L'agence SP Global Ratings a confirmé la note "AA+" accordée à la dette des Etats-Unis, estimant que les institutions américaines étaient suffisamment solides pour compenser "le manque d'expérience" et les "incertitudes" sur le programme du président américain élu Donald Trump. Le Républicain, qui a remporté mardi une victoire inattendue face à la candidate démocrate Hillary Clinton après une campagne particulièrement violente, prendra ses fonctions en janvier. "Nous supposons que la solidité des institutions établies depuis longtemps et que le système robuste de pouvoirs et contre-pouvoirs des Etats-Unis soutiendront la mise en œuvre des politiques dans l'administration Trump, malgré le manque d'expérience dans des fonctions publiques du président élu, qui soulève des incertitudes sur les mesures proposées", indique l'agence SP Global Ratings (ex-Standard and Poor's) dans un communiqué. "La solidité du crédit des Etats-Unis repose notamment sur son économie diversifiée et résiliente, la flexibilité importante de ses programmes économiques, et son statut unique d'émetteur de la principale monnaie de réserve dans le monde", remarque SP. L'agence, qui ne prévoit pas de modifier sa note à court ou moyen terme, met toutefois en avant le niveau élevé de la dette de l'Etat et "l'incertitude désormais plus importante sur sa trajectoire". Le programme économique du candidat Trump table particulièrement sur des réductions d'impôts massives, des dépenses d'infrastructures et un creusement du déficit budgétaire. L'agence avait retiré à l'été 2011 les Etats-Unis du club très fermé des pays dotés de la note "AAA" après de longs mois de blocage politique sur le relèvement du plafond de la dette. Dans une réaction à chaud, l'agence Moody's a estimé mercredi que l'élection de Trump aurait des conséquences sur les entreprises de divers secteurs au vu des propositions affichées sur le commerce international, la régulation financière, la santé, l'immigration et les impôts sur les sociétés. L'agence Fitch a de son côté indiqué que l'arrivée de Trump à la Maison Blanche "n'a pas d'implication à court terme" sur la note "AAA" qu'elle accorde au pays. A moyen terme toutefois, les propositions économiques et budgétaires de Trump pourraient avoir un impact négatif "si elles sont entièrement mises en œuvre", a prévenu Fitch. Réduction du déficit budgétaire Le budget des Etats-Unis a affiché en octobre un déficit en forte réduction, principalement à cause des variations calendaires, a indiqué le Trésor américain. Le déficit au cours du premier mois de l'exercice budgétaire 2017, qui clôt en septembre, s'est établi à 44 milliards de dollars en chute de 68% sur celui d'octobre 2015. En données ajustées des variations de calendrier, il est en repli de 4%. Octobre a toujours été un mois déficitaire depuis 1955, ce mois ne comportant pas d'échéances de collectes d'impôts, a précisé un expert du Trésor. En données brutes, les recettes ont pesé 222 milliards de dollars en hausse de 5% sur un an tandis que les dépenses ont chuté de 24% à 266 milliards de dollars. Cet écart important dans les dépenses représente le versement d'allocations qui, en raison d'une différence dans les jours ouvrables par rapport à l'année dernière, ont été opérées en septembre ou le seront en novembre plutôt que le mois dernier, a-t-on expliqué au Trésor. En données corrigées des variations calendaires, les recettes sont toujours en hausse de 5% à 222 milliards dollars tandis que les dépenses présentent un léger progrès de 2% à 306 milliards de dollars. L'exercice budgétaire 2016, clos en septembre, a terminé sur un déficit en nette hausse, sous l'effet d'une augmentation des dépenses de santé et de retraites. Il s'est établi à 587 milliards de dollars, repassant au-dessus de la barre des 3% du Produit intérieur brut (PIB), à 3,2% au lieu de 2,5% en 2015. A politiques égales, le déficit budgétaire américain est prévu de continuer d'augmenter cette année et les suivantes, du fait de la progression des dépenses liées au vieillissement de la population. Avec l'élection de Donald Trump à la Maison Blanche, le déficit budgétaire devrait gonfler encore davantage si les promesses de campagne sont mises en œuvre, notamment celle concernant les réductions de l'impôt sur les sociétés, prévoient les économistes. Baisse des inscriptions hebdomadaires au chômage Les inscriptions hebdomadaires au chômage aux Etats-Unis ont reculé plus fortement que prévu pour retrouver leur niveau d'il y a six semaines, selon les chiffres du ministère du Travail publiés jeudi. En données corrigées des variations saisonnières, le ministère a recensé le dépôt de 254 000 demandes d'allocations chômage pour la semaine close le 5 novembre, marquant un repli de 11 000. Les analystes s'attendaient à un recul plus modeste, de 3 000. Le ministère n'a pas avancé de facteur particulier pour expliquer ce retrait. Les inscriptions au chômage se maintiennent sous la barre symbolique des 300 000 pour la 88e semaine consécutive, soit la plus longue période sous ce seuil depuis 1970. La moyenne des demandes sur quatre semaines est en hausse de 1 750, à 259 750 au total. Sur un an, les inscriptions au chômage sont en retrait de 7,9%. Le taux de chômage pour octobre a reculé d'un dixième de point à 4,9% et l'économie a créé 161 000 nouveaux emplois, un chiffre qui reste relativement soutenu.