Un aide-mémoire de sept pages sur la coopération bilatérale, sorte de guide des relations entre les deux pays, sera signé. Aux entreprises françaises dont les produits n'arrivent pas à pénétrer des espaces commerciaux internationaux, l'Algérie offrira un marché certain. En contrepartie, la France réservera un traitement particulier de la dette algérienne. Ce “marché conclu” entre les deux pays semble révéler, d'une manière indirecte, un deal qui a sanctionné, entre autres, la dernière visite à Alger de M. Nicolas Sarkozy, ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie. Le marché de l'Algérie, pays dont les finances sont assez saines, grâce au pétrole, mais où tous les secteurs sont à construire ou à améliorer, tels que les chemins de fer, l'eau, les infrastructures d'énergie, les routes, le bâtiment…, est, en effet, très convoité. Le ministre français reviendra aujourd'hui pour certainement approfondir davantage la discussion sur les projets identifiés par les experts des deux départements des Finances. Le projet d'équipement du métro d'Alger, contrat de 350 millions d'euros qui intéresse la société Alstom, sera sûrement sur la table des négociations. M. Sarkozy, rappelle-t-on, a proposé un financement qui passera de 30%, déjà évoqué auparavant, à 50%. Au cours de cette seconde visite, il signera avec son homologue algérien, M. Benachenhou, ministre des Finances, un “aide-mémoire sur la coopération pour la croissance et le développement”. Il s'agit d'un document de 7 pages, préparé par les experts des deux ministères suite à la visite du 4 juin. Le contenu du document, qui sera rendu public à cette occasion, se veut une sorte de guide des futures relations économiques algéro-françaises, telles que négociées d'un commun accord depuis environ un mois. Dans ce document, le souci d'“équilibre entre les intérêts de l'Algérie et les intérêts de la France” est mis en exergue, a indiqué M. Benachenhou au cours d'une conférence de presse sur la stratégie financière nationale pour les cinq prochaines années. Pour le ministre, un accord global de même type sera signé prochainement avec l'Espagne et l'Italie d'autant plus que les discussions sont déjà entamées à cet effet avec ces deux partenaires méditerranéens. “La même démarche suivie avec la France sera adoptée et adaptée avec l'Italie et l'Espagne”, a-t-il dit. La rencontre sera également sanctionnée par la signature d'un prêt concessionnel d'environ 1 milliard d'euros à des conditions avantageuses pour l'Algérie en termes de taux d'intérêt et de durée. Il sera, par ailleurs, question d'entretien pour la signature d'un accord sur le partenariat pour le commerce et le développement. Les deux ministres aborderont notamment la question de la dette. Lors de la visite précédente, M. Sarkozy avait déclaré qu'un accord global pourrait être étudié sur l'investissement des entreprises françaises en Algérie dans le cadre du traitement de la dette. “L'idée est que la dette peut se transformer en contrat et ces contrats peuvent être des concessions ou des contrats de longue durée”, avait-il expliqué. M. Sarkozy avait alors débloqué les 61 millions d'euros de dette algérienne convertissable en investissements, au point-mort depuis un an et demi, ce qui permettra au fabricant de pneus, Michelin, et à une fromagerie, Bel, pour ne citer que ces deux exemples, de concrétiser des projets. Il avait annoncé une deuxième tranche de 50 millions d'euros. Ainsi, la garantie de financement du projet par des prêts français constitue un coup de pouce qui pourrait être décisif, selon des spécialistes du dossier, pour amener les entreprises françaises à s'engager davantage dans la réalisation et l'équipement des grands projets d'infrastructures. M. R.