Le chef du gouvernement d'union libyen, Fayez al-Sarraj, a appelé mercredi à une rencontre de toutes les parties prenantes au conflit pour tenter de sortir le pays du chaos, après avoir perdu le contrôle des terminaux pétroliers. Le gouvernement d'union de M. Sarraj (GNA), reconnu par la communauté internationale, se trouve dans une situation difficile après la prise des quatre terminaux du Croissant pétrolier (nord-est) par les forces du général Khalifa Haftar lié au gouvernement parallèle. " J'appelle toutes les parties à mettre fin aux actes provocateurs et à se réunir d'urgence autour d'une même table pour discuter d'un mécanisme permettant de sortir de la crise et de mettre fin au conflit ", a dit M. Sarraj dans un communiqué publié sur sa page Facebook. Il a ajouté que le pays traversait " une période charnière " de son histoire, soulignant qu'il n'accepterait pas de " diriger une partie libyenne ou une guerre contre une autre partie libyenne ". La bataille lancée dimanche par le général Haftar pour le contrôle du Croissant pétrolier est la première à opposer ses forces à celles du GNA. Mardi, les pro-Haftar se sont emparés du terminal de Brega, le dernier des quatre terminaux du Croissant pétrolier, a déclaré un responsable des gardes des installations pétrolières pro-Haftar. " Nous contrôlons désormais toute la région du Croissant pétrolier ", selon lui. Les sites conquis étaient sécurisés par les unités des Gardes des installations pétrolières fidèles au GNA. Mettant en garde contre " la division du pays ", l'émissaire de l'Onu Martin Kobler a souligné que la résolution 2259 de l'Onu " interdit clairement les exportations illégales de pétrole " depuis la Libye et stipule que ses installations pétrolières doivent être sous l'autorité du GNA. Les Etats-Unis et cinq pays européens (France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni) avaient appelé ensemble lundi " au retrait immédiat et sans conditions de toutes les forces armées qui se trouvent dans le Croissant pétrolier ". L'incapacité de la Libye à sortir de sa crise politique inquiète particulièrement les pays européens, confrontés à l'afflux des migrants traversant la Méditerranée depuis son littoral.