Cent soixante-quatre milliards de dinars est le montant global consacré à la l'application de la nouvelle carte sanitaire, en Algérie. Ce programme a été présenté, hier, en présence de M. Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de Réforme hospitalière. Il vise, entre autres, à décentraliser la gestion des polycliniques et dispensaires qui ne dépendront plus de la direction de l'hôpital de l'ancien secteur sanitaire. La gestion de ces structures sera, donc, confiée à un conseil d'administration propre et une direction distincte de celle de l'établissement hospitalier de proximité. Ainsi, explique-t-on, la séparation de la gestion des hôpitaux et celle des polycliniques et dispensaires ne peut être qu'une bonne initiative dans la mesure où l'ancienne répartition des moyens humains et matériels se faisait toujours au dépens de l'une des structures selon le poids et les arguments que faisaient valoir les responsables hospitaliers et les coordinateurs des ex-sous secteurs. Depuis la promulgation du décret 07-14 du 19 mai 2007, le secteur sanitaire n'est plus géré en tant qu'espace administratif, mais organisé en unité autonome des structures extrahospitalières et unité autonome hospitalière, pour servir le même bassin de population. Il s'agit, donc, de mettre fin aux dysfonctionnements constatés dans le secteur. Sur le terrain, le secteur sanitaire consacre l'essentiel des ressources à l'hôpital au détriment des activités de prévention et de soins de base. Un document du ministère de tutelle indique que l'accent sera, désormais, mis sur la nécessité de développer les structures extrahospitalières (polycliniques et salles de soins). Ces structures seront réhabilitées et adaptées de telle sorte qu'elles puissent assurer les consultations de médecine générale, avec l'affectation en permanence d'un médecin généraliste et d'un paramédical, la disponibilité d'un cabinet de soins généraux où seront pratiqués des injections et des pansements. Les établissements de proximité grandiront, également, pour diminuer la surcharge des hôpitaux CHU et EHS pour certaines spécialités et concentrer la demande des soins hautement spécialisés dans quelques hôpitaux (oncologie, chirurgie cardiaque, ophtalmologie…). Le ministère promet, à cet effet, la mise en place d'un réseau de salles de soins dense, en vue de disposer d'au moins une salle de soins dans chaque quartier, en milieu urbain, et dans chaque dechra ou ksar, en milieu rural. Et pour ce faire, il est prévu de recruter, pour la présente année, 2 551 paramédicaux, 3 400 praticiens généralistes, 1 200 praticiens spécialistes et 30 cadres gestionnaires. Ce recrutement se fera graduellement, explique le ministre, et la priorité sera donnée au Sud et aux Haux-Plateaux. Ces deux régions du pays n'attirent pas, faut-il le signaler, un grand nombre de professionnels de la santé, pour la simple raison qu'elles n'offrent pas assez d'avantages par rapport aux régions du Nord. Une problématique jugée de "révolue" par M. Amar Tou.