En marge du premier forum de l'Alliance des civilisations, dont les travaux ont débuté hier à Madrid, le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a eu un entretien avec le président du gouvernement espagnol, M. José Luis Rodriguez Zapatero. Lors de cette rencontre à laquelle ont assisté, du coté algérien, l'ambassadeur d'Algérie en Espagne, M. Mohamed Hannèche et le ministre espagnol des Affaires étrangères, M. Miguel Angel Moratinos, pour la partie espagnole, le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, a souligné que "les relations algéro-espagnoles n'ont pas connu de tiédeur" et a appelé l'Espagne à jouer un rôle actif dans la mise en œuvre des résolutions onusiennes pour permettre au peuple sahraoui de décider librement de son destin. En outre, le chef du gouvernement a évoqué le conflit opposant l'Algérie à l'Espagne sur une hausse des prix du gaz vendu sur le marché espagnol par Sonatrach. M. Abdelaziz Belkhadem estime que "ce conflit pourrait n'être résolu qu'après arbitrage international". Lors d'une conférence de presse, M. Abdelaziz Belkhadem a expliqué que lorsque l'entreprise publique Sonatrach s'était mis d'accord pour commercialiser son gaz en Espagne via la société espagnole Gas Natural, les cours du pétrole et du gaz étaient beaucoup plus bas qu'aujourd'hui. "Ou bien les deux entreprises sont capables de trouver un accord à l'amiable après négociations, ou bien si le désaccord persiste, nous devrons alors recourir à un arbitrage, afin de décider qui de la Sonatrach ou de Gas Natural a raison", a-t-il ajouté, dans une déclaration rapportée par l'agence Europa Press. Cependant, M. Belkhadem s'est montré rassurant et a promis que l'Algérie continue à fournir le gaz à l'Espagne. Parlant du Forum, il a souligné que l'Alliance des civilisations invite "au dialogue et à la compréhension de l'autre avec sa diversité", précisant que l'Algérie a accueilli "favorablement cette initiative, et nous œuvrons à dépasser le stade des discours pour aller vers des actions concrètes, des mesures pratiques que doivent prendre les gouvernements pour rapprocher les peuples entre eux et lutter contre l'islamophobie". Il appartient aux pays musulmans, a-t-il ajouté, de faire comprendre à l'Occident que "l'Islam est une religion de tolérance et n'est pas incompatible avec les valeurs universelles de l'humanité ni avec le concept de la démocratie". M. Belkhadem devra prendre part, par la suite, à un débat consacré au thème "les défis politiques sur la voie de la compréhension entre les cultures". Cette session est de loin la plus importante en termes de substance politique et de contributions au débat et à la problématique de l'Alliance des civilisations. M. Belkhadem devrait s'entretenir également avec le président de la République de Slovénie, M. Danilo Turk et avec le Premier ministre turc, M. Tayyep Erdogan, en marge des travaux du forum qui se sont clôturés hier.