Les principales Bourses européennes ont de nouveau terminé stables jeudi, la prudence dominant après le compte-rendu de la banque centrale américaine (Fed). La publication mercredi soir du compte-rendu de la dernière réunion de la Réserve fédérale américaine n'a pas apporté de grosses surprises, mais la tonalité circonspecte semblait inciter les investisseurs à davantage de retenue que dans les premières séances de l'année. Le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) avait décidé mi-décembre de relever son taux principal directeur pour la deuxième fois en dix ans. Mais d'après les minutes de cette réunion, ses membres semblent parallèlement douter de la marche à suivre dans les prochains mois, alors que le président élu Donald Trump prendra ses fonctions à la Maison-Blanche le 20 janvier.
L'Eurostoxx 50 est resté stable La Bourse de Paris a été stationnaire (+0,03%), l'indice CAC 40 prenant 1,24 point à 4.900,64 points, dans un volume d'échanges faible de 2,9 milliards d'euros. CGG a plongé (-12,85% à 12,48 euros), pénalisé par la perspective d'une restructuration financière. Des groupes du secteur de l'aéronautique ont bénéficié de relèvements de recommandations. Airbus (+1,89% à 64,60 euros), Zodiac Aerospace (+2,86% à 22,65 euros), Dassault Aviation (+1,20% à 1.113,25 euros). A l'inverse, Safran a perdu 1,09% à 67,76 euros, après l'abaissement de sa recommandation. LDC a reflué de 1,67% à 96,36 euros, ralenti par des prises de bénéfices après des séances particulièrement dynamiques. Diaxonhit a perdu 6,06% à 0,31 euro. La société de diagnostic in vitro a annoncé l'acquisition du groupe français Eurobio dans l'objectif de devenir un acteur de référence au niveau européen dans son secteur. La Bourse de Londres a grappillé 0,08%, l'indice FTSE-100 ayant pris 5,57 points, à 7.195,31 points. L'indice a touché un nouveau plus haut historique en séance à 7.211,96 points. Persimmon a pris 7,18% à 1.940,00 pence grâce à une forte hausse de ses ventes semestrielles. Ses principaux concurrents ont profité de ces bonnes nouvelles: Taylor Wimpey (+4,96% à 169,40 pence) et Barratt Developments (+2,81% à 497,50 pence). Dans la grande distribution, le groupe d'habillement Next a eu du mal à se reprendre (+0,10% à 4.089,00 pence) après sa dégringolade de plus de 14% la veille. Le poids lourd des supermarchés Tesco a souffert (-3,14% à 199,05 pence), en raison de commentaires négatifs d'un courtier. Le motoriste Rolls-Royce a été sous pression (-4,19% à 639,50 pence), en raison d'inquiétudes sur la qualité de ses futurs résultats financiers. Les assureurs ont été sanctionnés par les investisseurs: Prudential (-2,50% à 1.601,00 pence) et Standard Life (-3,99% à 363,20 pence). Les spécialistes de l'or ont été recherchés à la faveur de la montée des cours du métal jaune: Fresnillo (+6,39% à 1.398,00 pence) et Randgold (+4,77% à 6.705,00 pence). L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort s'est contenté de +0,01% à 11.584,94 points. Le MDax a grignoté 0,11% à 22.282,17 points. Le groupe immobilier Vonovia (+1,96% à 31,41 euros) et celui de logistique Deutsche Post (+1,69% à 31,86 euros) ont tiré leur épingle du jeu. Le groupe de chimie-pharmacie Bayer (+0,59% à 102,65 euros) a profité des bons résultats financiers trimestriels de Monsanto qu'il est en train de racheter. En revanche, Deutsche Bank a reculé (-0,79% à 18,11 euros, après avoir accepté de payer 95 millions de dollars aux autorités américaines pour solder des accusations de fraude fiscale. La séance a été surtout laborieuse pour l'équipementier sportif Adidas (-1,43% à 144,30 euros) et le réassureur Munich Re (-1,30% à 178,40 euros). Parmi les plus petites valeurs, hors indice, l'action d'Air Berlin, en grandes difficultés financières, est restée au cours de 0,62 euro. La Bourse de Bruxelles a baissé de 0,19%, l'indice Bel-20 des principales valeurs finissant à 3.658,69 points. L'indice a été tiré vers le bas par l'assureur Ageas (-2,03% à 37,97 euros). Huit valeurs terminent dans le vert, parmi lesquelles le groupe de technologies Galapagos (+3,57% à 65 euros). A Amsterdam, l'indice AEX a lâché 0,13%, à 486,93 points. Les baisses les plus importantes ont été subies par les assureurs Aegon (-1,41% à 5,31 euros) et NN Group (-1,18% à 32,24 euros). Les hausses les plus importantes sont celles de Galapagos (+3,57% à 65 euros) et du sidérurgiste Arcelor Mittal (+3,41% à 7,35 euros). La Bourse de Lisbonne a abandonné 0,42% à 4.721,38 points, pénalisée par la contre-performance du groupe de télécommunication NOS. Poids lourd du PSI 20, NOS a reculé de 2,23% à 5,51 euros. Parmi les perdants figuraient également l'électricien EDP (-1,07% à 2,86 euros), sa filiale pour les énergies renouvelables EDP Renovaveis (-0,81% à 6,00 euros) et le groupe de BTP Mota Engil (-0,72% à 1,67 euro). A l'inverse, la holding Pharol, issue de la scission de Portugal Telecom, a progressé de 4,59% à 0,23 euro.
