La facture des médicaments ne cesse de s'alourdir au fil des années, notamment celle provenant de l'importation. Celle-ci est estimée, selon le président de l'Union nationale des opérateurs pharmaceutiques, à "1 milliard 400 millions de dollars" en 2007. Alors comment arrivera-t-on à réduire cette facture? Nabil Mellah, invité de la radio Chaîne III, a précisé que la solution existe. " Il faut tout simplement soutenir la production nationale à travers l'octroi d'avantages et des mesures concrètes doivent être décrétées". Avec un taux de 27% de couverture des besoins du marché interne, la production nationale a enregistré un bon quantitatif. "C'est encourageant", a déclaré Nabil Mellah. Le principal problème, de l'avis du SG de l'UNOP, est "l'enregistrement des produits nationaux". Une situation qui a engendré un retard énorme à la production pharmaceutique et seule Saidal est arrivée à obtenir l'enregistrement de "200 produits alors qu'au total ce sont 1 000 produits qui ont bénéficié de cette disposition". Un taux insuffisant par rapport au "4 000 produits importés". Pour Nabil Mellah, il n y a pas de "lobby d'importateurs, il fallait plutôt chercher du côté des laboratoires internationaux qui tirent plus de profit". La relance de la production pharmaceutique est possible, selon le SG de l'UNOP, pourvu que les pouvoirs publics arrivent à "tracer une politique à moyen et long terme en consacrant, entre autres, la propriété du produit, une notion qui n'existe toujours pas en Algérie". Une mesure qui ne saurait voir le jour "sans une volonté politique". Nabil Mellah préconise également des mesures encourageantes, notamment le "règlement du problème du foncier et un soutien conséquent comme c'est le cas au Maroc et en Tunisie". Pour lui, en tout cas, le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC n'est pas bénéfique au secteur de la production pharmaceutique. Et pour cause, "l'Etat ne soutien plus, depuis 2004, la production nationale dépourvue de moyens financiers nécessaires à son développement" Dans ce registre, Nabil Mellah s'étonne que le marché hospitalier ne soit pas offert à Saidal. Cette société s'est lancée, pour rappel dans la production de l'insuline, mais pour le SG de l'UNOP, " Saidal devrait s'orienter vers la production de cartouches qui sont plus consommées ce qui n'est pas le cas pour le moment". L'UNOP, précise son premier responsable, a investit plus de 18 milliards de dinars mais le plus dur est d'arriver à "vendre le produit". Nabil Mellah souligne que l'UNOP s'oppose à la politique des tarifs "plus bas car cela peut se répercuter négativement sur la qualité et la santé du patient". Le financement et la formation s'avèrent ainsi indispensables pour la corporation afin de " donner un second souffle à la production nationale", dira encore Nabil Mellah.