Les Bourses européennes ont fini en net recul lundi, inquiètes notamment pour le secteur financier européen après une forte chute de l'action de Deutsche Bank. La valeur a reculé à des niveaux jamais atteints à la Bourse de Francfort, après des rumeurs selon lesquelles Berlin aurait refusé toute aide au géant allemand menacé par une amende record aux Etats-Unis. "Cela met une forte pression sur le secteur bancaire. Toutes les banques européennes sont à la baisse aujourd'hui, il y a une crainte globale sur le secteur en Europe", estime Alexandre Baradez, un analyste de IG France. Dans ces conditions, "la semaine pourrait être douloureuse, avec un retour fort de la volatilité", prévient-il. L'Eurostoxx 50 a reculé de 1,86% La Bourse de Paris a terminé en net recul (-1,80%). L'indice CAC 40 a perdu 80,84 points à 4.407,85 points, dans un volume d'échanges de 2,79 milliards d'euros. Vendredi, le marché parisien avait reculé de 0,47%. Les valeurs financières ont fini mal orientées à l'image de Crédit Agricole (-2,74% à 8,63 euros), BNP Paribas (-3,27% à 45,42 euros), Société Générale (-2,95% à 30,95 euros) et Axa (-4,45% à 18,89 euros). Alstom a lâché 1,65% à 23,61 euros, à l'orée d'une semaine probablement décisive pour le site de Belfort menacé de quasi-fermeture. EDF a perdu 1,26% à 10,55 euros. Spir a fini en baisse (-15,76% à 4,17 euros). Parrot également (-14,92% à 11,06 euros). Faiveley en revanche a gagné 1,50% à 97,90 euros. La Bourse de Londres a terminé en forte baisse de 1,32%, inquiète de rumeurs sur un "Brexit dur" nuisible aux valeurs financières. A la clôture, l'indice FTSE-100 des principales valeurs a cédé 91,39 points pour terminer à 6.818,04 points. Les valeurs financières ont figuré parmi les pires performances. A Londres, Lloyds a chuté de 3,09% à 54,25 pence, RBS de 2,79% à 177,50 pence et Barclays de 1,93% à 168,10 pence. Les valeurs non bancaires ont passé elles aussi une mauvaise journée: l'assureur Aviva a perdu 3,08% à 438,10 pence et le fonds Schroders 2,30% à 2.677 pence. Le secteur de la distribution a aussi terminé la journée en net repli. Tesco a cédé 2,81% à 176,45 pence, Sainsbury's 2,05% à 248,70 pence et Morrison 0,92% à 216,40 pence. La Bourse de Francfort a clôturé sur une forte baisse au terme d'une séance nerveuse marquée par des prises de bénéfices et le plongeon de Deutsche Bank. Le Dax des trente valeurs vedettes a perdu 2,19% à 10.393,71 points. Le MDax des valeurs moyennes a de son côté lâché 1% à 21.334,09 points. Deutsche Bank a vécu une séance noire: l'action a plongé de 7,54% à 10,55 euros, un nouveau plus bas historique. Des rumeurs affirmant que l'Etat allemand a refusé toute aide au géant allemand menacé par une amende record aux Etats-Unis ont provoqué des ventes paniques. La publication d'un baromètre Ifo, qui mesure le moral des entrepreneurs allemands, nettement meilleur que prévu en septembre n'a pas réussi à inverser ou même atténuer la tendance. L'ensemble des trente valeurs du Dax ont perdu du terrain. L'autre grande banque allemande, Commerzbank, a laissé 4,08% à 6,05 euros. RWE a cédé 1,80% à 14,74 euros. Volkswagen a reculé 2,48% à 116,20 euros. Sur le MDax, le chimiste Lanxess a lui passé un lundi de rêve, grimpant de 8,14% à 52,66 euros. La Bourse de Madrid a clôturé en baisse de 1,27%, au terme d'une séance sans actualité forte, l'indice Ibex se repliant à 8.711,40 points. Toutes les valeurs bancaires - qui représentent un tiers de l'indice - étaient en recul, telles Banco Popular (-2,52% à 1,12 euro) ou Banco Santander (-2,05% à 3,88). ACS, numéro un du BTP, tirait son épingle du jeu en restant dans le vert (+0,30% à 26,9 euros). Les valeurs du secteur énergétique réagissaient de manière contrastée à la hausse des cours du pétrole, avec une progression pour Enagas (0,21% à 26,1 euros) mais un recul pour le pétrolier Repsol (-1,21% à 11,8). L'indice PSI 20 de la Bourse de Lisbonne a clôturé en légère baisse de 0,20% à 4.566,88 points, pénalisé notamment par le groupe pétrolier et gazier Galp Energia (-0,97% à 11,72 euros) et le groupe de grande distribution Jeronimo Martins (-0,94% à 15,33 euros). Vedette de la séance, la banque BCP a en revanche bondi de 5,48% à 1,54 centime d'euro. La Bourse de Milan a terminé en recul, l'indice FTSE Mib perdant 1,58% à 16.192 points. La meilleure performance a été réalisée par Recordati, qui a gagné 3,38% à 28,43 euros. Suivait la BMPS (+1,43% à 0,1911 euro). En revanche, le groupe d'exploration