Clôture record pour le Nasdaq L'indice Dow Jones a subi jeudi à Wall Street sa première baisse de l'année, alourdi par le secteur bancaire, mais le Nasdaq a inscrit une clôture record grâce au distributeur en ligne Amazon.com. Le Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 42,87 points, soit 0,21%, à 19.899,29 et le Standard & Poor's-500, plus large, a perdu 1,75 point ou 0,08% à 2.269,00. Le Nasdaq Composite a gagné à l'inverse 10,93 points (0,20%) à 5.487,94, améliorant d'un cheveu sa précédente clôture record (5.487,44) du 27 décembre, sans toutefois égaler son plus haut en séance atteint ce jour-là à 5.512 points. Le marché a été dans l'ensemble attentiste à la veille de la publication de la statistique mensuelle de l'emploi. Publiée avant l'ouverture, l'enquête ADP sur l'emploi dans le secteur privé, qui donne un avant-goût des chiffres officiels du département du Travail, a conclu à 153.000 créations de postes le mois dernier alors que les économistes en attendaient en moyenne 170.000. La composante emploi de l'indice ISM dans les services est elle aussi ressortie inférieure aux prévisions, à 53,8 en décembre contre 58,2 en novembre, laissant elle aussi entrevoir une déception sur la statistique de vendredi. Les économistes prévoient en moyenne 178.000 créations d'emplois dans le privé et dans le public, comme en novembre, avec un taux de chômage en légère hausse à 4,7% contre 4,6%, selon les estimations recueillies par Reuters. Plus généralement, les valorisations des actions américaines sont tendues après les presque deux mois de hausse quasi continue et la série de records qui ont suivi l'élection de Donald Trump à la Maison blanche le 8 novembre. "Pour le Dow et le S&P, on est vraiment en haut du 'range' et cela signifie qu'il y a de la place pour une petite correction, mais franchement je pense qu'elle sera minime", commente Randy Frederick, vice-président en charge du trading actions et dérivés chez Charles Schwab & Co. "Si on venait à corriger de 5 ou 10%, cela susciterait des achats car les fondamentaux restent bons et vont encore s'améliorer", renchérit John Canally, stratège chez LPL Financial, pour qui cela fait "20 ans" qu'un nouveau président n'avait pas bénéficié d'un environnement économique aussi favorable à son arrivée à la Maison blanche.
Lendemains de fêtes difficiles pour Macy's&Kohl's Six des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini en repli, avec en queue de peloton les financières qui ont reculé de 1% sous la pression de prises de bénéfice. Le compartiment avait été le plus en vue depuis le 8 novembre avec un gain total de 17,2% sur la période, sous l'effet de la hausse des taux à long terme et dans l'anticipation de mesures de déréglementation du secteur financier par la future administration Trump. Wells Fargo (-1,55%), Bank of America (-1,18%) et JPMorgan (-0,92%) ont apporté la plus forte contribution à la baisse du S&P. "Je pense que les financières intègrent le fait que les taux ont atteint un plafond pour le court terme", dit Randy Frederick. Le compartiment des grands magasins a été durement éprouvé par des commentaires négatifs de Macy's et Kohl's, qui ont tous deux réduit leurs prévisions de résultats après des ventes décevantes pendant la période de Noël. Macy's, qui a en outre annoncé un plan d'économies passant par la fermeture de 68 magasins, a chuté de 13,90% et Kohl's de 19,02%, la plus forte baisse du S&P-500. Dans leur sillage, Nordstrom a lâché 6,87% et J.C. Penney 7,20%. Le distributeur en ligne Amazon.com, responsable en partie de la désaffection des magasins en dur, a au contraire gagné 3,07% à 780,45 dollars, permettant au Nasdaq de briller. Egalement en vue, l'éditeur de magazines Time a pris 2,71% en réaction à des informations faisant état d'une approche du groupe de médias Meredith, lequel a cédé 2,42. Le groupe de spiritueux Constellation Brands a publié un bénéfice meilleur que prévu mais son titre a chuté de 7,11%, dans la crainte de taxes sur les importations de ses bières Corona et Modelo produites au Mexique. Les volumes ont continué de s'étoffer avec 7,2 milliards de titres qui ont changé de mains sur les différentes plates-formes contre une moyenne de 6,8 milliards les 20 séances précédentes. Sur le marché des changes, le dollar a reculé à son plus bas niveau depuis trois semaines face à un panier de devises, affaibli par l'enquête ADP et subissant le contrecoup d'une vive appréciation du yuan chinois. Le billet vert a reculé à son plus bas niveau depuis le 14 décembre face au yen et depuis le 30 décembre contre l'euro, qui s'échangeait autour de 1,06 dollar (+1,1%) vers 21h30 GMT. Le rendement de l'emprunt américain à 10 ans a baissé pour la troisième séance d'affilée, revenant à 2,348% en fin de journée contre 2,452% à la clôture de mercredi.