Le groupe émirien Emaar n'a pas suspendu ses projets en Algérie et compte les entamer en mars prochain. C'est ce qui a été annoncé, hier, par le président de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, Caci, M. Brahim Bendjaber. Des investissements qui ont suscité beaucoup de rumeurs, notamment, à propos du gel de ces projets. Cependant, M. Brahim Bendjaber a souligné que le groupe Emaar, rencontre un problème au niveau du foncier en Algérie, ajoutant que les autorités publiques travaillent avec le groupe émirien pour régler ces problèmes. Dans une déclaration en marge du 3e forum économique sur l'Algérie, tenu hier à Alger, le président de la Caci a souligné par rapport au problème de foncier, qu'il faut changer la législation dans la gestion du foncier, notamment, le foncier forestier et agricole. Il est utile de rappeler qu'Emaar a présenté cinq projets en juillet dernier au président Bouteflika, qui vont transformer la ville d'Alger et ses environs et qui coûteront pas moins de 25 milliards de dollars. Il s'agit de la réalisation du complexe touristique Colonel-Abbès à Zéralda, comprenant des résidences de vacances, un hôtel de 500 chambres, un terrain de golf ainsi que des centres commerciaux, la restructuration et la modernisation de la gare ferroviaire Agha, la transformation de la baie d'Alger, la réalisation d'un nouveau campus universitaire et l'implantation d'un pôle technologique à Sidi Abdellah. Les assiettes de terrain et les sites de ces projets sont déjà identifiés. Les Emiriens demandent des surfaces conséquentes car leurs projets sont importants. Le groupe Emaar a obtenu, rappelle-t-on, l'autorisation des autorités algériennes pour des investissements évalués à 25 milliards de dollars en Algérie sur plusieurs années. Le président d'Emaar, Mohammed Ben Ali Al-Abbar, avait présenté, en juillet 2006, au président Abdelaziz Bouteflika les maquettes des projets de restructuration urbaine d'Alger. Il est prévu, ainsi, le réaménagement et l'agrandissement de la gare centrale pour accueillir 80 000 voyageurs par jour, la construction d'un hôtel, d'un centre commercial et de trois tours de bureaux. Par ailleurs, M.Bendjaber a réaffirmé que les intentions d'investissements étrangers en Algérie pour 2008 sont de 40 milliards de dollars, et concernent, entre autres, la réalisation d'une unité de matériaux de construction à Mostaganem , l'implantation d'un bassin laitier par le groupe El Qudra, lequel compte importer 10 000 vaches laitières, la réalisation d'une usine d'aluminium à Beni Saf. En outre, le groupe allemand Siemens compte investir 4 milliards de dollars dans divers projets tels l'énergie, le dessalement d'eau, la réparation navale en plus d'une vingtaine de petits projets. Il a également rappelé que le montant des investissements arabes en Algérie a atteint 9,5 milliards de dollars selon les statistiques de juin 2007. En ce qui concerne l'organisation de 3e forum sur l'économie et l'investissement en Algérie, le président de la Caci a souligné que ce forum a coûté 30 millions de DA offerts par des sponsors. Il serait utile de souligner dans ce contexte que Orascom Télécom Algérie est l'un des sponsors majeurs de cette manifestation. M. Bendjaber a également mis en avant le rôle du groupe " Al iqtissad wa aamal " qui a consentit de gros efforts pour convaincre de nombreux investisseurs à prendre part à cette manifestation économique sur les opportunités d'investissement en Algérie. Pour sa part, M.Djamel Zerguini, de l'Andi, a présenté les opportunités d'investissement en Algérie, notamment les différents indices macroéconomique, les différentes réformes engagées, le programme de relance économique. Il a également souligné que les différents projets arabes réalisés en Algérie sont d'une valeur de 6,8 milliards de dollars en 2007, en attendant la réalisations des projets inscrits pour cette année, lesquels sont d'une valeur de 19 milliards de dollars. Il a noté que 90% des projets soumis à l'Andi ont eu leur autorisation et leur agrément. En outre, il a indiqué que 800 entreprises publiques sont ouvertes à la privatisation qui sera entamée prochainement. Pour sa part, le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement, M. Abdelhamid Temmar, en a étonné plus d'une. S'exprimant dans un arabe châtié, il a évoqué dans son intervention ce qu'il a appelé "la stratégie de développement en Algérie" basée sur le retour de la sécurité et englobant la réforme du système économique et le renforcement de l'appareil de production. Pour ce qui est du premier il s'agit, selon le ministre de faciliter les activités de l'entreprise , notamment dans l'accès au foncier, et aux marchés, ainsi que la réforme bancaire et financière. Et concernant, le deuxième point , il est question de la promotion de l'investissement , la mise à niveau des entreprises et la privatisation. Sur ce dernier point, il a annoncé que 100 entreprises sont concernées dans la prochaine étape. M. Temmar a souligné que "l'opération de privatisation a connu un développement rapide depuis 2005, avec l'ouverture du capital de 350 entreprises et la programmation de 100 autres à la privatisation durant le premier semestre 2008". En outre, il a noté que vu la longueur du processus de mise à niveau , il faut définir le choix sectoriel afin de développer certaines filières, notamment, le tourisme , l'agriculture, la PME et les télécommunications. Le président de l'Union des chambres de commerce et d'industrie arabes a souligné, pour sa part, l'importance du regroupement économique pour faire face à la mondialisation et l'intérêt des investisseurs arabes pour l'Algérie. Il a également annoncé la création d'une banque en Algérie, ROSS BANKqui s'occupera de l'investissement. Enfin, il est à souligner que la participation importante enregistrée, hier, lors de ce forum, a bien montré l'intérêt des hommes d'affaires arabes pour l'Algérie, et celle-ci est prête à les aider, selon le chef du gouvernement. M. Abdelaziz Belkhadem a déclaré que le climat d'investissement en Algérie est "excellent" aux témoignages des investisseurs arabes. Il a en outre appelé à concrétiser les projets à caractère prioritaire, notamment dans les branches définies par la stratégie industrielle nationale. Dans ce contexte, le Chef du gouvernement a mis en valeur les importantes opportunités d'investissement offertes par Algérie qui dispose, a-t-il dit, d'infrastructures très développées, d'une main d'oeuvre qualifiée et de sources d'énergie disponibles et à des prix très raisonnables.