et d'ingénierie pétrolière Saipem a subi la plus forte chute, perdant 3,97% à 0,3553 euro. Egalement à la peine: Mediobanca (-3,89% à 5,935 euros), Fiat Chrysler (-3,65% à 5,55 euros) et UniCredit (-3,63% à 2,07 euros). La Bourse de Bruxelles a terminé en baisse de 1,47%, l'indice Bel-20 des principales valeurs de la place belge terminant à 3.551,45 points. La quasi-totalité des valeurs sont en baisse, notamment le groupe de biotechnologies Galapagos, qui a chuté de 7,71% à 58,86 euros, après avoir vu son titre s'envoler la semaine passée. Unique valeur en hausse, le groupe immobilier Cofinimmo, qui a gagné 0,36%, à 111,41 euros. Wall Street termine en baisse Wall Street a terminé en baisse lundi, affectée par les incertitudes entourant l'élection présidentielle américaine à quelques heures du premier débat de la campagne: le Dow Jones a perdu 0,91% et le Nasdaq 0,91%. Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a cédé 166,62 points à 18.094,83 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 48,26 points à 5.257,49 points. L'indice élargi S&P 500 a reculé de 18,59 points, soit 0,86%, à 2.146,10 points. "Le marché a enfin pris conscience que l'élection approchait et se concentre aujourd'hui sur le débat. Avec Donald Trump et Hillary Clinton au coude-à-coude dans les sondages, les investisseurs commencent à réaliser que ce ne sera peut-être pas une victoire facile pour Mme Clinton", a expliqué Peter Cardillo, chef économiste pour la First Standard Financial Company. A six semaines de l'élection, les deux principaux candidats à la présidence américaine vont s'affronter lundi à 21H00 (01H00 GMT mardi) pour un premier débat de 90 minutes, qui pourrait se révéler crucial dans la course à la Maison Blanche. "En temps normal, une victoire républicaine serait positive pour les marchés d'actions, mais avec M. Trump cela crée des incertitudes", a expliqué Peter Cardillo. Les marchés, ont également souffert des inquiétudes pesant sur l'avenir de la banque allemande Deutsche Bank, à qui la justice américaine réclame 14 milliards de dollars pour solder un ancien litige lié à la crise des "subprimes" et dont le cours a dévissé à Francfort. Dans un article paru ce week-end, le magazine allemand Focus a affirmé que la chancelière Angela Merkel a exclu d'apporter toute aide financière à la banque avant les élections législatives de 2017. Dans l'ensemble, les marchés se sont montrés attentistes, après avoir progressé la semaine précédente dans la foulée de la décision de la Réserve fédérale (Fed) de maintenir ses taux au même niveau. "Je pense que les investisseurs attendent en quelque sorte d'être aiguillonnés par un événement majeur", a indiqué David Levy de Republic Wealth Advisors. La publication des chiffres du département du Commerce, montrant un recul moins marqué qu'attendu des ventes de maisons neuves en août, n'a guère semblé apporter de soutien aux marchés. Le secteur financier recule Dans la foulée de Deutsche Bank, les principales banques américaines ont reculé: Goldman Sachs a perdu 2,21% à 161,48 dollars, Citigroup 2,67% à 45,89 dollars, Bank of America 2,77% à 15,09 dollars, JPMorgan 2,19% à 65,78 dollars et Morgan Stanley 2,76% à 31,03 dollars. FedEx a promu lundi Dave Bronczek, responsable de la division fret depuis 2000, directeur des opérations et numéro 2 du groupe. Il endossera ces nouvelles fonctions, qui en font le successeur putatif du patron et fondateur Fred Smith, à compter de 2018. L'action a pris 0,54%, à 175,34 dollars. Le fabricant de produits chimiques Chemtura a gagné 15,83% à 32,64 dollars après l'annonce de son acquisition par l'allemand Lanxess, pour un prix de 33,50 dollars par action. La Bourse d'échanges Bats Global Market a perdu 4,56% à 30,35 dollars après l'annonce de son rachat par sa concurrente Chicago Board Options Exchange (-5,28% à 66,59 dollars), plus importante plateforme pour les options aux Etats-Unis, pour un prix de 32,50 dollars par action. Le laboratoire pharmaceutique américain Pfizer a renoncé à se scinder en deux entités distinctes, mettant fin à des années de spéculations et a reculé de 1,81% à 33,64 dollars. Twitter a poursuivi sur sa lancée et gagné 3,32% à 23,37 dollars, alors que s'accélèrent les spéculations sur son potentiel rachat. Après Google, Salesforce, Microsoft et Verizon, déjà cités par les médias vendredi, Disney (-1,40% à 91,96 dollars) réfléchirait lui aussi selon Bloomberg à une éventuelle offre sur le réseau social.