Les apiculteurs de la wilaya de Chlef sont confrontés à un sérieux problème de commercialisation, en dépit d'une production de plus de 40 000 q de miel de différents types. Ce constat est partagé par la majorité des apiculteurs ayant pris part à la 5eme édition du Salon national du miel, tenu à Chlef, au cours duquel l'abondance de la production mellifère de cette année a été mise en exergue, parallèlement au constat de l'existence d'un sérieux problème de vente, en l'absence d'un marché garantissant l'écoulement de cette ressource agricole. Pour le directeur des services agricoles de Chlef, Mokhtar Belaid, il s'agit là d'un "problème réel qui se pose en l'absence tant d'une culture de consommation que de sites réservés à ce type d'activités commerciales". Il a, néanmoins, fait part de l'engagement pris par les autorités locales en vue d'"aplanir cette difficulté et de promouvoir l'activité apicole dans la région pour, au final, arriver à exporter un produit national aux normes mondiales", ajoutant que la "réactivation de la coopérative des apiculteurs de la wilaya va énormément contribuer à cette initiative". "L'organisation de ce type de salons participe, également, à la promotion de la production mellifère et au développement de cette filière d'importance, au double plan local et national", a-t-il encore soutenu. Pour sa part, le président de l'association des apiculteurs de la wilaya de Chlef, Abdelaziz Ait Hamouda, a estimé que l'organisation, une fois par an, de ce type d'événements promotionnels "ne suffit pas pour assurer la commercialisation de la production mellifère considérable, assurée par plus de 1.600 apiculteurs activant à l'échelle locale". Proposition de création d'un marché du miel A ce titre, une proposition a été faite par M.Ait Hamouda de créer un marché pour le miel où l'apiculteur sera en contact direct avec le citoyen-consommateur. Il a estimé que cette option est dictée par l'importance de l'apiculture, devenue une "filière créatrice de richesse, tout en constituant une alternative stratégique pour le pétrole, d'autant plus que les pouvoirs publics encouragent l'investissement local et la vocation agricole de la région". Pour Medjadji Mohamed, un apiculteur rencontré à ce salon, le problème de commercialisation du miel est imputé à la culture de consommation chez la famille algérienne, en général, et la famille Chelfie de façon particulière, lesquelles ont "toujours acquis le miel à travers des relations de confiance ou par le biais d'intermédiaires", a-t-il expliqué. Son confère, Hadj Younes, a, quant à lui, assuré que la majorité des apiculteurs qu'il connait stockent leur miel chez eux, dans l'attente de participer à des salons ou des foires nationales qui leur permettront d'écouler un partie de leur marchandise. Aussi une majorité des apiculteurs présents à ce salon ont-ils exprimé le vœu de création d'un "marché permanent" pour leur production, parallèlement à la réactivation de la coopérative apicole de la wilaya, dont il est attendu, selon eux, "l'aplanissement de nombreux problèmes rencontrés dans leur activité professionnelle". Selon le président de la Chambre d'agriculture de la wilaya, Abdelkader Hadjouti, la réactivation de la coopérative apicole "va ouvrir de nouvelles perspectives pour les apiculteurs de Chlef, notamment pour la vente de leur production, grâce à l'atelier des services commerciaux, chargé de coordonner les relations entre les apiculteurs et les entreprises commerciales". La wilaya de Chlef a accordé son agrément pour la promotion de l'association apicole au statut de coopérative englobant cinq ateliers (production des ruches, production de la cire d'abeille, formation des nouveaux apiculteurs, contrôle de la qualité du miel et celui des moyens et services commerciaux". Une production de plus de 800 kg de miel réalisée a Ouargla Une production de 840 kg de miel a été réalisée au titre de la saison agricole 2015-2016 à travers la wilaya d'Ouargla, en hausse de 290 kg par rapport à celle de la saison l'ayant précédée, a-t-on appris lundi de la direction locale des services agricoles (DSA). Cette "remarquable" récolte a été réalisée dans différentes zones, avec la plus grande quantité (400 kg) produites à partir de 50 ruches productives installées dans la commune de Tebesbest, suivie de la commune de Sidi Khouiled (240 kg) et celle de Nezla (200 kg), a précisé le chef de service des statistiques à la DSA, Abderrahmane Kadi. Cette hausse de production est expliquée par plusieurs facteurs, dont l'accroissement des ruches apicoles et l'intérêt grandissant manifesté par les agriculteurs de la région pour le développement de cette filière. L'intensification des programmes de vulgarisation, l'adoption des procédés et techniques modernes d'élevage apicole ainsi que des méthodes de traitement et de prévention des ruches contre les maladies, sont d'autres facteurs ayant contribué à l'amélioration de la production mellifère, selon ce responsable. Les services concernés s'emploient à l'encouragement des agriculteurs pour le développement de l'apiculture, facteur de pollinisation, d'augmentation de la production agricole, en plus de son impact sur la dynamisation des activités économiques, à travers l'ouverture d'espaces locaux de commercialisation du miel au public et des ruches d'abeilles aux nouveaux apiculteurs, a-t-il ajouté. M. Kadi relève, toutefois, qu'en dépit de la récolte en hausse du miel, celle-ci demeure en deçà de la demande sur le produit, au regard de la nature saharienne entravant le développement de la filière apicole durant la période des fortes chaleurs, obligeant les apiculteurs à opter pour la transhumance des ruches sous d'autres cieux plus cléments, à l'instar de la région de Djelfa, pour éviter la perte des colonies d'abeilles. Des expositions périodiques sont mises sur pied pour mettre en relief les expériences réussies de développement apicole dans la région, l'encouragement des agriculteurs à s'orienter vers cette filière et mettre en exergue les potentialités existantes pour le développement de ce segment.