Les sondages autour du choix de la personnalité qui mériterait le titre d'homme de l'année 2016 penchent pour la désignation de Vladimir Poutine, président de la Fédération de Russie. Les premiers indices de ce sondage montrent Poutine placé avant Angela Merkel ou encore Barack Obama. On commence partout à souligner qu'on le veuille ou non, le président russe pourrait être, aux yeux de beaucoup, l'homme de l'année 2016. On voit mal comment ce titre pourrait lui être disputé par les dirigeants comme les partants, Barack Obama ou François Hollande. Déjà des articles de revues documentaires diffusés par des chaînes de télévision à travers le monde abondent, ces derniers jours. Ils ont pour titres : " Le mystère Poutine " ou " Les troublantes victoires de Poutine ". Tout cela ne laisse pas indifférent l'opinion favorable à le désigner comme l'homme de l'année. A l'appui on dit de lui : " Cet homme est intéressant " parce que c'est un homme du peuple et qui est arrivé là où il est à force de travail. Et il travaille pour son peuple et pour un monde pacifique. Tout au long de l'année en cours et bien avant, une violente campagne, étayée par tous les moyens d'information occidentaux, s'est développée contre le président Poutine et son pays visant dans son fond et dans sa forme à faire à visant à faire perdre à ce dernier le statut de leader mondial qu'il a acquis sans conteste. Alimenté comme toujours par l'administration Obama, soutenue par l'Elysée " socialiste " et les monarchies du Golfe, ladite campagne avait pour objectif de discréditer le pouvoir russe sur le plan national et international quels que soient les inspirateurs ? Ce sont les mêmes qui, hier justifiaient les guerres impérialo-coloniales et ce qu'elles ont entrainé de catastrophes humaines, sociales, économiques et politiques. Ce sont les mêmes qui, hier ont envahi l'Irak, la Libye et ensuite provoqué le conflit syrien et les " révolutions arabes ". On aurait pensé qu'après tout cela ils auraient l'élémentaire pudeur de se taire et de reconnaitre le rôle fondamental que joue le président Poutine et la responsabilité qu'il assume pour des relations internationales saines et pour une lutte continue contre le terrorisme. Continuer de s'indigner contre cet homme d'Etat ne suffit plus. Il faut discuter avec lui puisqu'il est devenu incontournable, au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde. Il y a quelques décennies, on a bien trouvé le moyen de parler avec Staline. Pourquoi ne pourrait-on pas trouver en ce XXI siècle, le moyen de cesser d'humilier les Russes et de coopérer avec eux en vue d'instaurer sur cette planète une paix durable ? Le monde a changé. Et il faut reconnaitre qu'il le fait, entre autres choses, grâce ou à cause de l'action internationale menée par la Russie de Poutine. Celle-ci accumule les succès : accord récent avec le Qatar ; réconciliation avec la Turquie ; accord avec l'Opep ; dialogue avec le Japon et participation très active à l'organisation de coopération dite de Shanghai (OCS) qui regroupe, en plus des anciennes Républiques asiatiques de l'ex-URSS et de la Russie, la Chine, l'Inde et le Pakistan. Soit un organisme qui regroupe la plus grande partie de la population mondiale. Voilà une réalité. Il faut en tenir compte. Derrière tout ce chambardement, dont l'affaire syrienne est aujourd'hui l'aspect le plus cruel et le plus visible, il y a un homme : Vladimir Poutine, un homme du peuple, comme disent certaines " petites gens ". C'est assez naturel pour que les sondages inclinent à désigner le président de la Russie comme l'homme de l'année 2016 pour reconnaitre et l'encourager dans ses efforts qui sont déjà importants pour la paix en Syrie et dans la lutte contre le terrorisme de manière forte et décisive en Syrie. Pour avoir aussi engagé récemment des négociations avec la Turquie et l'Iran qui avancent favorablement dans le cas d'un processus politique visant à sortir de la crise, de la guerre en Syrie. Un processus vraiment important, car on ne voit en Occident aucun pays qui puisse sauver la Syrie de tous ces maux et notamment celui du terrorisme et des groupes islamistes radicaux. Le seul qui a osé c'est Vladimir Poutine et il faut le reconnaitre. Il y a aussi dans l'action internationale de Poutine le renforcement de la multipolarité, dialogue entre " Occident chrétien " et " Orient islamique ", objectifs non négligeables en termes économiques : le développement des relations de la Russie avec les Etats musulmans est devenu une priorité de la politique extérieure de Moscou. Malgré le conflit en Tchétchénie, cette stratégie porte ses fruits, y compris avec certains pays traditionnellement alliés aux Etats-Unis, tels que l'Arabie saoudite, l'Egypte ou la Turquie. Vladimir Poutine a réussi le tour de force d'être le premier chef d'un Etat à majorité non musulmane invité à prendre la parole à un sommet de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), qui regroupe cinquante-sept Etats musulmans. Un succès politique et diplomatique. En faisant savoir que la Fédération de Russie compte plus de 15 % de musulmans et que huit de ses vingt et une républiques autonomes portent le nom de peuples musulmans, la Russie a aujourd'hui le statut de membre observateur de cette organisation internationale. Poutine n'a d'ailleurs jamais cessé de réaffirmer que la Russie, " dans une certaine mesure, fait partie du monde musulman ". Il tenait à souligner que, contrairement aux musulmans vivant en Europe de l'Ouest, ceux de la Russie sont autochtones. Il affirmait même que la présence de l'islam sur le territoire russe est antérieure à celle du christianisme…Sur cette base, Poutine revendique désormais une relation politique privilégiée avec le Monde arabe et musulman pris dans son ensemble. Il estime que la Russie, Etat principalement européen, a une mission historique à remplir comme médiateur entre le monde occidental et le monde musulman. Poutine offre aujourd'hui l'image d'un dirigeant différent de la plupart des acteurs de la vie politique mondiale actuelle. Il incarne la Russie aux yeux du monde entier. Il a su avec brillance faire ruiner toute la stratégie de l'administration Obama d'isolement de la Russie, consécutivement à l'affaire ukrainienne et syrienne. Aujourd'hui américains et occidentaux se trouvent devant un choix cornélien. Soit ils constituent avec la Russie dans son action militaire en Syrie et aident, de facto, le gouvernement syrien à gagner la guerre. Ce qui signifierait une défaite complète au Moyen-Orient avec, pour corollaire, un nouveau statut d'arbitre des relations régionales pour la Russie. Un scénario cauchemardesque pour les Etats-Unis. Soit les Occidentaux refusent et ils démontreront, aux yeux de l'opinion publique mondiale, qu'en réalité ils n'ont aucunement l'intention de neutraliser le djihadisme. Ce qui confirmerait ainsi que, dès l'origine, Washington, Paris et les monarchies du Golfe s'en servent à des fins inavouables. Mais pire encore, ce serait laisser au seul Poutine tout le prestige d'une victoire contre la barbarie islamiste. La perspective d'un Vladimir poutine protecteur du monde libre et civilisé qu'induirait l'écrasement de l'EI par la seule Russie n'est pas de nature à enchanter ceux qui s'échinent depuis 15 ans à le dépeindre en tyran. Il est de fait le mieux placé à être désigné comme l'homme politique de l'année 2016.