Le groupe automobile allemand BMW a enregistré le meilleur troisième trimestre de son histoire en terme de bénéfices, malgré une faiblesse aux Etats-Unis, mais veut avancer dans l'électrique pour conserver son titre disputé de champion mondial du haut de gamme. Propriétaire des marques BMW, Rolls-Royce et Mini, l'entreprise de Munich (sud) a dégagé entre juillet et septembre un bénéfice net de 1,82 milliard d'euros, en hausse de 15% sur un an, selon un communiqué publié vendredi. Elle dépasse ainsi les pronostics des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, qui tablaient sur un bénéfice seulement stable. Au troisième trimestre, le constructeur a réussi à écouler plus de 583.000 automobiles, une progression de 7,1% sur un an à mettre sur le compte de l'appétit des clients chinois et européens. BMW n'a en revanche pas échappé à la baisse de régime du marché américain, en repli après des années record. Ses ventes y ont reculé de 5,2% sur un an en septembre, et de 8,7% pour les neuf premiers mois de l'année. "Nous continuons d'observer une situation de concurrence intense sur le marché américain", a déclaré lors d'une conférence de presse téléphonique le patron du groupe, Harald Krüger. Le ralentissement de BMW aux Etats-Unis a toutefois été largement compensé par les autres grandes régions du monde, si bien que les recettes du groupe ont grimpé de 4,6% à 23,4 milliards d'euros et le bénéfice d'exploitation Ebit de 1,1% à 2,4 milliards d'euros, davantage qu'attendu. La rentabilité de la division automobile, inférieure à celle du grand concurrent Mercedes-Benz, a reculé de 9,1% à 8,5% mais reste dans la fourchette de 8 à 10% visée par BMW en 2016. Prévisions confirmées L'entreprise a prévenu que des coûts supplémentaires allaient peser sur ses résultats au quatrième trimestre mais confirmé, sans surprise, ses ambitions annuelles. Elle compte toujours voir "légèrement" progresser ses livraisons de voitures et son bénéfice avant impôts par rapport à 2015. Les prévisions pour 2016 ont "seulement été confirmées", regrette Frank Schwope, de la banque Nord/LB. "Au regard des chiffres sur les neuf premiers mois de l'année, on aurait attendu un peu plus de courage du directoire", tance l'analyste. Son confrère d'Equinet, Tim Schuldt, relève pour sa part que "BMW continue de connaître un développement assez solide dans une année difficile en raison d'une faiblesse dans le cycle des modèles". La concurrence à l'affût D'après certains experts, BMW pourrait bien abandonner cette année sa couronne de roi des voitures premium en termes de ventes à son compatriote Mercedes-Benz (groupe Daimler). M. Schuldt table toutefois sur un retour de BMW face à ses concurrents en 2017, avec l'arrivée de nouveaux modèles. Le constructeur bavarois doit également défendre le terrain dans le domaine de l'électrique alors que de nombreux rivaux sont en train de se réveiller, à l'instar du géant Volkswagen, maison mère d'Audi. "Nous réunissons déjà ce sur quoi l'ensemble du secteur sera jugé: une stratégie réussie dans l'électrique grâce à laquelle le groupe BMW a déjà mis sur les routes plus de 100.000 véhicules électrifiés, et en même temps une rentabilité élevée et fiable, qui nous donne la force nécessaire pour investir dans l'avenir", a affirmé Harald Krüger dans un communiqué. Le groupe compte entrer désormais dans une nouvelle phase en étendant à l'ensemble de sa gamme les motorisations tout-électriques, jusqu'ici l'apanage de sa sous-marque BMWi. C'est dans cet esprit que BMW a annoncé début octobre vouloir commercialiser une version électrique de sa Mini en 2019 et de son 4x4 citadin BMW X3 en 2020. Une version roadster de sa sportive hybride i8 est par ailleurs prévue pour 2018.