le futur le marché du travail". Il a relevé que dans les années 1980, "on avait sept (7) travailleurs pour un (1) retraité", alors qu'"aujourd'hui, ils sont moins de trois (3) à cotiser pour chaque pensionné". Pour le Premier ministre, l'Algérie a amélioré en un "temps record" les conditions de vie et la couverture sanitaire de sa population et faire ainsi "progresser l'esp érance de vie dans un cadre de justice sociale et de solidarité intergénérationnelle". BAISSE CONSIDERABLE DU NOMBRE DES COTISANTS DEPUIS LES ANNEES 1980 Le nombre des cotisants pour la retraite a baissé de manière considérable depuis1980, une situation qui a imposé une réforme du système national de retraites, à travers notamment la révision de l'âge de départ à la retraite. "...Dans les années 80, on avait sept (7) travailleurs pour un (1) retraité. Aujourd'hui, ils sont moins de trois (3) à cotiser pour chaque pensionné", a relevé mercredi le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dans une déclaration, en marge de sa visite de travail dans la wilaya de Saïda. Expliquant ainsi le choix du gouvernement de recourir à une réforme du syst ème national de retraite, il a ajouté que ce dossier "est la meilleure illustration de notre démarche visant à garantir la pérennit é du système et les droits des travailleurs ainsi que ceux des jeunes qui inté- greront dans le futur le marché du travail". Il est à souligner que le projet de loi fixant la limitation de l'âge de la retraite à l'âge de 60 ans pour les hommes et de 55 ans pour les femmes, adopté fin juillet dernier en Conseil des ministres, a ainsi été pensé dans le souci de préserver la pérennité du système national de retraites et l'équilibre de la Caisse nationale de retraites (CNR). Il est "l'aboutissement" des consultations menées par le gouvernement avec les partenaires sociaux et le patronat lors de la dernière Tripartite et est intervenu, faut-il le relever, dans une conjoncture marquée par une crise économique conséquente à la chute des prix des hydrocarbures, nécessitant une rationalisation des dépenses publiques. Le départ à la retraite sans condition d'âge, applicable jusque-là, est une mesure "transitoire" qui était destinée à atténuer les effets du Plan d'ajustement structurel (PAS) de 1994, mais qu'il n'est plus possible de continuer à maintenir, sous peine de porter préjudice aux équilibres financiers de la CNR, avaient expliqu é les initiateurs du projet de réforme du système de retraite. Aussi, M. Sellal a tenu à rappeler que la nouvelle mesure n'est qu'"un retour à la situation de 1996", et ce, après "un profond dialogue avec toutes les parties concernées". Le texte de loi, qui sera soumis pour adoption devant le Parlement prévoit, outre la limitation de l'âge de départ à la retraite, le maintien de la retraite anticipée pour les femmes et les métiers "hautement pénibles", les dispositions d'application devant intervenir ultérieurement. En vertu de la nouvelle réglementation, les personnes désirant poursuivre leur travail jusqu'à l'âge de 65 ans, pourront le faire avec l'accord de leur employeur alors que ladite loi donne la possibilité aux travailleurs exerçant dans des métiers hautement qualifiés ou déficitaires (qui seront définis par voie réglementaire) d'exercer au-delà de l'âge de la retraite. Pour ce qui est du départ à la retraite sans condition d'âge, l'ordonnance 97-13 du 31 mai 1997 reste en vigueur jusqu'à la fin de l'année en cours. LES DEPENSES DE LA CNR EN HAUSSE DE 18% EN 2016: L'avant-projet de loi sur la retraite tend à préserver l'avenir de la CNR, dont les dépenses mensuelles en matière de pensions et allocations de retraites ont atteint près de 86 milliards DA en 2016, soit une hausse de près de 18% par rapport à la moyenne mensuelle de 2015. S'agissant de la dépense annuelle, le montant est passé de 797 milliards DA en 2014 à 507 milliards DA pour le seul premier semestre 2016. Une somme appelée à dépasser les 1.000 milliards DA au titre de l'année en cours, soit une augmentation de 200 milliards DA durant cette période de référence (2014-2016). La caisse prévoit, en outre, des dépenses de pas moins de 1.000 milliards DA pour l'ensemble de l'année en cours, sachant qu'elle gère plus de 2,8 millions de dossiers de retraites dont 2.016.817 retraites normales (âge 60 ans), 594.247 retraites proportionnelles, 261.717 retraites sans conditions d'âge, 507 retraites anticipées et 6.892 retraites servies à l'étranger.