Après avoir remercié le président français et son gouvernement pour avoir hébergé la conférence de Paris sur le Proche-Orient, et pour avoir déployé tous les efforts nécessaires à sa réussite, le président palestinien Mahmoud Abbas a déclaré dimanche soir que cette conférence "a répété et réaffirmé la légitimité de toutes les résolutions internationales, notamment celles qui portent sur les principes essentiels du droit international, et a rejeté les décisions d'autorité, les implantations forcées et l'imposition de faits accomplis sur le terrain, y compris à El Qods ". Dans une déclaration conjointe, rendue publique à l'issue des travaux de la conférence, à laquelle ni les Palestiniens ni les Israéliens n'étaient présents, les représentants de 70 Etats et organisations ont réaffirmé leur attachement à la solution à deux Etats dans le conflit israélo-palestinien, avertissant qu'ils ne reconnaîtront pas les mesures " unilatérales" qui pourraient être prises par l'une ou l'autre partie du conflit. Rappelons que cette rencontre d'une journée, s'est tenue cinq jours avant l'investiture du président élu Donald Trump à la Maison-Blanche. Le président palestinien a également appelé les Etats n'ayant pas encore reconnu l'Etat de Palestine à le faire, dans le but de préserver la possibilité d'une solution à deux Etats, et de rétablir la sécurité et la stabilité dans la région. Auparavant, M.Abbas , a souhaité samedi, à la veille de la conférence dans une interview au quotidien français Le Figaro, que l'année 2017 soit celle de la justice, de la paix et de la liberté pour le peuple palestinien. "ça suffit. Après 70 ans d'exil et 50 d'occupation, 2017 doit être l'année de la justice, de la paix et de la liberté pour notre peuple", a-t-il affirmé, estimant que la rencontre de Paris est "la dernière chance pour la solution des deux Etats". A ce jour, 138 pays ont reconnu la Palestine en tant qu'Etat. Riad Malki, ministre palestinien des Affaires étrangères, a quant à lui souligné que la déclaration finale de la conférence de Paris venait compléter la dernière résolution de l'ONU sur les colonies israéliennes, et constituait ainsi une nouvelle victoire diplomatique pour les Palestiniens. Les négociations de paix entre Israël et la Palestine sont dans l'impasse depuis avril 2014. Les pourparlers parrainés par les Etats-Unis, qui avaient duré neuf mois, n'avaient produit aucun résultat concret. Les Palestiniens se félicitent De leur part, les Palestiniens ont salué la tenue de cette conférence de paix. Le numéro deux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), Saëb Erakat, s'est félicité des conclusions de la conférence qui "a souligné la nécessité de mettre fin à l'occupation israélienne". M.Erakat a en outre appelé, dans un communiqué, la France "à reconnaître immédiatement l'Etat de Palestine dans les frontières de 1967 avec El-Qods-Est comme sa capitale" et demandé aux autres participants à la conférence de "reconnaître la Palestine au même titre que leur reconnaissance d'Israël". Dans leur communiqué final, les participants ont réaffirmé leur engagement en faveur de deux Etats, israélien et palestinien, avertissant qu'ils ne reconnaîtraient pas d'actions unilatérales qui menaceraient une solution négociée, particulièrement sur la question des frontières ou le statut d'El-Qods. Les participants à la conférence "ont créé un élan pour le rejet de l'occupation israélienne et les activités de colonisation" des territoires palestiniens occupés, a indiqué M. Erakat. C'est un message à l'occupant israélien "pour qu'il se conforme aux lois internationales" et "mette fin à son occupation militaire de la Palestine" afin d'ouvrir la voie à la paix et la stabilité dans la région, a-t-il ajouté. "Il est temps d'arrêter de traiter avec Israël comme un pays au-dessus de la loi et de le rendre responsable des violations systématiques des conventions internationales et des droits de notre peuple", a-t-il souligné. La volonté de Trump est une provocation Dans une conférence de presse sanctionnant les travaux, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, a souligné que toute résolution du conflit "devait se baser sur les frontières de 1967 et les grandes résolutions des Nations unies", qui appellent Israël à se retirer des territoires occupés après la guerre de juin 1967. Abordant le sujet du transfert de l'ambassade américaine en Israël, à El-Qods occupée en Palestine, le ministre français a indiqué qu'elle serait "une provocation". Interrogé par la chaîne française France 3 sur cette éventualité récemment réaffirmée par le président américain élu, le chef de la diplomatie française a estimé que Donald Trump sera "dans l'impossibilité de le faire", soulignant toutefois que ce "n'était pas la première fois que cette question était inscrite à l'agenda du président des Etats-Unis". "Je crois que ce serait extrêmement lourd de conséquences" a-t-il précisé.