Dans le cadre de la réhabilitation du secteur de la santé en Algérie, l'Etat est appelé à verser 1 900 milliards de dinars dans ce secteur en 20 ans, c'est ce qui a été annoncé, hier, par le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière après avoir présenté au conseil de gouvernement le schéma directeur de développement de la santé.Dans une conférence de presse tenue, hier, au siège du Centre international de presse, M. Amar Tou a indiqué que le schéma directeur portant sur la promotion du secteur de la santé à l'horizon 2025 permettra d'offrir les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs de 2015 inscrits dans le cadre du programme mondial de développement de la santé et également ceux à l'horizon 2025. Il s'agit de construire des hôpitaux pour un nombre de 86 000 nouveaux lits et remplacer les anciens (12 181 lits) en préfabriqué qui ne sont plus en mesure de prendre en charge les malades. Cette nouvelle stratégie de la gestion du secteur de la santé sera basée également sur, notamment, la mise à niveau des organismes sanitaires anciens qui constituent 9% de la capacité d'accueil actuelle et 7 600 lits que contiennent des organismes sanitaires en préfabriqué. Tout en rappelant que ces derniers ont été construits pour faire face à une urgence nationale en termes de besoins sanitaires. Selon les données du ministre, l'Etat qui s'est engagé dans le cadre des conventions avec l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de dégager 15 % du budget pour le secteur de la santé, octroie actuellement 8.6% de son budget pour le secteur. Dans ce cadre, M.Tou a annoncé que l'engagement de l'Algérie sera atteint en 2011, ce qui veut dire avant 2015, date prévue pour atteindre cet objectif. L'application du schéma permettra également à l'Algérie de se conformer aux indices sanitaires des pays développés et d'arriver à 3.4 lits pour mille habitants. Dans sa réponse au rapport de l'OMS publié ce dimanche, le ministre a expliqué que les indices communiqués concernent l'année 2004 mais elle n'a pas pris en considération les améliorations atteintes depuis 2005. A ce titre, il a donné quelques éléments, notamment le nombre de décès de femmes avant, pendant et après l'accouchement qui a diminué à 88.9 cas sur 100.000 nouveau-nés vivants, et sera réduit à 8 cas en 2025. L'espoir de vie chez l'individu algérien est de 76 ans au lieu de 47 ans et le coût des frais sanitaires pour un Algérien est de 171 dollars actuellement. A noter qu'il était de 77 dollars avant 2004. Il a également souligné que les dépenses publiques dans la santé représentent 9.61 % du PIB, ce qui permettra à l'Algérie d'atteindre la moyenne des pays de l'OCDE, tout en indiquant que le secteur privé assure 6.24% seulement des capacités des lits. Pour ce qui est de l'investissement dans le domaine de la santé, le ministre a souligné que depuis la promulgation du décret fixant les droits et charges d'investir dans la création des établissements hospitaliers, il n'y a actuellement que quelques cliniques tout en soulignant que la question de l'investissement a été abordée lors de la réunion du Conseil de gouvernement qui relève d'autres secteurs, notamment dans le domaine des équipements sanitaires et médicaments. Dans le même sens, il a cité l'exemple cubain en ce qui concerne les IDE dans le domaine de l'ophtalmologie, notamment. 4 hôpitaux sont en voie de réalisation, dont celui de Djelfa qui ouvrira ses portes en mars prochain, 3 autres hôpitaux à Béchar, Ouargla et El Oued lesquels seront opérationnels avant la fin 2008, en attendant la réalisation de 3 autres établissements à Tamanrasset, Tlemcen et Sétif. Interrogé sur la transplantation des organes, le ministre a souligné que cette opération a connu des progrès. D'ailleurs, 884 cas ont été enregistrés, un chiffre qui sera, selon M. Tou, doublé cette année. Pour ce qui est du prélèvement d'organes, il a indiqué qu'il est pour la création d'une banque d'organes surtout avec l'insuffisance enregistrée en matière de donneurs de reins.