Les cours du pétrole étaient orientés en légère hausse hier en Asie en raison de chiffres pointant une baisse des réserves américaines, mais les gains sont tempérés par l'absence probable d'accord international pour stabiliser l'offre. Avant même la tenue d'une réunion informelle mercredi en marge d'un forum de l'énergie à Alger, les investisseurs ont vu douchés leurs espoirs d'une entente entre les membres de l'Opep sur un moyen de faire remonter le prix du baril, bas depuis mi-2014. Parvenir à un accord en deux jours ne figure pas sur notre agenda, a déclaré mardi le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh à Alger. Dès lors, les investisseurs ont accueilli positivement les chiffres de l'API (la fédération professionnelle American Petroleum Institute) qui a affirmé mardi que les réserves américaines de brut avaient reculé la semaine dernière de 752 000 barrils. Ces données devront être confrontées aux chiffres officiels que le gouvernement américain publie chaque mercredi. Pour les investisseurs, les réserves américaines constituent un bon indicateur de l'état de la demande en pétrole de la première économie du globe. Vers 03H35 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, progressait d'un cent à 44,68 dollars. Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en novembre, gagnait 21 cents à 46,18 dollars. L'API est responsable du rebond en Asie, a déclaré Angus Nicholson, analyste chez IG Markets à Melbourne. Rares sont ceux qui s'attendent à un accord à Alger. Les cours sont plombés depuis plus de deux ans par une offre trop abondante que ne parviennent plus à absorber des économies moins vaillantes qu'auparavant. Plusieurs producteurs se sont dits prêts à geler leur niveau de production pour tenter de soutenir les cours. Mais Téhéran, dont l'or noir est de retour sur le marché mondial grâce à la levée des sanctions, n'a aucune intention de baisser sa production au moment où elle est en train de repartir. Baisse à New York La veille, les cours du pétrole ont fini en nette baisse, les chances d'un gel de la production par les membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) lors d'une réunion à Alger diminuant. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a perdu 1,26 dollar à 44,67 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre, a également reculé, de 1,38 dollar à 45,97 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Avant même la tenue d'une réunion informelle mercredi en marge d'un forum de l'énergie à Alger, les investisseurs ont vu douchés leurs espoirs d'une entente entre les membres de l'Opep sur un moyen de faire remonter le prix du baril, bas depuis mi-2014. Iran et Arabie saoudite "Parvenir à un accord en deux jours ne figure pas sur notre agenda", a déclaré mardi le ministre iranien du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh à Alger, avant d'ajouter ne pas être prêt à geler la production à ses niveaux actuels. Le pays, qui a recommencé à exporter des barils après la levée des sanctions internationales en 2015, veut retrouver ses niveaux de production de 4 millions de barils par jour (mbj), a affirmé Bijan Namdar Zanganeh. De son côté, l'Arabie saoudite, même si elle s'est dit optimiste sur les chances d'arriver à une "vision commune", a sous-entendu que le marché était déjà sur la voie d'un rééquilibrage sans avoir nécessairement besoin d'une intervention. De plus, le royaume se prépare à "une période prolongée de prix du pétrole bas, et a réduit les salaires des fonctionnaires de 20%", ont indiqué les analystes de Commerzbank dans une note. Dans ce contexte, les investisseurs craignent la réédition du scénario de Doha en avril, quand des négociations avaient échoué à cause de la mésentente entre l'Iran et l'Arabie saoudite, les deux puissances régionales rivales. La possibilité d'un consensus s'est lézardée un peu plus après les déclarations du Nigeria, géant pétrolier d'Afrique, qui a souhaité être exonéré d'un éventuel gel de la production en cas d'accord. "Nous avons besoin d'argent", a plaidé Emmanuel Ibe Kachikwu, le secrétaire d'Etat nigérian pour le Pétrole. Depuis le début de l'année, la production du Nigeria a fortement baissé à la suite d'attaques sur des oléoducs par des groupes rebelles.