Un peuple uni, dans un pays stable sur tous les plans sécuritaire et économique (à ce qu'il semble), la Libye d'aujourd'hui n'est plus celle d'hier. Après la chute de son leader, ce pays nord-africain, fait face à de nombreux problèmes et crises, notamment sécuritaire, et comme d'habitude c'est seul le peuple qui paie la facture. Au terme de son entretien avec le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nourredine Bedoui, le ministre libyen de l'Intérieur, Aref el-Khoja, a estimé hier à Alger, important de relancer les commissions frontalières entre l'Algérie et la Libye. "Le plus important actuellement est de relancer les commissions frontalières entre l'Algérie et la Libye dans le cadre des accords existant entre les deux pays", a déclaré à la presse M. Aref el-Khoja. Il a précisé que "plusieurs accords et programmes de coopération bilatérale se concrétiseront prochainement" dans l'intérêt des deux parties, soulignant la "convergence de vues autour de plusieurs points". Dans ce contexte, le responsable libyen a rappelé les relations "enracinées qui lient les deux pays et peuples". Le ministre libyen de l'Intérieur se trouve à Alger dans le cadre d'une visite officielle de deux jours effectuée par une délégation conduite par le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye, Faïz Serradj, suite à l'invitation du Premier ministre Abdelmalek Sellal. D'autre part, le président de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mohamed Larbi Ould Khelifa a offert, lundi soir à Alger, un dîner officiel en l'honneur du président du Conseil présidentiel du gouvernement d'entente nationale de Libye, Faïz Serradj. Ont pris part à ce dîner, des membres du gouvernement, de hauts responsables de l'Etat et de représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie. Réunion fin octobre du Comité des cinq avec les pays du voisinage Le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine (UA) et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, a annoncé à Alger la tenue fin octobre d'une réunion du Comité des cinq avec les pays du voisinage à l'initiative de l'Union africaine (UA) dans le cadre du suivi de la situation en Libye. Cette annonce a été faite lors d'une conférence de presse co-animée par M. Messahel et le chef de la diplomatie libyenne, Mohamed Tahar Siyala qui accompagne le président du Conseil présidentiel du gouvernement d'union nationale de Libye, Faïz Serradj actuellement en visite en Algérie. Dans ce contexte, M. Messahel a indiqué qu'outre cette réunion prévue à Niamey (Niger), le Comité des cinq composé de présidents de pays africains tiendra à la fin octobre au plus tard, une réunion consacrée au suivi de la situation en Libye, a affirmé M. Messahel sans toutefois préciser le lieu de cette rencontre, et ce à l'initiative de l'UA, particulièrement sous la présidence actuelle, du président tchadien, Idriss Deby. De son côté, le ministre libyen des Affaires étrangères a mis en exergue le rôle de l'Algérie dans le règlement de la crise libyenne à travers les réunions ayant regroupé les belligérants libyens qu'elle a abritées à plusieurs occasions et son appel à la réconciliation et à l'unité nationales ainsi qu'à la préservation de la souveraineté de la Libye. "Dans toutes les réunions sur la Libye, l'Algérie est, incontestablement, l'un des pays les plus influents", a souligné M. Siyala S'agissant de la réconciliation nationale, le chef de la diplomatie libyenne a indiqué que son pays avait demandé officiellement à l'Algérie de lui faire connaître les mécanismes de son expérience dans ce domaine ainsi que des législations y afférentes, en vue d'en tirer profit. "Nous voulons bénéficier de la politique de la concorde civile initiée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika", a indiqué le ministre libyen qui a souligné que "le Conseil présidentiel demeure convaincu que la résolution de la crise en Libye ne peut se faire que par les Libyens eux-mêmes et à travers une réconciliation effective". M. Siyala a estimé que cette question avait été abordée lors des entretiens entre la délégation libyenne et les responsables algériens, ajoutant que le Conseil présidentiel avait adressé un appel en direction des Libyens, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, pour réaliser une véritable réconciliation nationale. Pour sa part, M. Messahel a souligné la disponibilité de l'Algérie à garantir l'"accompagnement aux Libyens dans ce processus jusqu'à sa concrétisation", précisant que "l'Algérie n'a eu de cesse de souligner que le règlement de la crise en Libye ne peut se faire sans le dialogue et à la réconciliation nationale".