Un suivi partiel de la grève et des sit-in pacifiques ont été enregistrés hier devant les directions de l'Education, en réponse à l'appel à la grève (21,22 et 23 novembre) lancé par un groupement de syndicats autonomes. La grève de deux jours à laquelle a appelé l'intersyndicale, composée notamment des syndicats de l'éducation nationale pour revendiquer l'annulation du projet de loi relatif à la retraite a été peu suivie au niveau des établissements scolaires d'Alger, a-t-on constaté hier. Une tournée au niveau de quelques établissements des trois paliers de l'éducation de la wilaya d'Alger, a permis de constater que le mot d'ordre de grève lancé par les treize syndicats autonomes représentant les travailleurs des différents secteurs de la Fonction publique a été timidement suivi. En effet, sur les dizaines d'établissements éducatifs établis au niveau des communes d'El-Harrach, Mohammadia, Sidi M'hamed, Hussein Dey et Aïn Benian un seul d'entre aux a enregistré des perturbations. Il s'agit du Lycée Idrissi (1er Mai) où certains enseignants ont refusé de dispenser leurs cours, selon des lycéens rencontrés devant l'établissement. Par ailleurs, les enseignants des autres établissements comme le CEM Haroun Rachid (1er Mai), le CEM Mohamed Lamine Lamoudi, les primaires Hadjeress et Si Mohamdi (El Harrach), le lycée Abane Ramdane (Mohammadia), le CEM et le primaire Aïssat Idir (1er Mai), les écoles Med Seddik Ben Yahia et les frères Mokhtari ainsi que les lycées Thaâlibia et Aïcha Oum El Mouminine (Hussein Dey), ont assuré les cours normalement. Treize syndicats autonomes de différents secteurs relevant de la fonction publique dont l'éducation nationale, la santé, la formation et l'enseignement professionnels et les collectivités locales avaient appelé à une grève cyclique de deux jours pour revendiquer l'annulation du projet de loi relatif à la retraite et leur association dans l'élaboration du nouveau code du travail. Suivi partiel et sit-in pacifiques dans le Sud du pays Les protestataires, en majorité des personnels du secteur de l'Education nationale, ont, dans les wilayas d'Ouargla, El-Bayadh, Illizi et El-Oued, hissé des banderoles et scandé des slogans réfutant l'abrogation de la retraite anticipée et appelant à l'implication des différents syndicats autonomes dans la prise de décisions concernant le secteur. Un taux de suivi partiel et mitigé des corps enseignants et communs a été également enregistré dans les établissements éducatifs des trois paliers de l'enseignement. Dans la wilaya d'Ouargla, un taux de suivi de 21,07%, avec un nombre de 1.816 grévistes sur plus de 8.610 enseignants des trois paliers, a été relevé par la direction locale du secteur, avec le taux le plus élevé (28,3%) dans le primaire, suivi du secondaire (20,7%) et le moyen (10,7%). Dans la wilaya d'El-Bayadh, un recul du taux de suivi de la grève, descendant à 10,2%, comparativement aux précédentes grèves lancées par l'intersyndicale, a été enregistré par la direction de l'Education. Quelque 482 enseignants ont répondu à l'appel à la grève, sur un total de 3.492 enseignants, outre les 3,8% des travailleurs des corps commun ayant débrayé. Dans le même cadre, un sit-in pacifique a été observé devant le siège de la wilaya, avec la participation de près de 300 fonctionnaires de différents secteurs, en majorité de l'Education, selon le secrétaire de wilaya de l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation, Slimane Naïmi. Dans la wilaya d'El-Oued, le représentant de l'intersyndicale, Zoheir Dob, a évoqué un taux de participation de 81% sur les trois paliers de l'enseignement, au moment où le directeur de l'Education de la wilaya fait état d'un taux de suivi d'à peine 30% (28% pour le primaire, 39% pour le moyen et 21% pour le secondaire). Le taux de suivi n'a pas dépassé les 6,7% dans la wilaya d'Illizi (4,8% dans le primaire, 5,9% dans le moyen et 15,3% dans le secondaire), d'après les données de la direction de l'Education nationale. Par contre, les syndicats autonomes font part de taux de 70% pour le secondaire, 50% dans le moyen et 20% dans le primaire, des taux "appelés à s'accroitre" selon le coordinateur de wilaya du conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire, Hassen Ghedioui. L'intersyndicale, constituée de plusieurs organisations syndicales autonomes de l'Education, de la santé et de certains secteurs économiques, avait appelé à une action de protestation pour obtenir l'annulation du nouveau projet de loi relatif à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge. La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit avait averti les enseignants grévistes de prélèvements sur salaires, estimant la mesure "légale". Pour sa part, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal avait insisté en marge de l'ouverture du Salon international du livre d'Alger (SILA), sur l'importance de préserver l'équilibre de la Caisse nationale de retraite (CNR), relevant que "que les chiffres liés aux transferts sociaux en Algérie sont parmi les plus importants dans le monde". "En cas d'adoption du projet de loi relatif à la retraite, il y aura un débat dans chaque secteur entre le ministère et les syndicats sur les modalités de son application d'autant qu'il existe des métiers pénibles où on ne peut pas demander au travailleur d'aller jusqu'à 60 ans", avait-il rassuré. Concernant les autres secteurs, dont celui de la santé, l'appel de l'intersyndicale n'a pas été suivi dans les wilayas du Sud, à l'instar de celles d'El-Bayadh, d'Illizi, d'Ouargla et d'El-Oued, selon les directions de wilayas du secteur de la Santé et de la Population.