A la veille de la rencontre informelle des pays producteurs d'hydrocarbures, en marge de 15ème Forum international de l'Energie, du 26 au 28 septembre à Alger, l'expert pétrolier Algérien, Mourad Preure, a fait savoir hier que le niveau de production de l'Opep et même des pays hors Opep, influe certes sur les prix, mais demeure un seul facteur parmi beaucoup d'autres. En effet, aujourd'hui, ce n'est pas uniquement l'Opep qui va faire baisser ou augmenter les prix! l'Organisation détient 80% des réserves mondiales de pétrole mais ne représente que 35% de la production mondiale... des pays comme la Russie et les USA (non Opep) produisent ensemble deux fois plus que l'Arabie Saoudite. S'y exprimant sur les suites sur lesquelles elle pourrait déboucher, Mourad Preure, énonce quelques facteurs qui, d'après lui, pourraient contribuer à stabiliser un marché pétrolier plongé dans la morosité en raison d'un fort excédent de l'offre d'hydrocarbures. Il tient à dire que la situation créée dans le secteur pétrolier est la conséquence de " jeux d'acteurs extrêmement complexes et agressifs ", dont il dit douter qu'ils puissent aider à une convergence des positions en vue d'une stabilisation de la production et, par contrecoup, d'un relèvement des prix tant souhaitée par les pays producteurs de brut. Il observe cependant que la question du gel de la production pétrolière, placée au centre de cette rencontre informelle, est en soit " réaliste ", la majorité des pays producteurs de brut étant en train de souffrir de la baisse des prix, " l'Arabie Saoudite, gros pays producteur, en premier lieu ". Le problème fondamental relève l'intervenant, c'est que le monde se trouve confronté, désormais, à un nouveau " paradigme pétrolier " en raison du fait que l'OPEP est en train de subir les effets de l'arriv ée de la production américaines de pétrole et de gaz de schiste sur le marché. Si l'organisation ven ait à baisser ses prix, indique M. Preure, " il y aura une organisation concurrence qui va apparaî- tre ". Si, au contraire, elle augmente sa production et engage une guerre des prix, " la production concurrence va se tasser ". La réalité, assène-t-il, c'est que " nous ne sommes plus dans la logique des années 70 : l'OPEP ne contrôle plus les prix pétroliers ". Rappelant que les USA possè- dent l'équivalent de quatre fois les réserves d'hydrocarbures algériennes, l'invité estime qu'ils ne pourront pas influer longtemps sur les cours pétroliers, reconnaissant toutefois que leur influence actuelle est importante. Ce constat l'amène à affirmer que la crise ne va pas durer " longtemps " et que les prix, sur le long terme, vont de nouveau être orientés à la hausse, en raison d'une demande croissante des pays émergeants d'où, selon lui, la nécessité pour les pays producteurs de " garder leur sang froid".