La Bourse suisse se maintenait en territoire positif vendredi midi, à quelques heures de l'intronisation du 45e président américain à Washington. Les promesses fiscales et les menaces protectionnistes de Donald Trump vont retenir l'attention des marchés ces prochains jours, anticipent les analystes. Les déclarations du patron de la BCE ont également accentué les divergences économiques entre l'Europe et les Etats-Unis. "Parmi les mesures phares de Donald Trump figure son intention de ramener de 35% à 15% l'impôt sur les sociétés", renégocier l'accord de libre-échange nord-américain Nafta et imposer un tarif douanier de 45% sur les biens provenant de la Chine, ont rappelé les analystes de Mirabaud Securities. Ces derniers ont souligné qu'"il n'y aura rien d'autre à observer aujourd'hui que l'intronisation de Donald Trump" ce vendredi vers 18h (heure locale). Revenant sur l'intervention jeudi du patron de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi, les spécialistes de CMC Markets ont estimé que ses déclarations n'ont fait que renforcer les divergences entre une BCE expansionniste et une Réserve fédérale américaine (Fed) sur la voie de la normalisation monétaire. Janet Yellen, présidente de la Fed, a d'ailleurs assuré la veille que la politique monétaire n'était "pas en retard" sur l'évolution économique des Etats-Unis. Le SMI progressait de 0,11% à 8282,28 points, le SLI prenait 0,08% à 1320,54 points et le SPI gagnait 0,12% 9057,22 points. Sur 30 valeurs vedettes, 13 reculaient, trois baissaient et 14 montaient. Syngenta (+1,8%) se hissait dans le haut du tableau sur des nouvelles concernant le projet de fusion avec ChemChina. Le géant chinois a demandé le feu vert des autorités américaines pour pouvoir procéder au rachat de l'agrochimiste bâlois. Dans un marché pauvre en nouvelles d'entreprises, les financières Zurich Insurance (+1,0%) et Credit Suisse (+0,7%) affichaient de solides performances. L'assureur, en pleine restructuration, a annoncé jeudi la suppression de 240 postes au Royaume-Uni. De nombreuses cycliques étaient également recherchées, à l'instar d'ABB (+0,9%), Dufry (+0,4%), Adecco (+0,4%) et Schindler (+0,3%). LafargeHolcim (stable) faisait l'objet d'une enquête en France sur ses activités en Syrie en pleine guerre, en dépit d'interdictions dans ce pays édictées par l'Union européenne. Bryan Garnier a abaissé la recommandation et l'objectif de cours du cimentier. Swiss Re (+0,3%) restait dans le vert, alors que sa recommandation a été rétrogradée par Deutsche Bank. Swisscom (-1,1%) cédait par contre ses gains de la matinée, après un abaissement d'objectif de cours par JPMorgan. Les poids lourds évoluaient en ordre dispersé. Novartis (-0,1%) baissait, après le repli de la veille induit par des craintes sur la performance attendue en 2016, tout comme Nestlé (-0,1%). Roche (+0,2%) progressait modérément. Le marché élargi était également au ralenti. Seuls événements notables, Dätwyler (-1,8%) réduisait ses pertes, après avoir dévoilé un chiffre d'affaires annuel très légèrement inférieur aux attentes, tandis que Bell (+0,7%) a effectué une petite acquisition. Compagnie financière tradition (+1,8%) a vu ses recettes reculer en 2016 et SFS (0,5%) a promis d'investir 36 mio CHF en Suisse.
Les Bourses européennes en ordre dispersé Les Bourses européennes ont terminé mardi en ordre dispersé, alors que peu de statistiques économiques ont été publiées et que les investisseurs attendent les premiers résultats d'entreprises et d'en savoir plus sur la future politique économique des états-Unis. Les marchés boursiers sont dans "une période de transition" avant le démarrage de la saison des résultats et l'investiture du président américain Donald Trump à la fin du mois, a déclaré Frédéric Rozier, un conseiller de gestion de Meeschaert Gestion Privée. Aux ?tats-Unis, "les discussions s'accélèrent pour préparer l'entrée en fonction de la prochaine administration", à la veille de la première conférence de presse de Donald Trump depuis son élection, ont aussi souligné les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC. En France, la production industrielle a rebondi en novembre de 2,2%, après avoir reculé de 0,1% en octobre, selon l'Insee, la production manufacturière progressant même de 2,3% après un repli de 0,6% le mois précédent,. En Chine, les prix à la production bondi en décembre à leur rythme le plus élevé en cinq ans, signal positif pour la demande dans ce pays, mais qui reflète surtout le renchérissement des matières premières, ce qui a dopé les valeurs minières.
L'Eurostoxx 50 a cédé 0,08% A Paris, l'indice CAC 40 a fini quasiment stable (+0,01%), à 4.888,23 points. Le cours d'Areva a été suspendu en début d'après-midi, la Commission européenne ayant approuvé un prêt d'un montant de 3,3 milliards d'euros de l'Etat français au spécialiste du nucléaire. Orange a cédé 1,15% à 14,61 euros, l'autorité de régulation des télécoms (Arcep) ayant annoncé une série de mesures pour encourager la concurrence dans la fibre, où l'opérateur historique est largement dominant. Parrot a plongé de 18,03% à 9,00 euros, pénalisé par l'annonce d'un fort recul attendu de ses ventes en 2016. Renault a gagné 2,74% à 88,07 euros, profitant du feu vert d'une majorité de syndicats à un nouvel accord triennal sur l'emploi, qui demande plus de flexibilité aux salariés mais garantit un volume d'activité dans les usines. A Londres, l'indice FT SE a gagné 0,52%, à 7.275,47 points, à son record de clôture pour la neuvième séance consécutive. Le bond des prix à la production en Chine a dopé les valeurs minières, Anglo American s'envolant de 7,19% à 1.237,50 pence, Rio Tinto de 5,12% à 3.293,50 pence et BHP Billiton de 4,44% à 1.400 pence. Les supermarchés ont profité d'une étude de la fédération des commerçants britanniques (BRC) et du cabinet KPMG relevant une forte hausse des dépenses des Britanniques à Noël. Tesco a pris 6,00% à 213 pence, Sainsbury's 1,57% à 258,80 pence, et Morrisons, qui a publié dès mardi des chiffres flatteurs, 3,62% à 246 pence.