Les Bourses européennes ont terminé jeudi en ordre dispersé, sans grandes fluctuations, sur fond de prudence des opérateurs hésitant à se positionner lors d'une journée surtout riche en résultats d'entreprises des deux côtés de l'Atlantique. "Les indices européens végètent malgré des mouvements parfois brusques", a commenté le courtier Aurel BGC. Par ailleurs, "le dollar américain est élevé, cela peut peser sur les valeurs américaines, entraînant du coup de la prudence en Europe", d'autant plus que l'élection présidentielle américaine se rapproche, attisant encore la retenue sur les marchés, a expliqué de son côté Alexandre Baradez, un analyste d'IG France. Outre une salve de résultats trimestriels d'entreprises, les investisseurs ont eu également de nombreuses statistiques à se mettre sous la dent, dont outre-Atlantique les inscriptions hebdomadaires au chômage, en légère baisse. Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont quant à elle légèrement reculé en septembre. L'Eurostoxx 50 a progressé de 0,14% A Paris, le CAC 40 a cédé 0,02% à 4.533,57 points. Technip (+2,21% à 60,50 euros) a grimpé après une progression de sa rentabilité au troisième trimestre, tandis que Klepierre s'est replié de 1,80% à 37,44 euros, sans bénéficier d'une confirmation de ses perspectives pour l'année 2016. Schneider Electric (-3,00% à 60,21 euros) a pâti d'un moindre optimisme sur la croissance de ses revenus à moyen terme. Nokia (-7,61% à 4,32 euros) a été sanctionné en dépit de l'annonce d'une réduction de sa perte nette au troisième trimestre. A Londres, l'indice FTSE-100 a gagné 0,41% à 6.986,57 points. Barclays a été l'une des vedettes du jour après la publication de ses résultats du troisième trimestre dont les investisseurs ont retenu la bonne tenue des activités de banque d'investissement. Son action a bondi de 4,79% à 190,50 pence. Toujours dans le secteur bancaire, Lloyds a grimpé de 2,90% à 57,50 pence, après la cession par les autorités d'un pour cent supplémentaire du capital de la banque. Royal Bank of Scotland a gagné 1,39% à 196,40 pence, avant la publication de ses résultats vendredi. A Francfort, le Dax a grignoté 0,07% à 10.717,08 points. L'indice des valeurs moyennes MDax a progressé également de 0,07% à 21.237,04 points. Deutsche Bank a gagné 0,60% à 13,38 euros après avoir fait état d'un bénéfice pour son troisième trimestre et non d'une perte comme attendu par beaucoup. Volkswagen a perdu 0,28% à 125,65 euros, après s'être montré un peu plus optimiste pour l'ensemble de l'exercice 2016. BASF a gagné 0,73% à 80,16 euros alors que le chimiste a confirmé ses prévisions annuelles. L'indice SMI de la Bourse suisse a gagné 0,40% à 7.924,39 points. Le groupe d'ingénierie helvético-suédois ABB a plongé de 6,59% à 20,55 CHF après l'annonce d'un bénéfice net en baisse pour le troisième trimestre. Nestlé a avancé de 1,31% à 73,20 CHF. Les valeurs bancaires ont également progressé: UBS a pris 1,68% (13,93 CHF) et Crédit Suisse 1,45% (14,00 CHF). A Amsterdam, l'indice AEX a clôturé en petite baisse de 0,02% à 455,71 points. Les baisses les plus importantes ont été subies par le leader européen de l'immobilier commercial Unibail-Rodamco, qui a perdu 2,65% à 216,80 euros, et par le groupe Aalberts Industries, qui a reculé de 1,96% à 28,72 euros. A Bruxelles, l'indice Bel-20 a progressé de 0,48% à 3.587,64 points. Parmi les douze valeurs en hausse, le bancassureur KBC gagne 2,52% à 55,31 euros. La plus forte baisse a été enregistrée par le groupe de technologies Galapagos, qui perd 1,36% à 58,86 euros. A Milan, l'indice FTSE Mib a gagné 0,84% à 17.426 points. La meilleure performance a été réalisée par le fabricant franco-italien de semi-conducteurs STMicroelectronics, qui a bondi de 10,17% à 7,965 euros, après la publication de résultats trimestriels salués par le marché. Suivaient Fiat Chrysler (+5,23% à 6,535 euros), Banca popolare di Milano (+3,43% à 0,4344 euro) et Banco popolare (+2,41% à 2,724 euros). En queue de peloton, Saipem a chuté de 2,24% à 0,3969 euro et Atlantia de 2,17% à 22,49 euros. La Bourse de Madrid a clôturé en hausse de 0,26% à 9.197,20 points. Le géant des télécoms Telefonica a perdu 1,04% à 9,16 euros après avoir annoncé une baisse de ses dividendes en 2016 et 2017 pour alléger sa dette. BBVA a gagné 2,80% à 6,61 euros, après avoir publié un bénéfice net supérieur aux attentes pour le troisième trimestre. Le reste du secteur bancaire a fini également dans le vert, Bankia bondissant de 2,90% à 0,82 euros. Le groupe de BTP et services Ferrovial, qui a annoncé un bénéfice net en baisse de 42% sur les neuf premiers