La Commission européenne a estimé dans ses prévisions macroéconomiques pour la zone euro que la France devrait bel et bien repasser sous la barre des 3% de déficit public en 2017, conformément à l'engagement pris par le gouvernement. Selon la Commission, qui anticipe une croissance de 1,4% en France pour 2017, contre 1,3% en 2016, le déficit public français devrait s'établir à 2,9% du Produit intérieur brut (PIB) l'an prochain, après 3,3% cette année. Ce chiffre est légèrement supérieur à la prévision du gouvernement (2,7%), mais néanmoins en ligne avec son engagement de ramener son déficit public sous la barre des 3%, pour la première fois depuis 2007. "L'effort d'assainissement des finances publiques réalisé sur le quinquennat permettra à la France de sortir de la procédure pour déficit excessif, à laquelle elle est soumise depuis 2009", s'est félicité le ministre de l'Economie et des Finances Michel Sapin, dans un communiqué. Selon lui, "le léger écart entre la prévision de déficit 2017 du gouvernement et celle de la Commission s'explique par un scénario de croissance moins dynamique" et "par l'absence d'économies retenues sur le régime d'assurance chômage, faute d'accord à ce stade" dans les négociations Unedic. D'après la Commission européenne, le déficit public français devrait néanmoins repartir légèrement à la hausse en 2018, à 3,1% du PIB. Et ce, malgré une croissance économique qui s'améliorerait légèrement, à 1,7%. Cette prévision est établie "à politique inchangée", a toutefois observé Michel Sapin, en soulignant que, même "en l'absence d'économies dans la durée, le déficit resterait proche de 3%". Cela fait taire les "critiques selon lesquelles le projet de loi des finances pour 2017 recèlerait des bombes à retardement pour l'année suivante", a-t-il ajouté. Les prévisions macroéconomiques pour 2017 ont été vivement critiquées par l'opposition, qui l'a accusé d'avoir glissé des "grenades dégoupillées" dans le budget. Le Haut conseil pour les finances publiques (HCFP), organe indépendant chargé d'évaluer les prévisions du gouvernement, a pour sa part jugé "incertain" le retour du déficit sous la barre des 3%. Recul de la croissance de l'activité du secteur privé La croissance de l'activité du secteur privé en France a ralenti en octobre, s'établissant à son plus faible niveau depuis trois mois, plombée par le secteur des services, selon l'indice PMI publié par le cabinet Markit. L'indice final de l'ensemble de l'activité du secteur privé s'établit à 51,6 points en octobre, contre 52,7 en septembre. Une précédente estimation de Markit faisait état d'un indice à 52,2 points pour octobre. L'indice final de l'activité de services s'est pour sa part établi à 51,4 points, contre 53,3 en septembre. L'activité est considérée en expansion lorsque l'indice se situe au-dessus de la barre des 50 points, et en contraction lorsqu'il est en dessous. Mardi, Markit avait en revanche signalé une forte croissance de l'activité du secteur manufacturier, sur fond d'augmentation de la production et des nouvelles commandes à l'export, qui n'a toutefois pas suffi à tirer l'ensemble du secteur privé. Malgré cette faible performance du mois d'octobre, "les perspectives d'activité restent toutefois bien orientées, les prestataires de services se disant optimistes quant à une nouvelle amélioration de la conjoncture dans les prochains mois", indique Alex Gill, économiste à IHS Markit, cité dans le communiqué. Les entreprises comptent notamment sur "le lancement de nouveaux produits et services ainsi que sur une hausse attendue de la demande", précise Markit. Dans le détail, en octobre, la croissance du volume des nouvelles affaires pour le secteur des services ralentit. Les entreprises signalent "un raffermissement de la demande en provenance du secteur public". Bien que modérée, la hausse du volume des nouvelles affaires "contribue à la huitième hausse mensuelle consécutive du volume des affaires en attente", souligne Markit. "Contribuant à l'apparition de contraintes de capacité chez les prestataires de services, l'emploi repart à la baisse en octobre après avoir progressé le mois dernier", ajoute le cabinet.