La Bourse suisse est parvenue de justesse à conserver une partie de ses maigres gains de la matinée vendredi, après avoir tergiversé autour de l'équilibre dans l'après-midi. Les observateurs ont retenu leur souffle dans l'attente de l'intronisation en soirée de Donald Trump et surtout des premières mesures concrètes que prendra le nouveau locataire de la Maison Blanche. Ses promesses fiscales et menaces protectionnistes vont retenir l'attention des marchés ces prochains jours, anticipent les analystes. Les récentes prises de positions des banques centrales américaine et européenne témoignent par ailleurs d'un fossé grandissant entre les politiques monétaires des deux côtés de l'Atlantique. La patronne de la Réserve fédérale américaine (Fed) Janet Yellen laisse ainsi entrevoir une hausse graduelle du taux directeur de son institution, tandis que son homologue européen Mario Draghi a estimé que le Vieux Continent n'était encore pas prêt à revenir à des pratiques conventionnelles. Sur le plan conjoncturel, la Chine a dévoilé sa plus faible croissance annuelle en plus de deux décennies. En Allemagne, les prix à la production ont progressé comme prévu et au Royaume-Uni, les chiffres d'affaires du commerce de détail ont connu une contraction nettement supérieure à ce que prévoyaient les analystes. Le front des nouvelles d'entreprises en Suisse n'a pas été de nature à encourager les détenteurs de capitaux à se mettre à l'eau. Seuls quelques seconds couteaux ont dévoilé des chiffre d'affaires, qui plus est non audités. Le Swiss Market Index (SMI) a clôturé sur un gain cosmétique de 0,02% à 8275,13 points. Le Swiss Leader Index (SLI) a égaré 0,07% à 1318,59 points et le Swiss Performance Index (SPI) 0,01% à 9045,41 points. Sur les trente valeurs vedettes, douze ont gagné du terrain et 18 ont perdu des plumes. Syngenta (+1,4%) a conservé son avance jusqu'à la ligne d'arrivée. L'agrochimiste rhénan a confirmé le dépôt par son soupirant chinois ChemChina d'une demande auprès du gendarme américain de la concurrence pour valider leur union. ABB s'est enrobé de 0,7%, soutenu par la performance affichée par son concurrent américain General Electric dans le domaine énergétique. Le conglomérat zurichois surfe par ailleurs toujours sur l'euphorie suite aux trois gros contrats communiqués la semaine dernière. Zurich Insurance a pris 0,5%, suite à l'annonce de la suppression de quelque 240 postes de travail supplémentaires au Royaume-Uni, après avoir déjà biffé plus de 120 places en Suisse. Un courtier relaie par ailleurs des rumeurs d'augmentation par l'assureur de la rémunération de ses actionnaires. Les bancaires ont terminé en ordre dispersé, Credit Suisse s'offrant 1,0% et UBS cédant 0,5%. Julius B?r a abandonné 0,9%. La banque aux deux voiles devrait connaître une année de profonde mutation, dit-on dans les salles de marché. Vendredi prochain, son homologue aux trois clés devrait lever le voile sur ses chiffres trimestriels. Les poids lourds ont aussi affiché leurs divergences. Si Nestlé et Roche (+0,2%) ont soutenu l'indice, Novartis (-0,3%) a fait office de frein moteur. La lanterne rouge est revenue à Galenica (-2,1%), qui poursuit le recul entamé la veille dans le sillage de la publication de ses chiffres de ventes. Pour le moment, seule la banque Vontobel a revu ses estimations pour le titre, relevant légèrement son objectif de cours. Actelion (-1,6%) a aussi fait grise mine. Swisscom (-1,1%) s'est retrouvé à la peine, après avoir vu son objectif raboté par JPMorgan, qui a confirmé sa recommandation de vente (underweight), jugeant que le durcissement de la concurrence sur le marché suisse des télécommunications, ainsi que les dispositions réglementaires et les cycles technologiques ont conduit à une baisse constante de la valeur du titre. Sunrise (+0,5%) a au contraire conquis du terrain, s'attirant les faveurs de JPMorgan qui lui octroie "overweight". Parmi les perdants figurent également Givaudan (-0,4%) et Bâloise (-0,8%). Sur le marché élargi, D?twyler a cédé 1,6% après présentation de ses résultats provisoires 2016. BB Biotech a engrangé 0,8%, en dépit d'une perte nette au quatrième trimestre. Compagnie Financière Tradition s'est offert 2,0%, malgré un chiffre d'affaires 2016 en recul. Bell a grignoté 0,1%, avoir englouti le producteur de pâtes et de tofu Frostag.
Quatrième séance de baisse d'affilée à la Bourse de Paris A la veille de l'investiture de Trump et juste avant l'audition de Mnuchin devant le Sénat, la Bourse de Paris, prudente, clôture une nouvelle fois en baisse. D'autant que le gonflement plus fort que prévu des stocks de pétrole aux Etats-Unis a alimenté la défiance en fin de séance. Tout s'est surtout joué en fin de séance. La volte-face de Wall Street, qui avait ouvert en petite hausse, et la publication par le Département de l'énergie des chiffres des stocks de pétrole aux Etats-Unis ont scellé le sort de la Bourse de Paris pour ce jeudi. Alors que le stockage des barils de brut a progressé beaucoup plus que prévu la semaine dernière outre-Atlantique (+2,34 millions contre +128.000 attendu), le Cac 40 (-0,25% à 4.841,14 points) aligne une quatrième séance de baisse d'affilée, acculé notamment par un repli de 1,5% de Total, le poids lourd de la cote. Mais c'est Safran, qui a annoncé une OPA amicale sur Zodiac Aerospace, qui est lanterne rouge de l'indice vedette parisien. A New York, Exxon Mobil signe la plus forte baisse du Dow Jones, poussé également vers le bas par ses composantes bancaires. Goldman Sachs perd notamment de 1% avant l'audition devant le Sénat de Steven Mnuchin, ancien responsable de la banque d'affaires et futur secrétaire au Trésor de Donald Trump, qui sera officiellement investi demain de la charge suprême de président des Etats-Unis. Dans un tout autre secteur, Netflix avance de 5%. Le pionnier du streaming vidéo a annoncé avoir recruté 7,1 millions de nouveaux abonnés au troisième trimestre, dont plus de 5 millions hors des Etats-Unis. En revanche, IBM abandonne quelques fractions avant la publication, ce soir, de ses comptes 2016 et ses prévisions pour 2017.