Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a tendu, hier, la main au président russe, évoquant la possibilité d'une visite de Vladimir Poutine au Japon et réitérant son appel à la conclusion d'un traité de paix pour mettre fin au contentieux sur les quatre îles du sud de l'archipel des Kouriles prises à la fin de la Seconde Guerre mondiale par l'Union soviétique et revendiquées par le Japon. Au point mort, les négociations butent sur le refus de tout compromis réitéré, en septembre 2015, par le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, qui avait appelé le Japon, lors d'une rencontre avec son homologue japonais Fumio Kishida, à reconnaître « les réalités historiques ». Mais, à l'occasion de sa première conférence de presse de l'année 2016, le Premier ministre Abe a affirmé que « le président Poutine et moi-même sommes d'accord sur le fait qu'il est anormal que nos deux pays n'aient toujours pas de traité de paix, 70 ans après » la fin de la guerre. Il estime que « les questions relatives aux Territoires du Nord ne peuvent être résolues sans des échanges entre les dirigeants ». L'opportunité de la visite du président Poutine est ainsi évoquée. « Je vais poursuivre mon dialogue avec le président Poutine lorsque les occasions se présenteront », a-t-il précisé, plaidant pour la participation de la Russie sur les grandes questions internationales. « Il est également important que nous obtenions un engagement constructif de la Russie sur les questions du terrorisme, de la Syrie et de l'Iran », a conclu Abe.