Les cours pétroliers étaient de nouveau orientés à la baisse en Asie hier matin, compensant partiellement la forte hausse enregistrée la veille. Les prix de l'or noir avaient progressé lundi, conservant l'élan donné la semaine précédente par un accord de limitation de l'offre au sein de l'Opep, même si le marché reste prudent après des chiffres témoignant du niveau toujours élevé de la production du cartel. Le cours du baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, a gagné 57 cents à 48,81 dollars sur le contrat pour livraison en novembre au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre, a avancé de 70 cents à 50,89 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE). Hier toutefois, le pétrole effaçait une partie de ces gains, signe d'un enthousiasme mesuré des investisseurs. Vers 02H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en novembre, référence américaine du brut, reculait de 24 cents à 48,57 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne du brut, également pour livraison en novembre, cédait 20 cents à 50,69 dollars. Les prix montrent que les marchés prennent au sérieux l'accord de la semaine dernière pour limiter la production, a observé Greg McKenna, analyste chez AxiTrader. Cependant de nombreuses inconnues demeurent car les détails pratiques de l'accord restent encore à déterminer. Un comité va notamment être mis en place pour déterminer les niveaux de production applicables à chacun des pays, sachant que l'Iran, le Nigeria et la Libye devraient bénéficier d'exemptions. Angus Nicholson, analyste chez IG Markets, s'est également montré prudent. "Il faudra voir si ces gains résistent à l'annonce mercredi des chiffres officiels des réserves américaines", a-t-il écrit dans une note à ses clients. Hausse la veille Les cours pétroliers ont progressé la veille, conservant l'élan donné la semaine précédente par un accord de limitation de l'offre au sein de l'Opep, même si le marché reste prudent après des chiffres témoignant du niveau toujours élevé de la production du cartel. Le marché continue à plus ou moins espérer que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) parvienne à un accord lors de son sommet de novembre, a résumé Bart Melek, de TD Securites. Ces espoirs restent l'un des principaux moteurs du marché, selon les termes de M. Melek, alors que les investisseurs digèrent déjà depuis près d'une semaine les annonces faites mercredi par le cartel sur le sujet à l'issue d'une réunion exceptionnelle à Alger. L'Opep a annoncé son intention de réduire son offre, ce qui a relancé les cours, même si cet accord n'en est qu'à un stade préliminaire en vue d'un sommet en novembre et que les doutes demeurent sur sa mise en pratique par les différents pays producteurs. Même si les données de fond montrent que le marché reste trop approvisionné, c'est compensé par l'optimisme sur l'éventualité d'un accord en novembre, a expliqué Matt Smith, de ClipperData. Les observateurs les plus optimistes mettaient l'accent sur l'aspect symbolique de l'accord, qui marque la fin de deux ans d'intransigeance de l'Opep sur le sujet, quand bien même il aurait du mal à se concrétiser. Exemptions Pour l'heure, toutefois, M. Smith prévenait que les derniers chiffres en date, publiés lors du week-end, semblaient plutôt de nature à accentuer la méfiance des investisseurs, car la production de l'Opep s'est établie à un niveau record en septembre, selon des estimations indépendantes au cartel. De plus, l'accord préliminaire comprend des lacunes considérables puisque la Libye, le Nigeria et l'Iran gardent la possibilité d'augmenter leur production, a souligné dans une note Tim Evans de Citi. La Libye, perturbée par une guerre civile, le Nigeria, frappé cette année par une recrudescence de sabotages, et l'Iran, qui fait son retour sur le marché mondial à la suite de la levée de sanctions, sont effectivement exemptés de suivre la ligne de conduite générale. Un autre possible facteur limitant, c'est l'absence de participation par la Russie, qui n'appartient pas à l'Opep et a pour le moment réagi plutôt fraîchement à l'accord de mercredi, a noté M. Evans. La Russie est l'un des trois grands acteurs mondiaux du marché pétrolier, avec l'Opep et les Etats-Unis, et, à l'inverse de ces deuxièmes, sa production n'a pas encore donné de signe de diminution cette année. Elle a atteint en septembre un niveau sans précédent depuis la fin de l'ère soviétique, cette fois selon des chiffres officiels, a souligné M. Evans.