Les prix des céréales seraient plus raisonnables en 2008, prévoient les experts. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) a assuré les besoins de notre pays en blé bien avant la flambée des prix. L'office a acheté 3,3 millions de tonnes de blé tendre à 300 dollars la tonne. C'est ce qu'a affirmé, hier, M.Yann Lebeau, chef de mission de l'Association pour la promotion internationale des céréales françaises, lors d'une rencontre sur les céréales, tenue à Alger. L'office a aussi importé 800.000 tonnes de blé dur. Les besoins du pays en ce produit sont estimés à 1,5 million de tonnes. Actuellement, le blé tendre est à 450 dollars la tonne et le blé dur dépasse les 700 dollars la tonne. Conclusion: il n' y a aucune raison pour que les prix de la farine et de la semoule changent sur le marché local. Or, ces derniers temps, le coût de ces deux produits de première nécessité connaissent des hausses sans précédent. Le prix d'un sac de semoule a atteint les 1250DA le sac de 25kg. Quant à la farine, celle-ci n'a pas connu de carence, comparativement à la semoule, mais cela n'a pas empêché son prix d'augmenter de 15DA le kilogramme. A chaque fois, les responsables des secteurs concernés avancent comme justification l'argument de l'augmentation du prix du blé sur le marché international. Qui est donc derrière cette flambée des prix? Notons que la France est le premier fournisseur de l'Algérie en blé. Entre 2005 et 2006, les importations algériennes, au départ de la France, étaient de 1,980 million de tonnes de blé tendre et 683.000 tonnes de blé dur. Ces chiffres représentent les 2/3 des achats de blé tendre et 45% des achats de blé dur algériens. L'un des intervenants à cette rencontre, M.Jean-Philippe Everling, représentant du Syndicat national du commerce extérieur, était plutôt optimiste quant à la stabilisation des prix des céréales en 2008. «Nous pouvons trouver des prix un peu plus raisonnables que ceux de cette année, mais nous ne retrouverons pas les prix dérisoires des quatre années précédentes», a-t-il souligné. Cet objectif peut être atteint à condition que la production mondiale atteigne le seuil de 640 millions de tonnes par an et les stocks celui de 122 millions de tonnes par an. La consommation mondiale a augmenté de +107% en un an. L'Algérie importe 5 millions de tonnes par an donc 5% du commerce mondial. Selon M.Everling. notre pays est le premier importateur mondial de blé dur. Par ailleurs, M.Everling a expliqué les raisons de l'envolée des prix des céréales sur le marché mondial. Baisse de la production, parité euro/dollar et explosion du marché des frets sont autant de raisons qui, selon lui, ont concouru au renchérissement du prix des céréale. Depuis l'année 2000, sur les huit récoltes effectuées au niveau mondial, les statistiques montrent que sept d'entre elles ont été déficitaires: la consommation dépasse donc la production, les stocks ont été épuisés, et ces derniers sont devenus extrêmement faibles au 30 juin de cette année. Ce qui rend la situation sur le marché extrêmement tendue, selon l'expert. M.Everling relève, néanmoins, un point positif à cette flambée des prix, celle-ci, indique-t-il, incitera chaque pays à développer sa production locale.