Ramdane Iftini, coauteur avec Samy Allam du documentaire, Hnifa, une vie brûlée, n'est pas revenu de la 8e édition du Festival du cinéma amazigh, les mains vides. Premier produit, premier prix ! Le réalisateur qui signe là son premier documentaire sur la vie et aussi le contexte socioculturel dans lequel a vécu l'artiste, a raflé la plus haute distinction de ce rendez-vous cinématographique, l'Olivier d'or. Un trophée qui vaut 200.000 DA et plus que çà en symbole ! Entretien. Le Maghreb : Vous venez de rafler l'Olivier or, la plus haute distinction du Festival du film amazigh dans sa section documentaire. Est-ce que vous vous y attendiez ? Ramdane Iftini : Sincèrement, j'avoue que tous les gens qui font un travail dans n'importe quel domaine artistique, s'attendent à être récompensés de quelque façon que ce soit. Quel regard portez-vous sur les prix algériens en général, et comment appréciez-vous le votre ? Les prix en Algérie, je n'en ai pas une grande idée, mais en tout cas c'est toujours un plus pour ceux qui les arrachent en proposant une œuvre quelle qu'elle soit. Cela ouvre certainement d'autres portes aux lauréats pour de nouvelles productions artistiques, et leur permet également d'avoir une sorte de carte de visite qui convainc. Vous avez cosigné un documentaire sur la vie et le parcours d'une chanteuse kabyle H'nifa. C'est l'une des rares fois où l'on s'intéresse à la vie d'un artiste kabyle et de surcroît, une femme. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ? Au départ ce produit devait être un livre cosigné avec Rachid Hamoudi. Nous avions tenté de reconstituer la vie, le parcours, de H'nifa, et aussi tout le contexte socioculturel de l'époque. L'ouvrage était bouclé en 1993, et au moment de l'éditer Rachid Hamoudi et moi-même avions quitté Alger. Ce n'était pas la seule raison qui a motivé la non-édition du manuscrit, c'est surtout le fait que le document n'était pas très étoffé, il contenait 80 pages, et nous n'avions pas trouvé plus de quatre photos d'archives. C'est par la suite, sur la base de ce travail que nous avions, au début des années 90, reconstitué le scénario de l'œuvre, H'nifa, une vie brûlée A l'écran nous avions buté sur un tout autre problème, celui du manque d'images d'archives. Extrêmement rares étaient les images qui mettaient en scène H'nifa. Il y avait une seule séquence d'elle dans El Hariq de Mustapha Badie, où elle a campé un petit rôle, mais il fallait le savoir ! Dans notre documentaire, nous avons donc opté pour une reconstitution de quelques événements historiques qui s'étaient déroulés entre 1924 –date de la naissance de H'nifa- et le début des années 80 –date de sa mort en 19 81-, puis nous avions également reconstitué l'historique des figures marquantes de la scène lyrique, à commencer par Sfindja, entre 1910 jusque dans les années 80, avec notamment l'émergence de Farhat Imazighen Imoula et Idir. Avez-vous prévu la date et le lieu pour l'avant-première ? Comme il a été réalisé dans le cadre de “ Alger, capitale de la culture arabe”, qui tire à sa fin, il sera projeté à la salle Algéria avant la fin du mois. Qu'attendez-vous de la projection publique ? Je veux que les gens aillent le voir pour qu'ils le jugent, parce qu'à Sétif, pendant le festival, il n'a pas été vu par grand monde. Des projets ? Si oui, lesquels ? Oui, je travaille actuellement sur une œuvre historique relative à l'opération, “ L'oiseau bleu”. Çà concerne la période de la constitution d'un contre- maquis dans la région de la Kabylie. Entretien réalisé