En marge du Forum économique de l'Est, le président russe Vladimir Poutine a inauguré samedi un gigantesque aquarium à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe. Cette nouvelle infrastructure doit devenir un important centre de coopération scientifique dans la région. La cérémonie d'inauguration s'est déroulée sur l'île Rousski, en présence de la présidente sud-coréenne, Park Geun-Hye, et du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, invités d'honneur du Forum économique de l'Est. L'aquarium d'environ 25'000 tonnes d'eau accueillera plus de 500 espèces de mammifères marins et d'eau douce. "C'est un centre scientifique et éducatif qui, comme nous l'espérons, donnera lieu à une bonne coopération entre les principaux savants de la région et du monde entier", a déclaré M. Poutine. Ouverture le 6 septembre Le dirigeant russe a remercié Park Geun-Hye et Shinzo Abe de leur participation à cette cérémonie et leur "contribution dans le développement des relations" entre les trois pays. Pour sa part, M. Abe a indiqué que le Japon pourrait remettre quelques manchots à cet aquarium. "L'histoire des relations entre le Japon et la Russie a connu un échange de dauphins et d'autres animaux", a-t-il rappelé. L'aquarium, qui dépendra de l'Académie russe des sciences, doit ouvrir ses portes aux visiteurs le 6 septembre. Coopération économique renforcée entre Moscou et Tokyo Vladimir Poutine et Shinzo Abe se sont mis d'accord pour renforcer la coopération économique entre leurs deux pays. Le président et le premier ministre sont également parvenus à un accord sur la question des îles Kouriles. Les négociations entre les deux dirigeants, qui se sont déroulées à Vladivostok, dans l'Extrême-Orient russe, "ont porté sur l'économie sous toutes ses formes", a déclaré vendredi à la presse le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, à l'issue de la rencontre. Mais pas seulement: "l'ensemble des domaines de coopération" a été évoqué, lors de cette rencontre en marge du Forum économique de l'Est, a-t-il précisé. Dès le début des pourparlers avec le président russe, M. Abe a assuré que le Japon était "prêt à faire le maximum d'efforts pour développer la coopération russo-japonaise". "Il est très important d'apporter un soutien politique" aux investisseurs souhaitant développer les relations économiques bilatérales, a souligné pour sa part Vladimir Poutine, qui recevait M. Abe en Russie pour la seconde fois cette année. Accord en vue sur les îles Ces progrès en matière de coopération économique ont connu un prolongement dans le domaine politique. MM. Poutine et Abe se sont engagés à élaborer cette année un accord sur les îles Kouriles. Cet archipel situé au nord du Japon figure au coeur d'un conflit territorial depuis 80 ans. Le conflit territorial remonte aux derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, lorsque l'Union soviétique a conquis ces îles, qu'elle a par la suite refusé de rendre au Japon. Le contentieux est tel sur ces territoires que la Russie et le Japon n'ont pas signé de traité de paix officiel à la fin de la guerre. En mai, à l'issue de discussions à Sotchi, Shinzo Abe avait dit noter une "avancée" sur le règlement de la question des îles Kouriles. Les deux dirigeants prônaient alors des négociations grâce à "une nouvelle approche qui n'est pas encombrée par les anciennes façons de penser", selon la diplomatie japonaise. Avant de s'envoler pour Vladivostok, M. Abe s'était dit "résolu à faire des progrès sur le traité de paix et la question territoriale via des négociations franches et exhaustives" avec M. Poutine. Poutine bientôt au Japon Les négociations concernant ces quatre îles volcaniques étaient au point mort depuis l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée par la Russie en mars 2014. L'opération a été condamnée par Tokyo comme par les Occidentaux. Interrogé plus tôt dans la journée par l'agence Bloomberg sur une éventuelle cession par la Russie d'une des îles au Japon en échange d'une coopération économique renforcée avec Tokyo, M. Poutine a catégoriquement rejeté l'idée "d'un échange quelconque ou d'une vente". Signe d'apaisement du côté russe, Moscou a annoncé à quelques jours de ces négociations qu'une "visite longuement reportée" de Vladimir Poutine au Japon aurait lieu en décembre. Le président russe ne s'y est pas rendu depuis 2005.