mois, enregistre le recul le plus important de la séance (-3,36% à 17,97 euros). A Lisbonne, l'indice PSI a reculé de 0,55% à 4.675,81 points, pénalisé par la méforme du producteur de liège Amorim. Poids lourd de l'indice vedette, le titre d'Amorim a baissé de 2,66% à 9,16 euros. La banque BCP a cédé 1,63% à 1,28 euro, alors que sa concurrente BPI a progressé de 0,27% à 1,13 euro après avoir publié des bénéfices en hausse. La prudence s'installe à Wall Street Wall Street a légèrement baissé jeudi, restant prudente face à de nombreux résultats d'entreprises et à la veille d'un chiffre sur la croissance trimestrielle américaine: le Dow Jones a perdu 0,16% et le Nasdaq 0,65%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 29,65 points à 18.169,68 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 34,29 points à 5.215,97 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 6,39 points, ou 0,30%, à 2.133,04 points. "Comme tous les jours en ce moment, la Bourse a digéré des résultats d'entreprises", a noté Peter Cardillo, de First Standard Financial. Parmi les résultats notables, le laboratoire pharmaceutique Bristol-Myers Squibb, qui a annoncé une forte hausse des ventes et du bénéfice net trimestriel, a pris 5,42% à 51,96 dollars. Le groupe de chimie Dow Chemical, qui prépare son rapprochement avec son concurrent DuPont (+1,69% à 69,84 dollars), a dépassé les attentes au troisième trimestre et s'est adjugé 1,49% à 54,56 dollars. Le groupe de produits d'hygiène et ménagers Colgate-Palmolive a perdu 0,97% à 70,57 dollars après avoir fait part d'une baisse de son bénéfice net trimestriel face à la force du dollar. Le constructeur automobile Ford, qui a fait part d'un bénéfice net en forte baisse au troisième trimestre en raison d'une lourde charge, a cédé 1,18% à 11,74 dollars. Le constructeur de voitures électriques Tesla a pris 0,88% à 204,01 dollars après avoir annoncé mercredi le deuxième bénéfice de son histoire grâce à des ventes record. Le réseau social Twitter a gagné 0,64% à 17,40 dollars après avoir fait état de résultats meilleurs que prévu et, surtout, avoir confirmé la suppression de 9% de ses effectifs. Le service postal UPS, qui a confirmé son objectif financier annuel après de solides résultats au troisième trimestre mais prévenu que sa performance lors des trois mois en cours risquait d'être pénalisée par des effets comptables, a cédé 0,49% à 108,08 dollars. Le groupe a par ailleurs annoncé une grosse commande d'avions à Boeing (-1,53% à 143,31 dollars). Qualcomm monte Après plus de deux semaines de résultats de grands groupes, les investisseurs commencent plutôt à se faire une bonne idée d'un paysage relativement rassurant, avec des chiffres dans l'ensemble moins moroses que prévu. "Si la Bourse a peiné, ce n'est pas à cause des résultats", a ainsi estimé M. Cardillo. Il y voit plutôt l'influence défavorable d'un déclin de plus en plus marqué du marché obligataire, et prévient que celui-ci, considéré comme une valeur refuge, pourrait encore plus se déprécier vendredi en cas de bons chiffres sur la croissance américaine au troisième trimestre. De fait, le marché de la dette américaine reculait déjà nettement. Vers 20H35 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 1,849%, contre 1,789% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,611%, contre 2,538% précédemment. En définitive, "il n'y a pas grand-chose pour faire bouger le marché, d'autant que l'on a une élection importante qui s'approche", a reconnu Alan Skrainka, de Cornerstone Wealth Management. En attendant les chiffres de vendredi sur la croissance puis l'élection présidentielle du 8 novembre, pour laquelle les analystes jugent toujours favorite la démocrate Hillary Clinton, les investisseurs n'ont, quoi qu'il en soit, guère trouvé de direction dans les indicateurs américains du jour. A priori plutôt satisfaisants, ces chiffres comprenaient une petite baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage, un déclin limité des commandes de biens durables en septembre, ainsi qu'un rebond plus marqué que prévu des promesses de ventes de logements, également le mois précédent. Parmi les valeurs, à part les résultats du jour, le fabricant de semi-conducteurs Qualcomm, qui va racheter son concurrent néerlandais NXP pour 47 milliards de dollars, a gagné 2,77% à 70,09 dollars. Le spécialiste des bons plans sur internet Groupon s'est effondré de 22,05% à 4,10 dollars après l'annonce de l'acquisition de son rival LivingSocial, non coté, mariant deux entreprises pionnières de leur secteur mais qui sont en difficultés depuis plusieurs années.