Mohamed Cherif Belmihoub, expert en économie indique que: "le Forum africain de l'investissement et des affaires devrait consolider la position diplomatique de l'Algérie par une présence économique sur le continent." Tout en précisant que "les échanges de l'Algérie avec les autres pays du continent africain ne représentent que 1,5% de l'ensemble de son commerce extérieur. Ce forum doit justement corriger ce déséquilibre économique si l'on veut consolider nos positions diplomatiques par une présence économique", selon M. Belmihoub qui soutient que l'organisation de ce Forum constitue une "décision très opportune". À cet effet, l'expert économique préconise de définir, lors de cette rencontre continentale, des objectifs économiques à atteindre sur le moyen et le long termes, tout en relevant que l'appareil diplomatique algérien ne doit pas seulement faire valoir les positions algériennes sur les grandes questions internationales, mais aussi de consolider la diplomatie économique. Dans cette optique, le forum d'Alger "devra être l'occasion de revoir l'organisation institutionnelle de l'appareil diplomatique dans une perspective de jouer un plus grand rôle dans le domaine des échanges économiques et dans le soutien effectif aux opérateurs économiques algériens en amont et en aval", prône cet expert. En outre, M. Belmihoub suggère d'aider les entreprises algériennes pionnières dans le commerce avec l'Afrique, pour un "meilleur enracinement", et, ainsi, servir de relais pour les autres entreprises, à travers, notamment, la mise en place de facilitations. Dans le même sens, les entreprises industrielles et commerciales ont besoin, dans leur expansion à l'international, d'un accompagnement par le système bancaire, ainsi que de supports logistiques (transport aérien, terrestre, simplifications administratives et douanières), insiste-t-il. "Il s'agit de parvenir, d'ici trois ans, à mettre en place, dans certains pays africains, un écosystème des entreprises algériennes, pour bénéficier des effets de synergie et créer une nouvelle attractivité pour les autres entreprises", recommande le même expert. S'agissant des principales thématiques à débattre, lors de ce Forum, l'Algérie, selon lui, devrait mettre en valeur ses atouts dans les branches industrielles (agroalimentaire, pétrochimie, mécanique, électronique, matériaux de construction, pharmacie... ). "L'Afrique n'est pas un marché solvable dans l'immédiat. Il faut construire des projets de partenariat et de positionnement dans une vision de long terme", conseille-t-il. Concernant les enjeux relatifs à l'intégration économique de l'Afrique, M. Belmihoub fait valoir que le premier défi que le continent doit relever est de se libérer des puissances étrangères qui "veillent à leurs intérêts et qui voient d'un mauvais œil toute tentative d'intégration économique". Le défi, selon lui, "est donc de libérer l'Afrique de ces puissances qui agissent par des lobbies locaux, ainsi que par la corruption, l'insécurité et la fragilisation des gouvernements". Par ailleurs, les projets communs pourraient apporter une importante contribution pour concrétiser l'objectif de l'intégration économique dans le continent africain, à l'image de la route transsaharienne qui devrait mettre en relation sept pays (Algérie, Mali, Niger, Tunisie, Tchad, Nigeria et Burkina Faso), observe-t-il. Sur ce projet qui connaît des niveaux de réalisation différencié en fonction de chaque pays, l'Algérie est le pays le plus avancé dans les réalisations et aussi "le mieux connecté puisqu'il est connecté directement à trois pays", selon M. Belmihoub. En vue d'une meilleure rentabilité de ce projet, il préconise d'aider les pays sans ressources à achever leur partie sur leurs territoires respectifs, aménager des corridors sécurisés pour le transit des marchandises et organiser en amont des zones portuaires de gros tonnage et des plateformes logistiques. Dans cette optique, poursuit-il, le futur port de Cherchell "pourrait jouer ce rôle de plateforme logistique avec Tamanrasset". Exportation des produits algériens sur le continent africain Exporter vers les pays de notre continent africain, y engager des investissements surtout, c'est l'objectif assigné à cette grande rencontre d'affaires qui se tient depuis hier à Alger, à savoir le Forum africain d'investissements et d'affaires. Le continent africain est, de l'avis de spécialistes, un marché propice pour les produits algériens. Seulement la faiblesse de la logistique et des systèmes bancaires freinent encore les échanges... Comment les surmonter? Bien que peu nombreux, il faut le dire, les producteurs algériens ont jusque-là ciblé plutôt le marché européen pour placer leurs produits. Ils sont aujourd'hui de plus en plus nombreux à s'intéresser au marché du continent africain, " plus ouvert pour les produits algériens ", du témoignage du directeur d'analyse des marchés à Algex (Agence algérienne pour la promotion du commerce extérieur), Idir Astouti. Les différents freins à ce déploiement sont relevés dans un reportage de Narimène Mendil pour la Radio chaine 3. Y sont évoqués notamment les coûts des transports aérien et/ou maritime, L'affrètement pour des compagnies aériennes étrangères ou le passage des navires par plusieurs ports avant d'arriver à la bonne destination font flamber les prix, allant jusqu'à 40% du prix du produit... La route transsaharienne suscite bien des espoirs dans ce sens.... La DGSN se mobilise pour faciliter le trafic routier Quelque 600 agents des différents services de police ont été mobilisés par la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), et ce afin de faciliter la circulation routière durant la tenue du forum. "Sur instruction du DGSN, M. Abdelghani Hamel, un plan spécial a été mis en place la veille de cet évènement et pas moins de 600 éléments ont été mobilisés pour faciliter le trafic routier durant la tenue de la rencontre", a indiqué vendredi le responsable de la cellule de communication de la DGSN, le commissaire divisionnaire Omar Laaroum. Il a fait savoir que l'action des unités de police a été renforcée par des moyens technologiques à l'instar des caméra de surveillance fixes et mobiles à travers les patrouilles aéroportées de la sûreté nationale qui seront exploitées par les unités mobilisés sur le terrain en coordination avec le centre opérationnel de la sûreté de wilaya d'Alger pour assurer une haute fluidité du trafic routier, a-t-il expliqué. Il a ajouté que toutes les mesures nécessaires ont été adoptées à partir de l'accueil au niveau de l'aéroport international Houari Boumediene pour faciliter l'accompagnement des délégations étrangères (2000 opérateurs économiques dont 600 étrangers) vers leur lieu de résidence. La DGSN rappelle que son numéro vert 1548 et le 17 sur la ligne fixe étaient mis à la disposition des citoyens et de toutes les délégations nationales et étrangères qui prennent part à ce forum.